Errance infinie, désespoir, couloirs sombres, serpents, gobelins, fantômes et des pommes. Voici ce qu’il y a au menu de Legend of Dungeon. Pas original pour un sou présenté comme ça, le jeu cache en fait quelques petits secrets un peu partout. Rogue-like multijoueurs empruntant à d’autres jeux comme The Binding of Issac, et pourvu d’un style visuel dénotant du reste du paysage, Legend of Dungeon vous ouvre ses portes.
Les gens du Don Jon
La taverne, comme pour beaucoup d’histoires, Legend of Dungeon commence dans ce lieu de débauche cette fois-ci peuplé par les avatars des devs du jeu. Point de départ d’une longue, très longue aventure…ou pas en fait. Et ce pour une simple raison, la mort est rapide et définitive. Tout se concentre autour des donjons aléatoires, le but est de descendre le plus bas possible. Comme dans beaucoup de jeux du genre on y trouvera des upgrades un peu partout en chemin.
On avance, on tue un premier serpent, puis un autre, puis son premier gobelin. De temps à autres une des dalles au sol s’illumine sous notre passage, ce qui déclenchera un mécanisme quelque part dans l’écran en cours. Là où ça coince c’est que la plupart du temps ça n’allumera que des braseros, ou encore déploiera un escalier menant sur du rien. C’est même parfois encore plus étrange, il m’est arrivé d’être dans une salle avec rien d’autre qu’un interrupteur au mur, qui une fois actionné allume une dalle par terre… et rien d’autre ne se passe.
L’incompréhension est, comme vous l’avez compris, forte. Elle est bien sûr une des forces du titre, quand elle n’est pas exploitée de façon totalement foireuse comme décrit plus haut. Malheureusement cette force est entièrement dépendante de l’aléatoire du jeu. En effet, un étage est constitué de plus ou moins d’écrans, eux-mêmes plus ou moins bien construits. La navigation est labyrinthique mais à chaque écran vous pourrez peut être trouver du stuff par terre. On est vite sur les dents, à la recherche de la moindre pomme qu’on pourra dénicher pour nous permettre de continuer un peu plus dans ce donjon qui ne veut que notre âme. La folie finit par nous gagner, on s’empresse donc de se mettre sur la tête les diverses choses qu’on trouve par terre, objets ou animaux. Le mystère s’épaissit quand on a la chance de trouver une télécommande, qui à chaque activation actionnera les mécanismes les plus proches.
Pommes, bières et chat sur la tête
Tout ceci est bien beau mais comme je l’ai dit, tout repose sur l’aléatoire. Et si ça peut parfois bien marcher, malheureusement à l’instar des mécanismes des salles, l’aléatoire réussi est rarement au rendez vous. Il peut arriver de devoir parcourir 5 étages entiers avant de trouver la moindre épée ou chapeau. 5 étages tortueux où vous aurez survécu tant bien que mal et utilisé toutes vos pommes (elles aussi aléatoires) pour arriver face à un squelette qui vous inflige 25 dégâts. Ce qui généralement vous tue à ce stade du jeu.
Votre corps gît sur le sol de pierre des entrailles de ce donjon infini qui ne vous aura montré qu’une infime partie de ses richesses. C’est ce qui va presque toujours vous arriver au début comme dans tout jeu du genre. Mais le plot twist vient du fait que le jeu est jouable jusqu’à 4 en local (et uniquement en local…). C’est là que le jeu montre son potentiel et permet enfin aux joueurs un minimum de progression. Par contre à part le fait que vos amis pourront vous ressusciter la coop s’arrête à peu près là.
Je gueule depuis tout à l’heure sur l’aléatoire beaucoup trop présent et pas assez jaugé. C’est surtout parce qu’il y a peu est sorti Rogue Legacy, qui pour un jeu uniquement solo procurera l’expérience d’un excellent rogue-like moins linéaire et au gameplay jouissif. Ainsi, pour vos soirées de jeu en solitaire il sera triste voire regrettable de vous trouver en compagnie de Legend of Dungeon.
Pour en finir, je soulignerai la tenue graphique du titre très intéressante. Les effets de lumière (même si parfois trop forts et aveuglants pour le joueur) sont très beaux et servent bien le titre et son ambiance si particulière entre la 2D et la 3D, sans être vraiment de la 2.5D. Le charme est direct, mais le bonheur une fois manette en main se fait attendre. Je ne peux donc pas vous le conseiller si vous voulez jouer en solo au vu des sorties récentes, mais pour une expérience à 4, la légende du donjon se laissera peut être apprivoiser et vous montrera qu’elle possède plus qu’un des noms les plus nazes du jeu vidéo.