Vous savez quel est le cliché du jeu indépendant, pour ceux qui ne jurent que par les gros titres visuellement sublimes et qui prennent de haut cette mouvance ? « C’est souvent moche, du coup on cherche n’importe quoi pour lui donner de l’intérêt « . Sauf qu’en faire, c’est le contraire : la « mocheté » (et encore, ça se discute) et souvent là pour donner un visuel à une idée sublime que rares sont les gros jeux à avoir. Sauf Portal.
Le cliché du jeu indépendant
Music of the Spheres s’annonce comme « un Puzzle-Shooter ou l’on tire des boules, ou on y trouve de l’art islamique et du son ». Et il se définit très bien comme ça, en l’état. Car Music of the Spheres vous propose de contrôler un personnage au centre d’un niveau et de lui permettre de lancer au maximum deux boules simultanément dans toutes les directions possibles : en haut, en bas, à gauche, à droite et vers les quatre diagonales. Le but est de toucher un ou plusieurs anges dans le niveau pour passer au suivant, mais tout cela est évidemment plus difficile que cela en à l’air et il va falloir jouer avec les idées du développeur pour s’en sortir au bout de la soixantaine de défis proposés.
La compréhension de l’idée visuelle, du discours du développeur, peut vraiment aller dans tous les sens. Non seulement cela est propre à chacun, mais en plus, commencer à en débattre en public reviendrait à faire comme l’auteur : citer Jonathan Blow (créateur de Braid) qui cite lui même le jeu en disant « qu’il s’y est bien amusé » juste pour lui donner un coup de publicité et au final, oublier de parler du jeu. C’est pourquoi je vous propose de parler du gameplay et seulement du gameplay. Les visuels amateurs, mais très inspirés passent après, tant la forme n’a que peu d’intérêt sans le fond.
Sphères musicales
Il faut donc parvenir à lancer ses projectiles, deux maximums, sur le ou les anges du niveau pour passer au suivant. Pour cela vous pouvez quelquefois bouger de gauche à droite sur une très courte plateforme (bien que certains niveaux jouent avec leur longueur), aller de haut en bas sur une échelle dont vous ne pouvez descendre ou, tout simplement, ne pas bouger de votre place et ne vous servir que des directions qui vous sont du coup imposées. On doit alors viser certains espaces, certaines failles d’un niveau, pour que le projectile rebondisse sur les murs et parvienne à atteindre son but.
Sauf que l’ange n’hésite pas à esquiver votre boule ! Et c’est là que le jeu se complique, en nous demandant de lancer deux projectiles impossibles à esquiver, en les envoyant avec un certain timing dans deux directions différentes pour qu’ils rebondissent au bon moment, au bon endroit, dans la bonne direction. Bref, on joue avec notre intellect et c’est franchement captivant. Surtout que tout est très simple visuellement, musicalement, ce qui renforce l’intérêt du gameplay.
Alors oui, ce n’est pas le jeu du siècle loin de là. Voyez-le davantage comme une expérimentation, une idée de gameplay étalée sur soixante niveaux qui mériterait d’être travaillée davantage et exposée dans une ambiance visuelle bien plus professionnelle. Mais le voyage est particulièrement intéressant pour tous ceux qui aiment le jeu vidéo pour les idées qu’il propose, plus que pour les univers. Il en faut pour tout le monde et ce Music of the Spheres qui ne paye clairement pas de mine aux premiers abords, réussi à captiver et amuser avec trois bouts de ficelles et un level design d’exception.