Longtemps attendu après l’annonce de son partenariat avec Focus Interactive pour l’édition et sa distribution, le jeu de Compulsion Games est enfin de sortie. Et on en s’attendait pas vraiment à en tirer un verdict de cet acabit…
Dawn & Didi
Entrez donc dans un monde de magie, d’acrobate, de jazz et de cabaret, en suivant l’histoire d’une petite fille nommée Didi et de son amie imaginaire, Dawn. Avec elles, vous découvrirez un monde d’ombres ou seuls nos deux personnages sont modélisés en 3D, pendant que le reste des protagonistes n’apparaissent qu’en silhouette éclairées sur des murs blancs. Découvrez une version française qui vous permet, oh joie, de lancer le jeu en Anglais sous-titré dans notre langue pour une plus belle immersion et des voix spectaculaires. Mais surtout, venez entendre ces fantastiques mélodies et chansons qui font de l’OST de ce jeu un spectacle à part entière.
Bon, arrêtons avec cet ersatz de présentation façon « Cirque Pinder » et passons aux choses sérieuses : Contrast vous demande de contrôler Dawn, l’amie imaginaire de la petite Didi, dans trois niveaux libres (mais très petits) pour trois objectifs différents : suivre le scénario, trouver des objets expliquant « la petite histoire dans la grande histoire » et obtenir tous les « luminaires », des orbes de lumières bien cachées qui vous demanderont quelques phases de plateformes supplémentaires.
Mais quel est le but du jeu, concrètement ? C’est simple : soit vous jouez en 3D dans un jeu de plateforme très mal conçu et franchement buggé, aux animations un peu chiches et qui manquent de finition (porter une caisse est par exemple toujours un beau moyen d’obtenir un bug de collision), soit vous jouez en 2D en vous collant « en ombre » sur les murs du jeu. Vous pouvez ainsi interagir avec le monde des ombres, utiliser n’importe lequel objet se trouvant en face d’une source de lumière pour vous servir de son ombre comme plate-forme. La plupart du temps, cela est automatique. Néanmoins, il arrive que le jeu vous proposer de bouger certains objets, pour jouer avec la lumière et tenter de mieux positionner les ombres qui vous serviront de plates-formes.
Le plus petit cabaret du monde
On ne va pas vous faire attendre plus longtemps : oui, Contrast est une énorme déception. Attendu comme extrêmement poétique, amusant, intelligent, il se révèle être davantage un jeu « concept » et un Curriculum Vitae ambulant en oubliant d’amuser le joueur. Évidemment, l’univers est travaillé, mais le moteur 3D plus que perfectible vient absolument tout gâcher. Seuls les passages dans le royaume des ombres donnent de bons moments de gameplay (et encore, là aussi on trouve quelques bugs).
Pourtant les idées fusent ! La possibilité de « foncer » vers l’avant pour casser des barrières (il doit y en avoir moins d’une demi-dizaine dans tout le jeu), de diriger une caisse dans un halo lumineux qu’on contrôle avec un projecteur, etc. Mais tout se fait une fois ou deux, sans aucune évolution. Contrast est un titre à idées, qui oublie d’être un jeu à part entière. Au final on ne peut que féliciter les musiciens, les graphistes, tout l’artistique qui se dégage du jeu, mais il reste de Contrast un goût amer de raté incroyable que l’histoire vient pointer du doigt.
Car même scénaristiquement, tout commence pour le mieux, de façon très humaine. La scène de fin de l’acte 1 (sur les trois disponibles) en choquera plus d’un. Mais tout cela est de courte durée et l’humain quitte un peu le script pour être remplacé par un royaume des ombres dont sincèrement, on se fiche éperdument autrement que pour son gameplay original. Tout cela est ponctué par une fin que les objets cachés nous annoncent d’avance et qui manque sérieusement d’intérêt. Un gigantesque gâchis !
Et ben, cette déception…
Moi aussi je suis déçu. Je l’attendais depuis très longtemps.