Je…On est en retard, n’est-ce pas ? Tout le monde en a déjà parlé, donc vous savez déjà que c’est un jeu formidable. Du coup je ne sais pas vraiment pourquoi j’écris cette critique alors que je devrais être en train de faire mon New Game+2 . Mais paraît que ya des gens qui aiment lire, du coup…bah je vais tenter de faire un truc sympa pour vous hein !
Super Rogue Legacize Me
Chouette, c’est l’été, il fait beau (à en crever même) mais ya plus un seul bon jeu qui sort… C’est là qu’entre en scène le petit bijou qui m’a fait perdre plus de 20H de mon temps sur 3 jours ! Je préviens, si vous commencez le jeu et comptez arrêter sans le finir il vous faudra, soit un boulot qui vous prend toute votre petite vie triste, soit une cure de desintox.
On va faire comme si personne ne connaissait rien à rien. En gros, Rogue Legacy c’est un jeu d’action, exploration, plateforme en vue de profil. Maintenant, la partie intéressante c’est que le jeu est généré aléatoirement, chaque partie sera différente de la précédente (j’y reviendrai en temps voulu). Donc vous commencez avec votre petit bonhomme, premier d’une longue lignée. Votre but ? Piller le château de tous ses trésors et sauver le Roi qui y est retenu prisonnier. Jusque là, rien de bien folichon, certes, mais attendez ça vient !
Vous entrez dans le château, tout est calme, une table avec un bouquin vous y attend. Ainsi qu’une grande porte d’or qui semble abriter votre objectif final. Jusque là rien de mémorable, on avance. Première salle, des monstres, du mobilier, des piques sur le sol…tout ce qu’on trouve dans un château classique en fait ! Rien d’anormal encore une fois, on progresse petit à petit, on tue des mobs, détruit des chandeliers en or et des chaises pour trouver du pognon. Mais tout se déclenche quand la mort vient finalement vous tomber dessus comme un piano dans un cartoon. C’est fini, votre perso est décédé, vous ne le reverrez plus jamais. Mais point d’inquiétudes ! Il suffit d’un rien pour que votre descendance vienne poursuivre votre périlleuse quête ! Dans Rogue Legacy la mort n’est pas une fatalité, c’est une façon de progresser. À chaque trépas vous devrez choisir entre 3 enfants pour continuer à jouer. Chacun étant généré aléatoirement, de sa classe (guerrier, barbare, mage etc…) à son arme magique (hache, chakram, boule de feu etc…) ainsi que ses caractéristiques physiques. Allant de super fort à super mince, myope, sujet à alzheimer et cie… Chaque enfant pourra avoir jusqu’à 2 caractéristiques ainsi qu’une forme physique particulière, normal, nain ou géant. La rejouabilité est déjà boosté après avoir à peine commencé le jeu, par ce petit « trick », mais ce n’est pas tout, l’or accumulé avant votre mort entre en jeu ici.
À chaque renaissance, un arbre de compétences vous est accessible, les améliorations qui y seront achetées vous seront acquises pour toutes vos descendances donc profitez-en ! Voila, le cercle vicieux commence maintenant. Avant de retourner dans le château vous devrez parler à Charon, celui-ci ne vous laissera passer la porte qu’en échange de la totalité de votre or restant. Là on se dit, « quel salaud quand même ce Charon ! » sauf que le jeu perdrait grand intérêt sans ce petit détail. Ainsi il est bien sûr conseillé de ne pas regarder à la dépense sur l’arbre de skills, le forgeron ou la mystique avant de repartir en chasse.
Charon ouvre moi les portes de ton paradis
Vous aviez été prévenu, à ce moment là, Rogue Legacy dépasse son statut d’entertainment vidéoludique et prend la forme d’une drogue qui vous ronge de l’intérieur. Chaque enfant est différent du précédent dans sa façon de jouer. Mais il y à bien pire, Rogue Legacy se joue de vous à chaque nouvel aspect de son gameplay. Une fois réussi à vous débarrasser de votre fortune si vaillamment acquise, vous vous rendez compte une fois au château que toute votre précédente progression a été supprimée et qu’un tout nouveau château à été entièrement généré ! C’est la qu’un bon gros « FUUUU ! » sort en général de votre bouche. Vous vous sentez trahi, faible, soumis face aux règles du jeu et pliez devant la tâche. Mais l’appât du gain est plus fort, l’argent, toujours plus d’argent « et je deviendrai plus fort ! » sera le maitre mot de votre histoire.
