Un remake, c’est à la mode ! The Chaos Engine des Bitmap Brothers (qui pour ceux qui ne le savent pas était un développeur de grand talent dans les années 90) revient au pas de charge sur Steam et tente de nous apprivoiser avec un vieux gameplay. Si le jeu de base n’est pas dénué de qualité, le temps n’a t’il pas fait son affaire ?
Vieillot, mais tentant…
Sorti en 1993, The Chaos Engine propose un gameplay franchement enthousiasmant. Basé sur le roman « La Machine à Différences » de Bruce Sterling (je vous rassure, il n’y a bien que l’univers d’adapté ici), ce jeu vous propose d’incarner un mercenaire parmi six classes très différentes. Mais surtout, le jeu oblige à jouer en coopération que ce soit en local, en multijoueur en ligne (une nouveauté apportée par cette version) ou avec l’ordinateur. Deux mercenaires traversent alors seize niveaux, repartis sur quatre mondes, dans un jeu en 2D avec de beaux effets de profondeurs comme The Bitmap Brothers savait très bien le faire. Même vieillot aujourd’hui, certaines choses étonnent quand on passe à côté.
Vous tirez sur huit axes, avec la possibilité de tourner dans tous les sens via la manette grâce à cette nouvelle version. Vous préférez la rigidité d’antan ? Il n’y a qu’à désactiver l’option. On a aussi le droit à un lissage, habituellement dégueulasse, à désactiver rapidement. Votre but dans tout cela ? Tuer de l’ennemi, trouver des clés qui ouvrent des passages menant à d’autres clés qui ouvrent davantage de chemins menant à des pylônes électriques qui, une fois tous détruit, vous ouvre la porte de fin du niveau. Les clés en argent permettent de débloquer la suite du niveau, les clés en or vous ouvrent des accès cachés. En passant, vous récoltez un maximum d’argent tombé d’un ennemi ou posé en tas dans des endroits précis.
A la fin du niveau, si vous y parvenez (car le jeu est extrêmement difficile !) vous pourrez augmenter les statistiques de vos personnages moyennant finances. Une option « d’équilibre » est disponible pour ceux qui ne veulent pas passer du temps dans ce menu, permettant alors d’augmenter un peu chaque statistique. Enfin, vous avez une arme secondaire souvent explosive et en munitions très limitées.
Le Chaos, tout court !
The Chaos Engine est difficile, comme vous ne l’imaginez même pas en voyant les quelques screenshots qui parsèment ce test. En coopération (avec un vrai joueur) il est déjà beaucoup plus amusant, mais sa rigidité et sa visée peu précise (quoique révolutionnaire pour l’époque) manquent vraiment de rendre le jeu parfait même en 2013. Les musiques sont incroyables de qualité, visuellement ça a beaucoup de charme et le fun est au rendez-vous, mais il faut avouer qu’on meurt vite et qu’il va falloir beaucoup d’expérience et recommencer plusieurs fois chaque niveau pour apprendre ou se trouve les pièges et les bons coins à trésors.
Cette difficulté, accompagnée d’un jeu qui n’a vraiment pas changé (c’est juste une transposition d’antan sur nos machines actuelles, ni plus ni moins) et de l’impossibilité de sauvegarder notre progression rend le jeu très Arcade, pas du tout chronophage, juste pratique pour de petites sessions. Il y a bien la possibilité de rejouer la derniere vie avant le Game Over, mais c’est très limité.
Le problème du questionnement concernant l’achat potentiellement intéressant de The Chaos Engine est surtout présent pour ceux qui posséderaient déjà le jeu sur Super Nintendo ou Megadrive, par exemple. Si vous l’avez encore, avec une console en état de marche, inutile de craquer. En soi, ce titre mérite vraiment d’être essayé avant d’être acheté, tant il est artistiquement génial, mais finalement ridé quand il est question de la prise en main. Quant à l’intérêt d’en sortir une version aussi chère pour un jeu qui a 20 ans, permettez-moi de vous dire qu’on se moque un peu de nous. Toutefois, The Chaos Engine est typiquement le genre de surprise à s’offrir en période de soldes !