Quand on est un mod populaire pour Half Life 2, on a toujours tendance à avoir la folie des grandeurs. C’est le cas d’Insurgency qui passe, pour cette seconde itération, en un jeu totalement libre d’un quelconque jeu Source de Valve. Le problème se pose : à qui peut bien se destiner le jeu ?
Le Moyen-Orient. Encore.
Bon, inutile de dire des bêtises. Évidemment que le contexte d’Insurgency n’est pas bien original puisqu’il se veut une simulation violente et réaliste. On est alors en plein conflit au Moyen-Orient ou les méchants parlent l’arabe et nous, forcément, on est de gentils Occidentaux venus libérer le pays à coup de fusil à pompe et de balles dans la tête. Logique.
Il n’empêche que point de vue atmosphère, Insurgency tente le tout pour le tout. De vieilles ruelles abandonnées, des tempêtes de sable… Insurgency a en fait-tout d’une simulation pour puristes, de ceux qui doivent viser des heures au sniper pour gérer le vent, la distance et autres calculs dont nous, pauvres joueurs lambda, n’avons que faire. En ce point, il ressemble énormément à Red Orchestra, un autre mod célèbre devenu un jeu à part entière.
Élitiste ? Sans doute, mais pas trop. Cette version preview nous laisse tout de même espérer qu’il soit facile à prendre en main à défaut d’être aisé de monter dans les classements. On est d’ailleurs en terrain très classique : on choisit sa classe parmi trois « poids » : légère, moyenne ou élevée, ce qui change notre résistance aux balles d’en face et notre vitesse entre autres statistiques. Ensuite vient le moment où on choisit son inventaire, assez bien fourni, mais d’un quelconque évident. Dans Insurgency, n’espérer pas trouver quoi que ce soit que vous n’avez pas autre part…
Pour qui s’adresse-t-il ?
En effet, ces deux heures de jeu qui nous servent de Preview ne sont pas franchement palpitantes, voire carrément quelconques. On shoote dans des cartes très petites (les acheteurs de cet Early Access étant d’ailleurs les premiers à s’en plaindre dans le chat des parties) et si les serveurs sont très faciles à rejoindre, les chargements assez courts et le feeling des armes particulièrement savoureux, on est quand même en droit de se demander pourquoi on s’installerait régulièrement devant un tel déferlement de quelconque, de déjà-vu.
À voir donc si une communauté viendra contredire cet état de fait, en s’installant confortablement dans cet univers guerrier très réaliste et effectivement, bien rendu, mais qui peine quand même à convaincre techniquement parlant. Les ralentis sont très quelconques, la mise en scène est vieillotte et tout est au raz des pâquerettes niveau originalité. Que faire, si ce n’est espérer que tout s’arrange plus tard ? À moins que seuls les vrais férus de simulations soient à même d’apprécier Insurgency ? Le temps nous le dira…