Prévu en trois épisodes et avec déjà deux de sortis, The Raven est un jeu d’aventure signé Nordic Games et Adventure Company qui veut faire dans le classique. Ce test est surtout basé sur les deux premiers épisodes, mais globalement, il devrait sans mal définir le jeu dans son entièreté. En cas de doute, on y reviendra !
Agatha Christie est dans la place !
Tout commence dans un musée : alors que le gardien lit un article sur The Raven, quelqu’un de pas très gentleman mais surtout cambrioleur, voilà que les lumières s’éteignent. The Raven a effectué son dernier casse en volant une pierre précieuse très rare et en ayant laissé une bombe derrière lui pour couvrir ses traces. Son mode opératoire n’est pas digne d’un Arsène Lupin et c’est cet individu qui sera au centre du scénario de ce jeu d’aventure en Point & Click.
Néanmoins, notre héros, c’est le Suisse moustachu Anton Jakob Zellner. Alors dans l’Orient Express par hasard au même moment que l’inspecteur Nicolas Legrand (ressemblant furieusement à Jean Luc Delarue !), il va participer avec une grande volonté à la traque du Raven et en subir les foudres par la suite. Pas grave : insubordonné, aux airs de gentil petit policier finalement bien plus malin qu’il en a l’air, il va faire équipe et impressionner son supérieur tout au long de cette enquête.
Le jeu commence donc dans l’Orient Express avec une nette impression d’être dans un livre d’Agatha Christie. Zellner est lui-même un très grand fan de littérature policière et va même rencontrer son auteur préféré en parcourant les wagons de ce train. Il questionnera du monde, se prendra d’amitié pour un jeune garçon sans papa et tentera d’aider ce pauvre scientifique à rentrer dans sa cabine, apparemment fermée de l’intérieur. Toutes ces petites histoires feront la grande histoire et on retrouve ici tout le génie de The Adventure Company pour ce qui est de nous raconter de belles choses bien construites.
Techniquement, le bât blesse…
Le problème premier de The Raven est clairement son manque de finition. Personnages qui se traversent, mouvements des lèvres à côté de la plaque et avancée du personnage contre un mur à l’infini, voilà quelques bugs que vous croiserez lors de votre périple. Et ils sont partout, nombreux et inévitables. On notera aussi la présence de nombreux chargements, certes assez courts, mais pénibles, qui viennent un peu casser un rythme déjà assez lent, puisque romancé.
Aussi, tout est à l’ancienne : on clique, on combine des objets et la plupart des petits secrets du jeu sont bien cachés (en semi-angles morts, derrière un personnage, etc.) et il faut jouer avec les caméras pour les trouver. C’est du jeu d’aventure en 3D pur, sans aucun ajout moderne. C’est certes très appréciable, mais cela a aussi ses gros défauts.
Reste que l’écriture est vraiment réussie. La mise en place des personnages est très lente, mais permet une meilleure compréhension de leurs actes à venir. Surtout, l’histoire du Raven est bien construite avec des doutes, des suspicions, de potentiels comparses, des indices qu’on garde en poche sans qu’ils servent pendant quelque temps, etc. Et rien que pour ça, si vous êtes un fan du genre et des romans d’enquêtes policières, il ne faut vraiment pas passer à côté !