D’abord simple concurrent à Grand Theft Auto, Saints Row a commencé à délirer avec sa suite. Le troisième opus, le plus célèbre, était carrément un vrai fourre-tout de tout ce qu’il pouvait y avoir de plus crétin à faire dans un bac à sable vidéoludique. Cette suite, autrefois simple extension devenue jeu à part entière, tente de faire au moins aussi bien tout en se diversifiant. Pari réussi ?
Le style Saints Row
Saints Row IV, c’est l’histoire du mec de Saints Row 3 devenu président des Etats-Unis d’Amérique. Vous commencez le jeu en pleine investiture, avec des sondages qui dégringolent mais un charisme absolument dantesque lorsque vous venez à sauver le monde d’une fusée nucléaire sur une chanson d’Aerosmith déja entendue dans un certain Armageddon. L’intro lancée, vous êtes dans le bain : Saints Row IV se destine a être au moins aussi fou que son prédecesseur… Mais cela, c’est avant l’arrivée des extrateresttres et votre plongée dans un monde virtuel où vous devrez enchaîner les missions pour tout dominer, casser le programme et affronter une fois pour toute le chef des aliens : le charismatique et fan de Shakespeare nommé Zinyak. Vous allez adorer le détester.
Clairement, la série des Saints Row ne perd aucunement de sa superbe en terme de dialogues et de délires dans ce quatrième opus. Entre les nombreuses références à tous les niveaux, les parodies de films et jeux, les moqueries gentilles (vous pourrez coucher avec la plupart de vos amis, juste avec une phrase, histoire de titiller Mass Effect), Saints Row IV ne fait jamais dans la finesse mais le fait bien. Car comprenez que si vous n’avez jamais joué au troisième opus, si un tel déferlement de mauvais gout et de lourdeurs tiennent la route et font rire, c’est que c’est pleinement assumé. Le jeu se moque de tout, y compris de lui-même.
Changement de gameplay !
Retour au jeu à proprement parlé : comment rendre une suite aussi sensiblement identique visuellement au précédent jeu, assez originale pour considérer l’achat comme tentant ? En changeant littéralement la façon dont le joueur doit prendre en main le jeu. Commençant comme tous les jeux du genre, avec des phases à pied et des voitures qui se traînent, Saints Row IV nous met un véritable coup de pied au derrière en une seule introduction qui nous propose, dès notre entrée dans la réalité virtuelle, d’obtenir deux pouvoirs : la course rapide et le super saut. Et là, c’est tout le gameplay qui est boulversé.
Désormais, adieu les voitures. Vous ne vous en servirez pas, ou si peu. A la place, vous foncerez dans les rues à vive allure et sauterez à grande hauteur avec des améliorations disponibles au fil du jeu qui vous permettront de sauter par dessus les plus grand immeubles sans trop d’efforts. Rajoutez à cela la possibilité de planer une fois en l’air, de courir sur l’eau et autres belles idées de gameplay et vous vous croirez rapidement devant un Prototype (pour ceux qui se rappellent de ces deux excellents jeux). La fouille des niveaux est alors très complètes puisque des Clusters, des halos lumineux bleus, sont à collecter pour augmenter les pouvoirs. Ils sont partout : au sol, derrière les murs, sur les toits et il y en a plus de 1000 à trouver. Bonne chance !
Plusieurs autre pouvoirs seront au rendez-vous et à débloquer tout au long du scénario : boules de feu, jet de glace qui gèlent les ennemis sur place, télékinésie ou encore un seisme jouissif à utiliser. Tous ces pouvoirs évolueront avec le temps et il est clair que si on avait déja vu ça avec l’une des extension du troisième opus, ils sont ici bien mieux utilisés avec des ennemis aliens qui en possédent certains pour contrecarrer votre avancée bourrine et sans aucune stratégie. Surtout, ils sont simples à utiliser et complète à merveille un arsenal d’armes assez dingue : du Pistolet Dubstep faisant danser véhicules et piétons tout en tuant ceux qui s’en prennent les rayons lumineux, jusqu’à cet horrible sonde anale qui éjecte les ennemis, sans parler du pistolet à balles rebondissantes et autres folies destructrices, vous aurez de quoi massacrer tout en vous marrant. Oui, on ne fait pas dans la dentelle, loin de là !
