Quand Skywilly m’a dit que ma prochaine mission allait m’entraîner au plus profond des ténèbres, à enquêter sur de dangereux tueurs en séries qui allaient me confronter à différentes énigmes les plus retorses les unes que les autres, je peux vous assurer que j’étais prêt à tout sauf à ça. Mais la terreur psychologique allait-elle être au bout du chemin ?
Ouvre-moi la porte…
Doorways plonge le joueur dans un univers des plus atypiques, incarnant un détective appartenant à l’organisation « Doorways », dont l’objectif est la traque de criminels ayant subitement disparu sans laisser de trace. Et pour les retrouver, notre héros va devoir enquêter dans des endroits assez étranges : souvenirs du tueur, psyché de ce dernier, monde réel ou irréel ? À vous de vous faire votre avis sur la question. À travers son enquête notre détective sera amené à visiter les tréfonds d’un donjon, un sous-sol aménagé en chambre de torture, une épaisse forêt lugubre… et bien d’autres lieux plus sombres et sordides les uns que les autres.
Le jeu est découpé sous forme de chapitres, chacun d’entre eux est consacré à un tueur différent et c’est grâce à des notes laissées par terre que le joueur pourra en apprendre un peu plus sur le ressenti du détective… et pas plus que ça en fait. On apprend peu de choses. Pourtant, entre les motivations des tueurs, l’agence Doorways ou même le passé du détective, il y aurait de quoi faire ! On peut se poser des questions sur le fait de vouloir tout faire passer par des monologues qui n’est pas la meilleure des manières de faire circuler la peur.
… Parce que j’ai perdu les clefs
Saibot Studios nous propose donc un jeu à la première personne mêlant horreur, énigmes et une pincée de plates-formes. Mais là encore on reste sur sa faim, les énigmes sont très simples et consistent le plus souvent à avancer tout droit dans des couloirs pour collecter divers éléments à ramener à l’autre bout du niveau tout en évitant des obstacles fixes. L’horreur quant à elle n’est présente que par la narration et une ou deux scènes essayant avec mal à faire bondir le joueur de sa chaise. Utilisant les mêmes mécaniques de jeu qu’un Slender ou Amnesia, Doorways en oublie un peu le principe essentiel : faire craindre des choses au joueur. La plate-forme s’en tire plutôt bien même si on a souvent l’impression que le personnage se traîne et que les checkpoints sont tellement proches que la mort n’est pas vraiment pénalisante.
Comble du tout : une fois arrivé à la fin d’un chapitre, il n’y a même pas de vraie fin à l’enquête menée (peut-être en sera-t-il autrement quand le jeu entier sera disponible) donnant un gout d’inachevé au tout. De plus, la différence entre la qualité d’écriture et l’aventure vécue aura tendance à faire sortir le joueur de l’expérience.
Cependant, l’ambiance globale est bonne, l’habillage sonore colle bien au sujet et il y a de nombreux éléments à collectionner dissimulés dans les niveaux. Mais au final, tout ceci ne correspond qu’à des environnements d’une qualité assez moyenne (et avec une réutilisation d’assets bien trop prononcée), plongés dans le noir avec peu de choses pour nous terrifier. Les développeurs semblent avoir oublié que l’horreur n’est pas une ambiance ! Au final, le titre de Saibot Studios laisse le joueur assez dubitatif. Malgré sa qualité d’écriture, ce dernier pêche de par son scénario, son principe d’énigmes trop simples, son manque de challenge et son horreur quasi inexistante. À croire que dans Doorways il n’y a pas que le détective qui soit perdu.