Faëria

Ce week-end avait lieu le “stress test” du jeu Faëria, 3 jours intensifs pendant lesquels les développeurs ont pu tester la stabilité de leur jeu, de leur serveur et aussi corriger de nombreux bugs. Malheureusement, Faëria n’est plus accessible avant le 26 août, date à laquelle il passera en bêta ouverte (jusqu’à la release du jeu en 2014). Mais la route est encore longue avant d’en arriver là, et une campagne Kickstarter débutera le 30 août afin de les aider à terminer le développement du jeu. Mais ne vous sentez pas tout de suite agressé parce qu’on vous parle d’une énième campagne Kickstarter, lisez plutôt ce qui suit…

C’est comme Magic, mais pas vraiment…

Faëria est un jeu de cartes de stratégie (SCG) type Magic dans lequel, en plus de devoir gérer les différentes ressources nécessaires à l’invocation de vos diverses créatures, il vous faudra créer le plateau de jeu de toutes pièces. Le jeu est développé par Abrakam, un petit studio indépendant composé de 4 Belges et de leur mascotte (une poule du nom de T-Rex), aidés de quelques personnes à côté (notamment pour les sons, l’histoire et le gameplay).

L’univers de Faëria ? Il se distingue (entre autres) par son modèle économique très intéressant. En effet, contrairement à la plupart des jeux du genre, il ne sera pas F2P et n’intégrera donc pas de cash shop. Une fois le jeu en votre possession (le prix n’est pas encore fixé, mais il devrait être disponible aux alentours de 20$), vous aurez ainsi accès à toutes les cartes. Il vous faudra tout de même progresser dans les quêtes et en PvP pour gagner des Memorias nécessaires à l’obtention de votre starter et de vos boosters.

Le jeu dispose de plus de 250 cartes réparties entre 5 couleurs : rouge (montagne), vert (forêt), bleu (lac), jaune (désert), et “humain” (neutre). Il existe également 5 différents niveaux de rareté (commune, peu commune, exceptionnelle, rare, et légendaire). Chaque couleur est adaptée à un style de jeu, la montagne pour un bonus d’or et l’élimination de l’adversaire à petit feu, la forêt pour ses unités ”tank” et la domination territoriale, l’eau pour la récolte de faeria et sa mobilité, le désert pour le rush et ses unités volantes.

Les cartes humaines sont les seules qui ne nécessitent aucun terrain particulier à l’invocation. En effet, pour utiliser une carte de couleur, il vous faudra (en plus de l’or et de la faeria, on y reviendra un peu plus tard) un certain nombre (indiqué sur ladite carte) de terrains associé à cette couleur.

Créez le plateau de jeu selon vos envies et stratégies

Un deck doit être constitué au minimum de 40 cartes, mais n’a pas de limite maximale (de la bouche des développeurs, l’idéal est de ne pas dépasser les 60)D’une manière générale, j’ai trouvé le jeu très accessible (surtout qu’il dispose d’un tutoriel plutôt complet réparti sur 2 quêtes) malgré la complexité des stratégies pouvant être mises en place. En fait, le fonctionnement du jeu est simple, et après 1 ou 2 parties, on a compris tous les rouages (ou presque). Mais la diversité des cartes et de leurs compétences rend ce jeu diaboliquement complexe, et Bon Dieu qu’est ce que c’est bon !

Faëria est comparable à un jeu d’échec, dans le sens où il vous faudra calculer 3 ou 4 coups à l’avance et parer à toutes les éventualités possibles (ou croiser les doigts pour que l’adversaire ne dispose pas d’une carte dans sa main pouvant nous contrer et ruiner notre stratégie sur le plus ou moins long terme). Vous débutez la partie avec 4 cartes (tirées aléatoirement de votre deck) sur un plateau de jeu vierge (hormis votre orbe) et c’est donc à vous de placer des plaines pour construire le monde dans lequel vous allez jouer. Le but du jeu étant, vous l’aurez compris, d’aller détruire l’orbe adverse.

À chaque tour, vous disposez de 3 points d’action à dépenser comme bon vous semble : piocher une carte, créer une plaine (sur une case adjacente à un terrain vous appartenant), récolter 1 pièce d’or, ou encore placer un terrain sur une plaine en votre possession (montagne, forêt, lac, ou désert).

Graphiquement, le jeu est sublime

Le déplacement et l’attaque de vos unités ne coûtent pas de points d’action (mis à part certaines capacités spéciales) mais ne peuvent être réalisés qu’une seule fois par tour et par unité. Vous êtes libre de placer les structures où bon vous semble sur votre territoire, mais l’invocation d’une unité doit obligatoirement se faire sur son type de terrain. Impossible d’invoquer un poisson (une unité de couleur bleue) sur une montagne donc. Cela ne s’applique pas aux unités humaines (neutres) qui peuvent être invoquées n’importe où.

