Les développeurs de chez Pixeljam sont quand même sacrément engagés. Lassés par le monopole qu’ont les Hommes dans la résolution des grandes quêtes de notre monde, ils ont décidé de lutter contre cette nouvelle forme de dictature. Dans leur dernier jeu, la quête de la Vérité ne sera plus uniquement une affaire de gens comme vous et moi, mais également une affaire de … patates.
Simplicité, simplicité et encore simplicité
Vous l’aurez compris, le scénario de Potatoman seeks the Troof est relativement simple. Vous incarnez une pomme de terre dont le but est de découvrir la Vérité. Pour ce faire, vous devrez progresser dans les différents niveaux de ce jeu de plateformes développé par les géniaux créateurs de Dino Run.
Une des principales caractéristiques de ce titre est son aspect graphique. En effet, ses graphismes sont magnifiquement inspirés du style Atari 2600. C’est beau et cohérent, quoique simple. La modélisation du personnage principal est excellente et ce style très particulier donne une certaine ironie au jeu tout entier, un côté un peu “différent” très appréciable. Cette ironie se retrouve un peu partout, les différents animaux que vous croiserez ont tous quelque chose à dire, une petite blague à sortir, une remarque à faire, … On ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire à chaque fois. Et c’est l’un des points forts du titre, rien n’est pris au sérieux.
Quant au gameplay, seules trois touches sont utilisées : une pour aller à droite, une pour aller à gauche, une pour sauter, et … c’est tout. Encore une fois, c’est la simplicité qui est d’actualité, on ne peut reprocher à Pixeljam d’avoir été incohérent. Mais simplicité ne veut pas dire facilité, Potatoman seeks the Troof est trèèèès dur. Vous aurez vraiment du mal à ne pas mourir en boucle. Et pourtant, vous ne ragerez pas tellement, la mort est tellement ridiculement mise en scène et le nombre de vies octroyé si conséquent que l’on s’énerve très calmement, et que l’on finit surtout par pester sur notre maladresse plutôt que sur quelque aspect du jeu que ce soit.
Comment ? C’est déjà fini ?
Hélas, un gros point faible ruine une bonne partie du jeu : il n’y a que cinq niveaux. Oui, cinq niveaux, vous avez bien lu. Potatoman seeks the Troof se finit en à peine une heure, en comptant les innombrables morts qui ralentiront votre parcours. On en voudrait plus, beaucoup plus. Heureusement, pour nous consoler, le titre possède une très bonne rejouabilité accentuée notamment par l’excellente bande son. L’écouter, même à de multiples reprises, est un véritable plaisir.
Enfin, je ne peux parler de Potatoman seeks the Troof sans aborder le message “caché” derrière. Oui, le jeu est très simple, et pour cette raison, on pourrait s’attendre à un message stupide, voire inexistant. Mais ici, ce n’est pas le cas, une sorte de mini-réflexion philosophique a eu lieu derrière ce titre si particulier. De plus, un véritable travail, une véritable recherche a été faite pour chacun des aspects du jeu. La simplicité du titre l’a élevé, l’a rendu meilleur au lieu de le rabaisser. Je ne peux que saluer le fruit du labeur de Pixeljam.
Avec une fin comme celle-ci, vous ne pouvez attendre de ma part qu’une recommandation sans condition. Effectivement, c’est ce que je vais faire. Potatoman seeks the Troof est un excellent jeu sans prétention. Sa simplicité, sa magnifique bande-son, son scénario phénoménal (bon, j’exagère un peu) et son prix, à peine 3$, en font un jeu qu’il faut essayer, quand bien même sa durée de vie est très faible. Un grand bravo à Pixeljam.