Sauf qu’une fois de plus, la grande faucheuse vous attend au tournant et vous devrez choisir un nouvel enfant pour continuer à jouer. À ce moment le jeu profite honteusement de votre faiblesse une nouvelle fois en introduisant un nouveau personnage: l’architecte.
Avant de rentrer dans le château, vous pourrez le « verrouiller » à l’aide de ce personnage. Ceci aura pour effet de ne pas reconstruire un nouveau château quand vous y entrerez, votre précédente progression y sera toujours présente. Seul problème, le coût, il vous en coutera 40% de TOUT ce que vous gagnerez dans le château. À vous de voir si vous voulez progresser dans le château pour trouver du stuff ou les salles de boss mais gagner moins d’argent, ou retenter un tout nouveau run et peut être atteindre la richesse. Une fois tout ces choix moraux d’une difficulté incommensurable effectués, vous pourrez jouer en paix…ou presque.
Presque, parce que le jeu est difficile, l’exploration est libre, vous savez uniquement que la forêt est toujours à droite, la tour en haut et les ténèbres en bas. Chacune de ces zones (château compris) possède un boss qu’il vous faudra défaire pour ouvrir la porte d’or du hall et découvrir la vérité. Sans compter que le jeu entier scale en fonction de votre niveau, ainsi plus la différence entre votre niveau et celui de la zone sera grande, moins vous looterez d’argent et de stuffs.
Legacy de l’enfer
Je ne puis pas mentionner Rogue Legacy sans parler de sa forte tendance à l’addiction et de son contenu. 15 sets d’armures, 11 Runes, des salles secrètes, des items magique. Au-delà de l’aspect RPG, tout vous incite à jouer pour en découvrir toujours plus, plus de monstres, plus de défi, plus de coffres, plus de pouvoir. Le jeu est plein de petites salles à défis, comme ouvrir un coffre en moins de 5 sec, ou encore passer un couloir sans prendre de dégâts. On mêle à ça des salles à events spéciaux, d’autres où un tableau expose un screen d’un précédent jeu du studio avec l’histoire de fabrication de celui-ci. Le jeu fait tout pour vous forcer à damner votre âme et retourner une nouvelle fois dans ce château maudit.
Je vous ai vendu le truc à fond je crois là, maintenant c’est le moment de retomber du paradis et d’affronter la réalité, le jeu est plein de petits bugs, pas gênant à la progression du jeu, mais tout de même désobligeant. Le bestiaire est assez peu fourni au final pour cause d’utilisation intense de color swaping. On regrettera aussi que les boss ne soient pas plus impressionnant que ça et que certaines classes du jeu s’avèrent très rapidement plus qu’inutile (je ne mentionnerais pas le manque d’inspiration des sorts et de pleins de monstres tout droit sorti des ténors du genre comme Castlevania). Mais par-dessus tout, le plus gros défaut de Rogue Legacy tient malheureusement dans son concept même. La super idée de base qui rend le jeu si addictif est aussi son pire ennemi, la répétitivité.
Pour en finir, Rogue Legacy est un jeu comme il y en a peu, un indé d’action sur lequel on peut facilement passer plus de 20H est presque un miracle en général. Ceci couplé à un maniement exemplaire, la souplesse des contrôles est un pur bonheur, je n’avais pas pris autant de plaisir à déplacer un personnage à l’écran depuis Super Meat Boy ! (NOTE : Pensez d’abord à bien ajuster le point mort du stick sous peine de contrôle des plus moisis) Le loot ainsi que l’avidité grandissante qui se développe dans le cœur du joueur est aussi un argument de vente incontestable du jeu. Tout ceci dans une des ambiances graphique les plus sexy qu’on ai vu depuis un petit moment ! Bref, malgré ses petits défauts, Rogue Legacy est comme un petit chaton qui vous laisse un « cadeau » sur la moquette. On a envie de le gronder, mais il est bien trop mignon pour qu’on y arrive.