En plus de l’or et des terrains, indispensable à l’invocation de vos premières cartes, il vous faudra de la faeria pour utiliser certains sorts et invoquer des unités un peu plus puissantes. La faeria est une ressource à aller collecter sur le plateau de jeu avec une unité (toutes les unités ont la capacité de collecter la faeria, sauf mention contraire sur la carte). De plus, une horloge divisée en 3 parties indique le cycle matin-soir-nuit du jeu. À chaque tour, l’horloge avance et tous les matins, 1 faeria apparait sur les bords du terrain.

Mais cette horloge ne se limite pas à la simple apparition de faeria, certaines unités ou structures ont des capacités spéciales qui ne s’activent qu’à un moment de la journée (!) Je vous laisse imaginer les possibilités autour de cette horloge, mais pour donner un exemple, sortir une unité qui ne peut se faire attaquer que le matin, ça fait mal, ça fait très mal !

Chaque partie est différente

Le jeu est déjà plutôt bien équilibré, il doit bien y avoir encore quelques cartes un petit peu plus violentes que d’autres, mais globalement rien d’insurmontable. Chaque stratégie à ses forces et ses faiblesses et chaque erreur, chaque échec peuvent vous coûter la victoire. Les starters sont très bien conçus, il faudra bien évidemment rapidement les modifier pour y ajouter les nouvelles cartes qu’on obtiendra, mais ils sont vraiment parfaits pour débuter et apprendre à jouer les diverses couleurs.

Durant ce stress test, j’ai eu à faire avec quelques bugs et quelques crashs, mais le jeu n’étant même pas encore en bêta, peut-on vraiment lui reprocher ça ? Surtout que les développeurs ont été très à l’écoute de la communauté durant tout le week-end pour en corriger un maximum.

Concernant les musiques, elles sont vraiment envoûtantes et reposantes. Elles collent parfaitement à l’ambiance. Et que dire des illustrations ? Le jeu est tout simplement magnifique. Un soin particulier est apporté à chacune des cartes, et bien qu’il n’y en ait que 25 de réellement terminées, les quelque 225 autres sont tout de même très réussies ! (je suis tombé de haut lorsque les développeurs m’ont dit qu’il n’y en avait que 25 de terminées).

L’univers de Faëria est également très réussi, un univers dans lequel chaque carte, chaque créature, chaque structure a sa place, son histoire.

Il vaut mieux ne pas l’énerver celui là 😉

En résumé, nous sommes face à un projet déjà très solide, à mille lieues de la plupart des jeux concepts qu’on a de plus en plus l’habitude de voir sur les plates-formes de financement participatif (dont certains sont très bons, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit). Ici, vous allez pouvoir payer pour du concret, et pas uniquement pour des promesses.

Pour en revenir au “stress test” et pour vous résumer comment je l’ai vécu, j’ai reçu ma clé vendredi soir et j’ai lancé le jeu vers 22h (en live). Lorsque j’ai relevé la tête, il était 6h du matin. 8h de jeu, 8h de live, et je ne m’en suis même pas rendu compte. Si ça, ce n’est pas gage (de qualité) d’un excellent jeu… Pour moi, il y a eu un avant ce weekend, et il y aura un après. J’ai très rarement autant accroché sur un jeu de toute ma “carrière” de gamer. Jouons cartes sur table (il fallait que je la fasse) Faëria est une petite perle, addictive au possible, c’est mon coup de coeur du moment.

S’il n’y avait qu’un seul jeu à financer en 2013, ça devrait être celui-là. Si vous aimez les jeux de cartes, type Magic, ou, plus généralement, si vous êtes un amateur de jeux de stratégie, je ne saurais que trop vous conseiller Faëria, surtout que vous pourrez le tester gratuitement à partir du 26 août.

1 réflexion au sujet de « Faëria »

  1. Belle analyse du jeu ! J’ai également participé au stress test,plein de curiosité. J’ai, comme toi, levé mon nez de l’écran au petit matin et cela deux jours d’affilée, tentant d’élaborer un deck dans lequel allier puissance et finesse, offensive ou défensive, choisissant mes cartes d’abord au hasard, puis, les connaissant mieux, au service d’une stratégie élaborée au fur et à mesure de l’apprentissage du jeu. Les sons, le graphisme et la qualité des adversaires m’ont fait passer de super moments. Je me réjouis que ce jeu, déjà très abouti, montre de surprenantes capacités d’évolution et une marge de progression géante ! Une équipe de génie ! N’hésitez pas à passer dans l’univers FAËRIA !!!

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