Si vous avez regardé la série Dr House ou que vous avez eu un bon prof en terminale, vous connaissez sans doute le principe du Rasoir d’Ockham : « Les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité ». Ou, comme dirait ma grand mère pleine de bon sens, les solutions les plus simples sont souvent les meilleurs. Le prédécesseur du jeu qui nous intéresse aujourd’hui s’appelait « Rayman Jungle Run » et il était l’illustration parfait de ce concept.
Cours Rayman Cours
Beau, fluide et nerveux à souhait, ce runner (Rayman Jungle Run) profitait à fond de la meilleure nouvelle qui soit arrivé aux jeux 2D ces dernières années à savoir le moteur et le background de Rayman Origins. Parallèlement, il n’en oubliait pas d’être un sacré challenge pour qui s’auto infligeait l’obligation de finir le jeu à 100%. Bref, que ce soit sous Android ou chez Apple, peu de joueurs ont du regretter les quelques euros misé sur le héros de jeu vidéo à tout jamais privé de chocolat mais toujours doté d’un groove absolu et de baffes cartoons. Et pour tout vous avouer chers lecteurs, le jeu ressort régulièrement chez votre serviteur car Ubisoft a eu le bon goût de ne pas l’abandonner en lui fournissant régulièrement de nouveaux niveaux.
Imaginez donc la joie qui a sommeillé en moi quand, tel le petit marmot français au matin du 25 décembre 1997 apercevant un gros paquet ressemblant à une N64, j’ai découvert sur le market Android qu’Ubisoft venait de sortir une suite qui me promettait de faire la Fiesta. Et plutôt que de chercher des adjectifs, faisons donc appel à cet ultime forme d’expression moderne qu’est le gif animé pour vous expliquer mon sentiment à ce moment là.
Gueule de bois
Hélas pour nous, ce nouvel épisode bien fourni semble plus avoir été conçu pour nous laisser la tête façon lendemain de teuf que pour faire réellement la fiesta. Qui est le responsable de tout ça ? Que s’est t’il passé ? Eh bien, monsieur Pujadas, je vais vous le dire. Des jeunes délinquants récidivistes du marketing s’en sont une nouvelle fois pris à un vieux concept de jeu sans défense et je peux vous assurer que l’agression a laissé des dégâts.
Ainsi, au lieu d’enchaîner les niveaux dans l’ordre, le jeu se joue désormais avec une grande map où tout se débloque grâce aux lums récupérés sur le chemin. Lums qu’il est également possible d’acheter via une récupération de vos données Facebook ou avec de la monnaie réelle. Rien que ça, ça sent pas vraiment la rose mais les pires épines ne sont pas là. En effet, les lums servent également à débloquer des bonus en début de run comme une protection ou des indications permettant de faire le niveau beaucoup plus facilement.
Ce concept déja tueur du principe d’égalité devant les niveaux a en plus l’agaçante conséquence de ralentir les débuts de courses car le jeu nous inflige désormais un menu supplémentaire avant de pouvoir commencer. Pour un jeu die & retry où l’on passe son temps justement à réessayer les niveaux, c’est juste incroyablement gonflant et ça tue toute la nervosité du truc. D’autant que Rayman Fiesta Run est loin d’être parfait sur d’autres aspects. Ainsi, si les niveaux sont toujours un régal esthétique et présents en nombre, ils semblent moins vivants, moins motivants comme si chez les développeurs aussi on devenait un peu las. Le jeu est également plus exigeant techniquement que Jungle Run qui à tablette équivalent n’avait pas les quelques problèmes de fluidité constatés sur cette version.
Incroyable mais vrai, Rayman Fiesta Run s’avère être une véritable déception. En soi, le jeu reste un runner honnête de durée de vie, sympa à jouer et indéniablement beau mais la comparaison avec son glorieux ancêtre fait mal, très mal. Sérieusement Ubisoft, qu’est ce qui vous a pris ? Pourquoi avoir perverti un excellent jeu en un quasi prétexte à support à micro transactions ? Pourquoi sortir un jeu plus mal optimisé et moins bien calibré que son prédécesseur ? En tout cas, si vous n’avez pas encore craqué pour la série, privilégiez très clairement Rayman Jungle Run qui reste un des meilleurs jeux mobile qui soit. Quand à son rejeton, à vous de voir si vous voulez encourager Ubisoft dans cette voie. Pour ma part, j’espère que cette critique sera ma rédemption.