Tiré du jeu de plateau en solitaire du même nom, ce jeu d’Auroch Digital tente de reproduire virtuellement les mêmes sensations qu’avec le carton et les cartes d’origine. D’abord sorti sur tablettes et smartphones, il débarque désormais sur nos bécanes de bureau et portables de cours. Ou comment passer des heures à ne rien faire…
New York, New York
La ville américaine n’a plus qu’une heure à vivre. 60 minutes intenses où votre héros va grimper dans un immeuble à la Nakatomi Plaza pour tenter de battre The Darkness et sauver le monde d’une extermination en bonne et due forme. Des zombies, des mutants, de la radioactivité, tout est là pour envahir notre planète, venus d’une dimension parallèle démoniaque. C’est pourquoi vous allez sortir vos cartes et vos dés, pour jouer au dernier jeu de plateau avant la fin du monde.
Le jeu commence par du jet de dés : vous créez votre personnage, ses stats de santé, ses bonus d’attaque, son endurance, etc. Une fois celui-ci prêt pour l’affrontement, vous vous lancez dans le bâtiment. Rien n’est imagé : à l’écran vous n’avez qu’un plateau, une pioche de cartes, des boutons d’action et rien de plus. À chaque fois que vous cliquez sur la pioche, vous montez d’un étage et à chaque étage, forcément, la carte vous dit quel danger vous guette. Quelques rares fois, vous obtenez une salle vide, mais vous aurez aussi des pièges (qu’il vous faudra désamorcer avec la bonne action ou le bon objet), des impasses vous faisant descendre les étages, des portes cachées, etc. Les objets se trouvent au fil de la progression et sont stockés dans l’inventaire. Et bien entendu, tout est aléatoire.
La majeure partie du temps, cependant, vous combattrez des zombies, des rats mutants et autres monstruosités. Cela se fait à coup de lancer de dés. Trois dés de six faces en mode Facile, seulement deux en mode Normal et un seul en mode Difficile. Il y a toutefois un peu de stratégie : vous ne pouvez utiliser vos armes à feu qu’en début de combat, de loin, alors qu’une fois l’ennemi trop proche de vous, seules votre tronçonneuse et autres armes au corps à corps vous seront utiles. Quelquefois, vous pourrez lancer un Lucky Shot, un tir très risqué qui selon le score obtenu sur votre dé peut aller de la mort instantanée de l’ennemi… à la vôtre.
Tout est automatique !
Chainsaw Warrior est, comme son jeu de plateau d’origine, excellemment bien pensé et intelligent. Le problème de cette version interactive est qu’on n’y fait pratiquement rien : tout se joue tout seul, tout est aléatoire et au final, on ne fait que cliquer sur les bons boutons pour passer les monstres jusqu’à obtenir The Darkness et tenter de la battre pendant l’heure de jeu (une partie ne dure cependant pas plus de vingt minutes puisque chaque action coute trente secondes de temps dans le jeu). En 120 actions, vous devez donc trouver le Boss et le vaincre pour avoir le bon écran de Game Over.
C’est franchement joli visuellement (bien que très répétitif, puisqu’évidemment basé sur un écran fixe) et même la musique est de qualité, mais le tout ne se joue qu’en une petite partie de découverte, une seconde pour approfondir les bases du jeu et quelques autres pour voir les différentes fins et finir la partie dans les autres modes de difficulté. Histoire de bien gâcher l’expérience de jeu aléatoire, les développeurs ont même proposé un principe de sauvegarde libre qui vous ramène à votre dernier clic de pioche.
En clair, Chainsaw Warrior aurait pu être très amusant, mais il simplifie et automatise tellement tout qu’il en devient juste un passe-temps un peu bête enrobé d’une ambiance pourtant sympathique. À ne réserver qu’à ceux qui aiment les petits jeux, rapides à découvrir et à jouer.