Habitué aux hack’n slash médiévaux (Kivi’s Underworld, Depths of Peril et Din’s Curse), le studio indépendant Soldak Entertainment s’est essayé cette fois-ci à l’aventure spatiale avec Drox Operative.
Quand Diablo rencontre Civilization dans l’espace !
En tant que membre de la guilde Drox Operative, vous êtes une sorte de mercenaire de l’espace parcourant la galaxie à bord de son vaisseau et offrant ses services au plus offrant / puissant. Votre but est simple : convaincre toutes les races qu’elles ne peuvent pas se passer de vos services pour subsister. Vous allez donc beaucoup combattre mais également négocier avec les différents peuples pour signer les traités les plus intéressants possibles pour vous.
La première chose à faire est de choisir votre race parmi dix (Human, Dryad, Utopian, Fringe, Hive, Drakk, Lithosoid, Cortex, Shadow, Brunt ou Scavenger). Outre l’aspect esthétique de votre vaisseau, son armement et son équipement de base, la différence se fait surtout sur les caractéristiques de base privilégiées et les bonus dans certains domaines. Par exemple, les Dryads ont d’avantage d’énergie et de régénération d’énergie, les Brunts ont des dégâts et des emplacements de missiles supplémentaires quant aux Scavengers ils peuvent avoir un composant de vitesse en plus.
Vient ensuite la génération de la galaxie et de ses systèmes planétaires. Tout est aléatoire pour éviter d’avoir deux parties qui se ressemblent et à l’instar de ce qui se fait dans les jeux bacs à sable, vous pourrez si vous le souhaitez interagir sur les paramètres de génération de celle-ci (nombre de races en jeu, taille du secteur, vitesse de réapparition des monstres…). Il ne vous reste alors plus qu’à choisir votre niveau de difficulté de 1 à 100 (si possible proche du niveau actuel de votre vaisseau) et l’aventure commence !
Mettez une once de hack’n slash
Vous débuterez à côté d’une porte spatiale (sorte de téléporteur comme vous pouvez en trouver dans Diablo ou Titan Quest) pour voyager rapidement entre les différents systèmes planétaires que vous découvrirez au fur et à mesure de votre voyage. Vous apercevrez également deux coffres, un réservé à votre personnage, enfin vaisseau en l’occurrence, l’autre permettant de stocker du matériel pour le partager avec tous vos autres vaisseaux lors de vos futures parties. Tout est à explorer, vous ne connaissez que le nom du système planétaire où vous êtes actuellement et seuls les alentours apparaissent sur la carte. Vous allez donc devoir parcourir la galaxie pour rencontrer les autres races, découvrir des planètes, fouiller les engins spatiaux à la dérive, éliminer les races aliens belliqueuses et bien d’autres choses.
Détruire des adversaires vous octroiera un peu d’expérience ainsi que la chance de récupérer de l’équipement. Les combats sont plutôt dynamiques et il vous faudra alterner entre vos différentes armes et bien gérer le rechargement de celles-ci pour en sortir victorieux. Visiter une planète alliée vous permettra non seulement d’acheter du matériel pour votre vaisseau, mais également d’effectuer toutes les réparations nécessaires car vos composants peuvent être détruits s’ils encaissent trop de dégâts (un mode hardcore n’offrant qu’une seule chance est également disponible pour les plus courageux d’entre vous).
Chaque passage de niveau vous permettra de répartir cinq points dans les caractéristiques définissant votre vaisseau : tactical, helm, structural, engineering, computers et command. Celles-ci vous donneront des bonus dans divers domaines (dégâts, énergie, armure…) et vous accorderont des effets passifs tous les 50 points. Par exemple, si vous possédez 50 points en Tactical, vous bénéficierez entre autres de 10% de dégâts supplémentaires et de 10% de chance de plus d’infliger un coup critique. A 100 points, ce bonus sera de 20% et ainsi de suite.