Très fun mais aussi très simple…
Si vous êtes du genre à aimer la difficulté, il va falloir jouer au plus haut niveau dès votre première partie. En effet, Saints Row IV est très simple surtout si vous êtes du genre à bien utiliser l’achat d’améliorations au fil des niveaux, gagnés via l’expérience que vous récoltez à chaque action menée à bien. On retrouve le principe de progression du précédent épisode, ni plus ni moins, avec encore plus de facilité d’évolution semble-t-il. Un mal pour un bien car le jeu gagne en facilité d’accès et n’est jamais frustrant : on avance, on s’amuse et cela sans jamais avoir un souci de mission à recommencer une dizaine de fois pour progresser. Néanmoins, si un hardcore-gamer vient se plaindre de ce manque de difficulté, il sera très dur de lui reprocher…
Reste aussi à dire que Steelport, la ville des Saints, est ici particulièrement chamboulée visuellement mais pas bien nouvelle pour autant. Le fait que ce titre fut prévu comme une extension plutôt qu’un nouveau jeu se ressent vraiment. Néanmoins, il y a une grosse durée de vie ! Le scénario principal se finira en une dizaine d’heure sans trop de difficulté, mais c’est sans compter sur le nombre colossal de missions secondaires qu’il est possible d’effectuer : des gangs à exterminer, des magasins à pirater pour en obtenir un peu de l’argent récolté chaque jour, des vagues d’ennemis à neutraliser, des courses en pleine ville, des tours à grimper et dominer, des générateurs à faire exploser pour prendre possessions de certains secteurs…
Vous en voulez encore ? Il y a aussi le retour des « arnaques à l’assurance » ou vous vous jetez sur les voitures pour vous blesser et faire un maximum de dégats sur votre propre personne, mais aussi le mode « Chaos » demandant de faire tout exploser pendant un temps donné. On ne va pas tout vous énumérer mais la présence d’aventures textuelles (façon jeu d’aventure sur Commodore 64) pour débloquer d’anciens amis ou les quelques missions racontant des histoires personnelles de certains compagnons viendront donner encore plus de durée de vie intelligente, voir souvent passionnante finalement, à un jeu qui risque de vous voler pas mal de temps de votre vie de joueur. A chaque fois, les missions sont divisées en trois grades possibles : Bronze, Argent, Or. Vous gagnez alors de l’expérience en fonction de votre réussite. Les intéressés apprecieront alors ces quelques défis…
Comment ne pas le conseiller ?
Plusieurs nouveautés assez originales sont au rendez-vous : la présence d’un pixel doré fusant à toute allure dans la ville vous permettra de réduire à zéro votre taux de recherche par les forces ennemies lorsque vous semez un peu trop la zizanie. Il vous suffit de courser le pixel et de l’éclater une fois que vous vous en approchez pour redevenir totalement inconnu au bataillon. On peut aussi citer de nouvelles épreuves du jeu télévisé du Professeur Genki, cet homme à tête de chat complètement décalé, qui vous permettra de participer à une sorte de Fight Club et à du lancer d’objets/véhicules/piétons en fonction des épreuves que vous choisirez. Encore une fois, on fait dans la finesse la plus parfaite.
Loin d’être le jeu du siècle, Saints Row IV est néanmoins le plus grand défouloir du moment et parvient même à proposer aux amoureux du troisième une aventure clairement différente en terme de prise en main et presque mieux écrite dans son scénario décalé, improbable, mais au montage clairement réussi. Dans un monde fou, immoral, référencé à outrance, on se prend de sympathie pour des personnages caricaturaux et dont on devrais se moquer éperdument : c’est un peu ça la force des développeurs de chez Volition, ils parviennent à donner une âme aux pires personnages jamais créés dans le monde vidéoludique. Et au final, la création de votre personnage et ses sentiments personnels vous importeront aucunement. Ce que vous voudrez, c’est sauver vos compagnons favoris, découvrir toutes les folies de chacun via les histoires cachées et les journaux audio à ramasser (oui, on parle encore de durée de vie augmentée !) et avoir toujours plus de cet air de Saints Row, cet unique sensation de délire maîtrisé qui vous prend aux zygomatiques et ne vous lâche plus jusqu’à la fin.
C‘est l’anti-Grand Theft Auto par excellence, ici clairement dirigé vers les fans du troisième opus (qu’on vous conseille nettement d’avoir terminé pour profiter réellement de cette suite !) et qui fait office de défouloir gigantesque et génialement stupide, avec une pointe de belle écriture et de vannes qui frolent le culte. Ça ne plaira certainement pas à tout le monde, mais le public visé y trouvera de quoi mettre du « Lump » sur la radio des années 80 pendant qu’ils seront en plein carnage de tanks aliens à bord de leur vaisseau de guerre surarmé. Et je ne vous ai même pas parlé du Mecha !
Une ou deux choses que vous avez omis de mentionner, c’est que cet opus n’est plus vraiment un jeu de gangsters, du fait qu’on n’a plus vraiment besoin de nos compagnons. Merci aux pouvoirs divins qui ont été attribués aux personnages.
Ouais enfin déja dans le 3, je m’en servais jamais o_o
Mais on dirait que ce jeu est totalement ridicule… Parfait, il me le faut !
Miam, ça donne envie.