Les Pikmins. Beaucoup en ont demandé un troisième opus depuis l’absence de ces derniers sur Wii, malgré une ressortie des précédents opus. Miyamoto lui-même s’est dit heureux de pouvoir les ramener à la vie sur WiiU et on n’allait pas le contredire, tant l’univers est enchanteur. Mais pour ceux qui débarquent du jour au lendemain sur une console Nintendo, c’est quoi Pikmin ?
Petits êtres magnifiquement dociles…
Dans la peau de l’équipage d’un vaisseau scientifique de la planète Koppaï, composé d’Alph, Brittany et Charlie, vous vous écrasez sur une étrange planète. Rapidement, vous faites la connaissance de petits Pikmins, qui naissent comme les fleurs et semblent chacun avoir leur propre particularité en fonction de leur couleur. Les rouges sont insensibles au feu alors que les noirs sont solides comme des rocs. Rapidement, tout un écosystème est à découvrir : les prédateurs des Pikmins sont massifs et les avalent tout rond sans qu’ils puissent se défendre. De votre côté, vous avez besoin d’une armée pour vous défendre, explorer ce monde et partir à la recherche de l’équipage manquant, de ressources importantes pour votre survie et de votre capitaine nommé Olimar. Car oui, en plus d’être magnifiquement libre, Pikmin 3 est aussi très scénarisé.
Les premières missions enchaînent les tutoriaux avec plus ou moins de classe. Comme toujours chez Nintendo, on prend des plombes à tout nous expliquer, mais c’est au final pour mieux nous lâcher dans la nature avec tout ce que l’on a appris. Et dans Pikmin, il y a beaucoup à découvrir ! Tout d’abord, vous ne contrôlez pas les Pikmins eux-mêmes, mais les dirigez à l’aide d’ordre à donner via votre avatar virtuel. On les réunit en les entourant, comme dans un jeu de stratégie en temps réel si ce n’est qu’ici, le curseur prend la forme d’un rond représentant « plus ou moins » le champ de vision du personnage. Une fois sélectionnées les pikmins vous suivent d’un seul coup de sifflet emblématique de la série. C’est ainsi que vous leur faites faire ce que vous voulez, jusqu’à les prendre et les lancer sur la cible que vous choisissez.
Nouveauté dans Pikmin 3 : désormais il y a plusieurs avatars et on peut passer de l’un à l’autre sans problème. Ils peuvent même nous être utiles puisque chacun peut posséder sa propre petite armée de Pikmin (jusqu’à cent sur une même carte, le reste étant stocké dans leur vaisseau mère). C’est ainsi qu’on se bat encore mieux contre les bestioles ennemies, en lançant ses Pikmins sur eux pour qu’ils n’en fassent qu’une bouchée. Sans cela, ils sont peu téméraires et se feront avaler tout cru. Les lancer sert aussi à frapper des fleurs qui lachent des jetons, permettant la génération de nouveaux Pikmin une fois celui-ci de retour au vaisseau. Ainsi plus on en a et plus on peut en avoir : classique.
Pas forcément pour les enfants !
Pikmin 3 propose une ambiance ravissante, loin des ténors actuels d’un point de vue technique, mais jouant avec des graphismes « flous » et au microcosme impeccable qui rendent le tout assez sidérant de beauté par moment. Comme quoi ne pas faire la course à la technologie et quand même payant quelquefois ! Néanmoins, si vous pouvez montrer le jeu à vos enfants pour le côté mignon de l’aventure, gardez-vous bien de leur faire jouer au jeu. Celui-ci est assez complexe, mais surtout, ne pardonne rien. Expliquons cela…
Pikmin 3 vous demande chaque jour virtuel du jeu de vous rendre sur un des endroits de la planète. Vous en débloquez au fil du scénario, que vous faites avancer ou non selon votre bon vouloir et le choix du chemin dans votre progression. Mais votre priorité et de trouver des fruits, énormes, demandant plusieurs Pikmin pour être amenés à votre vaisseau. Ces fruits sont votre seule ressource et le seul moyen que vous avez pour survivre : chaque jour terminé, vous consommez une ration. Vous devez alors faire le plein sans quoi vous tomberez rapidement en pleine famine. Le pire étant qu’une journée peut commencer avec beaucoup de réussite mais qu’au final, si on n’a pas ramené au moins un fruit, celle-ci se révèle beaucoup moins productive qu’il n’y parait. Sans parler du sujet, la survie, la famine, un peu dur pour un jeu si beau et mignon, n’est-ce pas ?
Quand vous faites avancer le scénar, très souvent, un fruit est à votre portée au fil de votre progression ou lorsque vous affrontez un Boss. Et on touche là au deuxième point qui nous fera éviter de donner le jeu aux plus petits : la mort des Pikmins. Ceux-ci sont extrêmement fragiles et chaque journée que vous passez possède un petit timer (sous la forme d’un soleil se levant et se couchant au dessus de l’écran) qui vous demande impérativement de revenir à votre vaisseau avant la tombée de la nuit ! Alors, tous les Pikmins qui ne seront pas ralliés devant votre vaisseau seront avalés par les créatures alentour. Tout simplement. Et pour enfoncer le clou, un petit compteur des morts que vous n’avez pas empêché se met à jour à chaque nouvelle journée qui passe. Horriblement réaliste et du coup, très accrocheur pour le joueur qui tombe forcément en sympathie avec le moindre Pikmin rencontré.
On rajoute un peu d’horreur dans ce monde enchanteur ? Le meilleur moyen de récolter de nouveaux Pikmins autour de votre vaisseau est d’y ramener les cadavres de vos ennemis. Voilà, voilà…
Une suite sans surprise, mais magique.
Pikmin 3 est clairement représentatif de tout ce que Nintendo est de meilleur comme de pire… Il est adorable, bien pensé, toujours aussi marquant, amusant à tous les instants, inventif, répétitif, mais génial dans ses idées originales. Mais il est cruellement identique à ses précédents épisodes. On y retrouve absolument tous les éléments, le même cahier des charges que dans les deux premiers jeux. Seule la compatibilité avec la tablette de la WiiU est intéressante puisqu’il sera très difficile de se séparer de la carte interactive si on décide de jouer au combo Wiimote + Nunchuck. Néanmoins, c’est une très bonne chose de voir que Nintendo propose d’y jouer avec tous les périphériques possibles, y compris avec le Gamepad Classique.
Enfin, deux modes multijoueur assez anecdotiques, mais très amusants en local (seulement) sont présents. Une course aux fruits pour qui en ramènera le plus (et les plus gros) ainsi qu’un ersatz de puzzle-game ou il faut ramener des fruits pour créer des lignes dans un tableau amenant un peu de score à chaque combinaison réussie. C’est sympathique, mais ça ne vaut pas l’expérience solo, incroyablement addictive et chronophage, magnifique et cruelle, qu’on aurait malheureusement vouloir pouvoir jouer à deux joueurs.
Malgré cela, Pikmin 3 est une vraie réussite et est exactement le jeu que l’on attendait, ni plus et fatalement ni moins. Si vous avez adoré les deux premiers, vous adorerez ce ravissant troisième épisode. Cette facilité de jugement est néanmoins tout ce qu’on peut lui reprocher !