On pourra saluer l’excellente idée des développeurs de proposer deux options d’exportation du vaisseau pour partager vos statistiques : une en html pour l’envoyer directement à vos amis, l’autre en vBulletin pour l’utiliser sur le forum officiel. Suivant la taille de votre vaisseau (liée à la valeur de votre caractéristique Command), vous pourrez équiper un certain nombre de composants lourds, moyens et légers ainsi que de membres d’équipage. Chaque composant a un pré-requis pour pouvoir être équipé (par exemple 10 en Helm) ainsi qu’une rareté (common, uncommon, rare, elite, artifact et legendary), chaque palier possédant évidemment sa propre couleur pour une évaluation rapide du butin lorsqu’il tombe au « sol ».
Le choix de vos composants ainsi que de la répartition de vos points de caractéristiques détermineront l’orientation générale de votre vaisseau. Allez-vous installer de nombreux composants d’armure pour être indestructible au détriment de la vitesse ou allez-vous plutôt tout mettre en rapidité et dégâts pour bondir sur vos cibles et les éliminer rapidement ? Il y a vraiment des modules pour tous les styles de jeu et vous trouverez votre bonheur sans aucun problème.
Ajoutez-y une once de stratégie
Pour mener votre mission à bien, vous devrez faire attention à vos relations avec toutes les races de la galaxie. A chaque fois que vous en découvrirez une nouvelle, un émissaire entrera en contact avec vous pour vous saluer, la race sera ajoutée à la fenêtre dédiée aux relations et vous pourrez commencer à accomplir des missions pour celle-ci pour gagner de l’expérience, des crédits et améliorer vos relations avec elle. Attention, si cette race est en guerre avec une autre, il y a de fortes chances que cette dernière n’apprécie pas cette collaboration. Vous pourrez également proposer diverses choses aux émissaires (alliance, pacte de non-agression, partage des découvertes technologiques, renseignements sur les planètes, activation de portes spatiales, etc.) Plus vous jouerez au jeu et plus vous vous rendrez compte de l’importance de cet écran pour réussir votre mission. Vous devrez en permanence surveiller l’évolution des relations entre les différentes races (ainsi que celles que vous découvrirez au fur et à mesure) et toujours vous arranger pour qu’aucune d’elle ne prenne trop l’ascendant sur les autres ou que dans ce cas vous soyez allié avec elle. Le beau jeu n’existe pas, seul le résultat compte, si vous devez détruire une planète pour entrer dans les petits papiers des futurs maîtres de la galaxie, faites-le !
De nombreuses missions apparaîtront durant l’aventure et les choix que vous prendront impacteront réellement sur la suite de celle-ci. Refuser de porter un cadeau d’apaisement d’une planète à une autre ou le faire trop tardivement aboutira parfois à la déclaration de guerre entre ces deux races et l’élimination de l’une d’elles. Les missions proposent des défis variés : défendre une planète de l’invasion ennemie, apporter des ressources nécessaires à la survie d’une colonie, aider à terra-former une planète, espionner une civilisation…
Contrairement à la plupart des jeux du genre, il n’y a pas de suite de quêtes à accomplir pour progresser dans l’histoire. Ici, vous n’aurez qu’un seul objectif : convaincre les races du secteur de la galaxie dans lequel vous évoluez qu’elles ne peuvent se passer de l’aide de la Drox Operative. Pour y parvenir, vous avez cinq possibilités : victoire militaire (être allié avec la dernière race en vie), victoire diplomatique (toutes les races encore en vie vous y compris sont alliées entre elles), victoire économique (amasser assez de richesses pour la guilde dans le secteur), victoire par la peur (détruire des planètes, des vaisseaux spatiaux ainsi que des monstres puissants) et enfin la victoire légendaire (qui s’obtient en accomplissant certaines quêtes épiques).
A l’inverse, trois conditions de défaite peuvent également arriver : défaite militaire (une race conquiert la galaxie et vous n’êtes pas son allié), défaite diplomatique (vous êtes en guerre avec l’ensemble des races encore en vie) et enfin défaite économique (si vous avez perdu trop d’argent dans le secteur). Si un de ces trois scénarios survient, vous disposerez alors de dix minutes pour y remédier.
Une fois un secteur remporté, vous obtiendrez un coffre de composants en récompense et vous pourrez générer une nouvelle galaxie pour repartir à l’aventure avec votre vaisseau et tout ce que vous aurez accumulé jusqu’à là.
