Condamnés pour des peines mineurs ou pour d’effroyables crimes vont se succéder dans votre dernière création : une prison. Ce jeu est très mis en avant par les amoureux d’indépendants et on va enfin vous dire tout ce qu’on en pense, en bien comme en mal…
Prison Tycoon
Actuellement disponible en Early Access, loin d’être terminé et même méchamment buggé par moment, Prison Architect ne cesse de s’améliorer. Un des premiers et majeurs ajouts de cette version fut un tutoriel très bien réalisé bien qu’un peu rapide, qui vous raconte la vie d’un prisonnier, son repenti auprès du prêtre et quelques flashbacks de son crime, alors qu’il marche d’un pas lourd dans le couloir de la mort. Pendant ce temps, on vous charge de brancher assez de courant pour la chaise électrique. Oui, Prison Architect met l’humain au premier plan et c’est bien là tout l’intérêt du peu de narration pourtant très intéressante que le jeu propose ou en tous les cas, proposera dans sa version finale.
Mais pour l’instant, il est surtout question de créer sa prison. On commence avec une large zone de verdure ou il est possible de créer des salles. Nos petits bonhommes représentant des ouvriers viennent construire mur après mur votre carré ou rectangle demandé. Ensuite, il vous faut y mettre une porte (de votre choix : simple, de couleur verte pour signifier qu’elle est réservée aux employés ou bien entendu des grilles et autres portails sécurisés). Enfin, vous assigner un « rôle » à cette salle nouvellement créée… Ce sera une cellule ? Un coin douche ? Un bureau peut-être, sans doute celui du chef des lieux ? C’est ainsi que se construit petit à petit votre pénitencier dont les portes ne sont pas prêtes de se refermer.
Car voyez-vous, on s’en doutait, mais Prison Architect est méchamment addictif. Les jours défilent et ne se ressemblent pas, votre prison est en perpétuel agrandissement et vous créerez rapidement une cour entourée d’un mur infranchissable, vous emploierez davantage de gardes pour contrôler les mutineries et autres cavales à gérer et tout est de mieux en mieux pensé en terme d’intelligence artificielle. Pour l’instant on a encore des ouvriers qui se bloquent dans des quartiers sécurisés et autres bugs non corrigés, mais ça sent bon les nuits blanches.
En douceur ou à la dure ?
Vous pouvez jouer en partant de zéro et en tentant de bien mener votre barque, mais vous avez aussi le droit (et c’est plutôt conseillé) de valider des contrats vous donnant de l’argent contre un certain nombre de missions obligatoires. Créer un quartier de haute sécurité par exemple ou bien construire de nouveaux bâtiments. À chaque fois, ces missions vous sont financées à une certaine hauteur ce qui peut évidemment être vite bénéfique à l’évolution de la partie.
Du côté du personnel là aussi, il va falloir financer de nouvelles têtes et nouveaux types d’emploi. Un tableau des ressources humaines vous permettra « d’acheter » la possibilité de recruter des médecins, de nouveaux surveillants, des psychiatres aussi pour les prisonniers les plus siphonnés et ainsi de suite… C’est très intelligent et c’est d’ailleurs la grande force de Prison Architect.
Ce n’est pas un simple Tycoon. On le croit en début de partie, on se dit qu’il n’y a rien de plus qu’un autre jeu de gestion si ce n’est qu’il semble bien programmé et qu’il propose un milieu carcéral peu propice aux folies habituelles de ce genre de jeux qui ne savent jamais se prendre assez au sérieux, mais c’est absolument faux. Prison Architect renouvelle toujours ses idées et propose une évolution intéressante. Une vraie vision d’architecte aussi puisque le terrain est limité et qu’il va falloir faire « plusieurs salles dans une salle » et autres magouilles de construction pour s’en sortir.
Pour l’instant on pestera sur certaines conduites d’eau qui ne veulent pas fonctionner, sur l’intelligence artificielle de certains constructeurs un peu crétins, plusieurs moments de jeux intéressants sont très mal expliqués aussi et il faudra donc plusieurs parties successives et beaucoup d’abandons avant de comprendre ou veulent aller les développeurs. Mais honnêtement, qu’ils nous emmènent où bon leur semble… Nous les suivrons avec beaucoup d’intérêt !