Il y a vraiment des développeurs qui n’ont pas peur du ridicule. Proposer un jeu de gestion de foot-balleurs en ces temps un peu houleux en la matière, ou le sexe, l’alcool et surtout la bêtise ne font pas bon ménage avec les sportifs préférés des cornes de brume ! Sauf qu’en fait, justement, c’est bien de tous ces vices qu’il s’agit ici…
Les Sims font du Football
Quand on lance Lords of Football pour la première fois, l’inspiration des Sims est évidente. La musique gaie, les élans de monde parfait et de petits oiseaux qui chantent, la personnalisation de ses joueurs, de son équipe (parmi plusieurs championnats n’ayant évidemment pas les noms officiels), la modification très libre de son fanion bref, on vise tous les publics avec Lords of Football et cela est inscrit en bien gros, bien gras en plein dans la face du premier joueur venu. Ici, la simulation tient très mal son nom, on est surtout là pour « gérer » d’une autre façon une équipe de football.
La journée, vous avez tout un stade d’entrainement pour vous. Vous indiquez quelques endroits d’entrainement spécifique tels que des tirs au but, de la course sur parcours olympique, mais aussi des séances de tactique avec le coach ou, tout simplement, de la musculation. Alors, vous accélérez le temps, vous attendez que la journée se passe sans trop rien avoir à faire, puis vient la nuit. Et là, vous voyez vos joueurs se diriger vers les bars, les casinos et autres clubs de supporters pour faire la fête, boire beaucoup d’alcool, rencontrer de jolies filles et avoir une vie de débauche évidente et parfaitement clichée.
La nuit, on s’ennuie aussi. En fait, le jeu est constitué de deux/trois ordres à donner et d’un temps d’attente considérable entre les deux. On vous prévient alors que tel joueur a agressé des supporters et qu’il a donc un problème d’égo, qu’il ne fait penser qu’au sexe, qu’il est complètement bourré, bref… Les vices sont au centre de tout, sur des airs de musiques gaies. Très réaliste.
Deux clics et puis c’est tout ?
Le jeu se laisse faire, vit sa vie seul, sans nous. Puis passé le moment où on supporte les égos des joueurs jour et nuit, ou on les voit gambader toute une journée sur le terrain, alors vient le jour du match. En gros, l’intelligence artificielle fait une moyenne de la santé, des égos, des dérives de vos joueurs et vous dit si oui ou non vous gagnez le match. Sinon, la solution la plus traditionnelle est celle du match en direct, mais sincèrement, vous ne voulez pas de ça, si ?
5 minutes temps réel d’un match ennuyant, aux actions risibles et souvent déséquilibrées, voila ce qui vous attend à chaque fois. Le pire étant clairement que face à la « simulation rapide » du match, on atteint des scores faramineux sans rien faire. Des 5-0, de 6-2 alors qu’en simulation rapide, on perd souvent avec un 0-1 plus sobre et réaliste. En clair, le jeu est franchement mal équilibré.
Alors, vous rentrez au bercail après votre match, votre patron vous gronde ou fête votre victoire et là, vous devez soigner les dépendances des joueurs. Les amener chez le psychiatre, travailler leurs vices, les rendre moins contraignants pour le moral. En même temps, vous pouvez échanger des joueurs avec un club, en revendre, en acheter, mais tout cela n’a pas d’importance. Car Lords of Football est un jeu lassant, ennuyant, qui ne cible aucun public en particulier et qui du coup, se re-trouve bien seul dans votre libraire de jeux dématérialisés… Une grande déception !
En tant que fan des Football Manager, j’attendais ce jeu avec impatience… finalement je ne vais sans doute pas perdre mon temps à l’essayer. Damned.