Et vous obtiendrez une durée de vie infinie
Atteindre le niveau 100 sera très long et il vous faudra de très nombreuses parties pour y arriver. Au fur et à mesure de votre progression, vous débloquerez également des défis à relever au lieu d’entrer dans une galaxie générique. Par exemple, le premier vous proposera de jouer avec dix races en concurrence pour la suprématie d’un tout petit secteur. Réussir chacun de ces défis vous gratifiera d’une belle récompense.
Chaque partie étant radicalement différente de la précédente (pas les mêmes systèmes planétaires, pas les mêmes races en concurrence, missions totalement aléatoires…) on prendra plaisir à augmenter à chaque fois la difficulté du jeu pour voir jusqu’à quel point on a progressé dans la gestion du jeu. Il y a tout de même une contre-partie à cela, le tout aléatoire donne moins la sensation d’avancement dans le jeu que le fait un mode histoire composé d’actes par exemple, seule l’augmentation de la puissance de votre vaisseau attestera de cette progression. Ici l’intérêt est de gérer tous les défis s’offrant à vous en privilégiant une fois la manière forte, une autre fois le commerce et encore une autre les alliances en s’adaptant aux événements qui se produisent en jeu. Vous ne saurez jamais à l’avance ce qui se passera et c’est vraiment l’essence même du jeu.
Pour profiter de l’expérience avec vos amis un mode multi-joueurs en coopération est disponible, mais malgré mes nombreuses tentatives je n’ai jamais trouvé de serveurs ouverts. D’après le manuel du jeu le mode multi propose exactement la même expérience sauf que vous êtes plusieurs à représenter la guilde Drox Operative dans le secteur et puisque le gros du jeu est basé sur la gestion des relations inter-races j’ai un peu peur que ça ne soit confus à plusieurs.
L’invasion des Ancients
Au final Drox Operative est un jeu vraiment intéressant, la fusion entre hack’n slash et jeu de gestion fonctionnant parfaitement. Les premières heures seront par contre un peu laborieuses car on se demande en permanence quoi faire, quoi équiper sur le vaisseau, où aller… et c’est finalement tout l’intérêt du titre, pouvoir faire tout ce que vous souhaitez, comme vous le voulez.
Ca peut paraître un peu stupide, mais pour moi le principal défaut du jeu est la faible vitesse du vaisseau. Vous pourrez bien évidemment l’augmenter via différents composants pour la monter à 200 qui est le maximum, mais même à ce moment là vous aurez toujours la désagréable sensation de vous traîner et il vous arrivera parfois de refuser une mission non parce qu’elle ne vous intéresse pas, mais parce que ça vous prendrait trop de temps à accomplir, les planètes concernées étant trop éloignées les unes des autres ou carrément situées dans des systèmes planétaires différents. Pour un jeu dont le monde évolue en permanence suivant ce que vous décidez de faire ou non, c’est réellement un problème ! A part ça, si vous accrochez au concept vous prendrez plaisir à créer de nouveaux secteurs à la fin de chaque partie, juste pour voir comment vous réussirez à vous en sortir la prochaine fois.
L’add-on paru fin octobre apporte beaucoup de contenu au jeu (une nouvelle race, de nouveaux composants, de nouvelles missions, des stations orbitales..) et surtout le retour des Ancients, des créatures surpuissantes revenant pour conquérir le monde et représentant une réelle menace pour toutes les races de la galaxie.
Si ce test vous a intrigué mais que vous hésitez à l’acheter, sachez qu’une version démo est disponible sur le site officiel. Vous pouvez donc la télécharger si vous pensez avoir l’étoffe nécessaire pour faire partie de la guilde Drox Operative !
Ha c’est super votre ton test, ce jeu mérite vraiment à être plus connu.
En plus je partage totalement ta critique, la vitesse de déplacement est vraiment son plus gros problème, tout le reste ça va.
Si tu aimes bien Drox Operative, connais-tu EV Nova qui est quand même son arrière grand-pére, et qui est toujours jouissif à jouer !
Merci Grouroux 🙂 Je ne connais pas EV Nova mais je vais aller de ce pas y jeter un coup d’oeil !