Dungeons Hearts, c’est l’histoire de quatre filles bien décidées à éradiquer la menace du coin, à savoir toute une bande de viles créatures déterminées à…euh…je ne sais pas moi, dominer le monde des bisounours ? N’y voyez aucun troll de ma part, mais je n’ai rien compris au pourquoi du comment de ce soft, car je n’ai tout simplement pas trouvé d’introduction, lors de ma première partie tout du moins.
Quand un girls band s’attaque au Mal
Car oui, si tout comme moi vous êtes un impatient chronique et que vous attaquez directement le mode aventure, espérant une cinématique explicative, alors vous l’avez dans l’os, à moins de ne pas interrompre le flux incessant de logos au démarrage du jeu. Un bien mauvais premier contact, d’autant plus que le scénario n’a rien de bien folichon : quatre aventurières, une petite dose de spiritualité, une menace trop Dark et hop en voiture Simone ! Je veux bien que le titre soit destiné à un public essentiellement casual, mais quand même… Bref, ne cherchez point d’histoire profonde et creusée digne d’un Final Fantasy, vous perdriez votre temps.
Hélas, ce n’est pas le seul point faible du jeu. À commencer par le gameplay un tantinet particulier. Dungeons Hearts pourrait en effet être qualifié d’infâme rejeton émanant de Papa RPG et de Maman Bejeweled, soit le mélange le plus diabolique qui soit. N’espérez pas croiser une quelconque barre d’ATB ou un menu déroulant vous permettant de choisir votre magie. Non, ce serait trop simple, car tout passe par l’alignement de symboles de formes géométriques variables. Explications : chacun de vos héros possède une ligne devant lui (s’affichent donc à l’écran quatre lignes) sur laquelle naviguent des sphères de différentes couleurs correspondantes aux protagonistes. Si vous voulez que votre guerrier attaque, il faut donc réunir trois boules rouges, qui fusionneront pour former un losange et sur lesquelles il ne vous restera plus qu’à cliquer pour déclencher des dégâts. Bien. Maintenant, imaginez ce même principe avec vos quatre personnages, rajoutez à cela divers obstacles vous empêchant de réussir votre besogne, plus un décor défilant à toute vitesse en arrière-plan : vous êtes bons pour une bonne crise d’épilepsie !
Si l’idée de départ était plutôt innovante, on se rend vite compte à quel point le soft se destine aux tablettes telles que l’Ipad tant il est difficile de jouer à la souris (j’ai d’ailleurs dû emprunter un iPad pour y jouer correctement). C’est vraiment dommage, d’autant plus que quelques bonnes idées existent, à l’image de la possibilité de réaliser des combos vraiment énormes ou d’annuler l’attaque d’un boss. Mais bon, tant pis.
Oooooooh le beau décor !
Avec un scénario à l’eau de rose et un gameplay à vous filer le mal de mer, on se demande bien ce qui peut sauver ce Dungeon Hearts du naufrage. Réponse : la finesse des décors. Car oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, ces derniers sont plutôt réussis, pour peu que vous aimiez le style kawaï. C’est simple, coloré avec de beaux effets spéciaux, ça ne rame jamais, bref de la 2.5D parfaitement maîtrisée. Bon ok, vous n’aurez pas vraiment le temps d’apprécier les environnements vu la vitesse à laquelle va le jeu, mais vous me pouvez me faire confiance. Quant au character-design, vos personnages affichent sans complexe des ressemblances avec les protagonistes d’un certain FF et les ennemis demeurent très mignons. En un mot comme en cent, nous sommes en présence d’un jeu casual, donc ne vous attendez pas à voir débarquer les nécromorphes de Dead Space… Au moins, votre petite sœur appréciera, et dansera à côté de vous grâce aux musiques particulièrement dynamiques.
Hélas, cette pointe d’optimisme est bien vite plombée par un défaut majeur : la durée de vie plus que ridicule. Comprenons-nous bien : le jeu est simple, trop simple. Aligner des symboles afin de terrasser des ennemis n’a rien de bien difficile. Alors oui, le rythme s’accélère parfois, et il arrive même de ne plus s’y retrouver au milieu des éléments présents à l’écran, mais rien de bien insurmontable. Les joueurs aguerris torcheront le titre en deux heures grand maximum, alors que les autres enchaîneront les courtes sessions de jeu. Bref, tout dépend de quel côté vous vous situez.
Conclusion : j’aurai vraiment aimé vous parler de Dungeon Hearts en éloges mais hélas, le cœur n’y est pas. Malgré un concept innovant et une réalisation impeccable, le jeu sombre vite dans ses nombreux défauts. Difficulté inexistante, durée de vie minimale et personnages manquant cruellement de charisme, rien n’est fait pour retenir le joueur devant son PC/tablette. Dommage donc.