De nombreux développeurs adoptent un style dont ils ont du mal à se détacher. C’est le cas de Ska Studio, responsable des très bon Dishwasher, I MAED A GAM3 W1TH Z0MB1ES 1NIT!!!1 et autres petits jeux sur XBLIG. Ils semblent bien aimer les zombies et l’ambiance « dark » qui va avec. Charlie Murder continue parfaitement dans cette lignée. Mais à force, ce n’est pas toujours un peu la même chose ?
I’m So Bad (Baby I don’t care)
C’est l’histoire de deux potes, Charlie et Paul. Ensemble, ils voulaient monter un groupe. Mais voilà que Charlie décida de laisser son copain de côté pour aller former sa bande de Punk Rock avec d’autres personnes. Paul se retrouva tout seul avec sa guitare, tandis que le groupe de Charlie gagnait en succès. Fou de rage et de tristesse, le guitariste esseulé sombra dans les ténèbres et devint une sorte de démon. Sous cette forme et avec d’autres dingues de son genre, il forma un groupe de Métal et finit par tuer son vieux pote et sa bande lors d’un concert. Et voilà comment on se retrouve à se faire réanimer par une équipe d’urgentistes au cours d’un combat en enfer. Sympa non ?
En tout cas, c’est ainsi qu’on retrouve Charlie et le reste de son groupe dans un Beat them all… tout ce qu’il y a de plus classique ? Pas vraiment, car on retrouve pas mal d’originalité. Tout au long de la progression, les ennemis dropent des équipements (chapeaux, t-shirts, gants…) qui améliorent vos caractéristiques, mais changent également l’aspect de votre personnage. L’expérience acquise est représentée par le nombre de Followers (oui, comme sur un célèbre réseau social). Quand vous gagnez un niveau, vous pouvez attribuer des points dans les caractéristiques et parfois, choisir une nouvelle compétence. Les points répartis dans la force, vitesse, défense et anar-chi permettent de porter certains objets, en plus d’augmenter, bien évidemment, vos aptitudes en combats.
La difficulté du jeu s’accroît de niveau en niveau et de boss en boss. Il reste tout de même très faisable en ayant un bon équipement. On peut s’en assurer en faisant un tour dans les magasins si les ennemis n’ont pas été assez généreux. Et pour être certain que rien ne viendra gêner votre survie, pensez donc à acheter de la nourriture qui redonne des points de vie ou vous rend plus fort pendant un temps. En amassant de l’orge, du blé, de la levure et autre, on peut fabriquer soi-même sa meilleure bière. Parce qu’une bonne boisson, c’est important.
Better Living Through Chemistry
Charlie Murder n’hésite pas à rentrer en plein dans les thèmes de la violence, horreur et drogue. Univers Rock/Métal oblige, les personnages sont complètement déjantés et on a vraiment l’impression de jouer à un Scott Pilgrim sous acide. Sans aucune gène, on a même des niveaux où les protagonistes prennent une petite pilule avant d’entrer dans une forêt et de massacrer tout ce qui bouge à coup de tronçonneuse. Aaah ces jeux vidéo… Au moins, on évite une ambiance fade et aseptisée pour entrer dans un monde complètement fou et dérangé.
Les musiques, les graphismes, tout est bon pour rendre l’environnement malsain. La bande-son est d’ailleurs très plaisante, allant jusqu’à reprendre la chanson de I MAED A GAM3 W1TH Z0MB1ES 1NIT!!!1. Lors de certaines parcelles d’histoires, on a le droit à une petite séquence où Charlie et sa bande jouent de leur musique. C’est l’occasion de se faire un Guitare Hero – Like, avec des touches à appuyer en rythme. Ce qui est très dommage en revanche, c’est que certains personnages n’ont pratiquement aucune note pendant toute la durée de la chanson. Particulièrement la seule fille du groupe, qui se retrouve avec un petit tambourin. C’est assez frustrant.
D’autres phases de jeu sont beaucoup moins frustrantes et offrent pas mal de fun de courte durée. Des courses en voitures, de caddies, de surf où l’on doit jeter toute sorte d’objets pour détruire les ennemis, des parcours en skate où l’on doit éviter tous les obstacles… tout est bon pour varier l’expérience de jeu. Surtout dans un genre de jeu tel que le Beat Them All où il est trop facile de tomber dans la répétitivité.
Now I Wanna Sniff Some Glue
Ce n’est d’ailleurs pas la seule bourde de Charlie Murder. En effet, le jeu vient avec son lot de petits défauts. Attention, il reste tout de même très fun, surtout à plusieurs, mais certaines phases de jeu font qu’il ne sera pas le jeu de l’année. Tout particulièrement ces moments de plate-forme ratés à cause des sauts trop approximatifs et une course dont il est impossible de contrôler la vitesse. On peut perdre une bonne partie de sa barre de vie en tombant dans le vide alors qu’un boss nous attend juste derrière la porte. Là encore, c’est très frustrant et vraiment pas nécessaire au plaisir de jeu.
En somme, pour seulement 800 Microsoft Points (environ 9€), Charlie Murder vaut plutôt le coup malgré ses petits défauts. D’autant plus que si vous avez des sous-fifres pour s’éclater avec vous, c’est un parfait petit Beat Them All dans la lignée de l’excellent Castle Crusher. Et aussi si vous n’êtes pas une chochotte qui sursaute au moindre monstre et qui aime le rock et les ambiances dérangeantes. Mais vous, chers lecteurs de GameSideStory, vous en avez dans le pantalon pas vrai ?