De tout temps, l’homme a aimé se faire peur, que ce soit une ombre dans la nuit ou avec de vieilles légendes, il n’en faut pas beaucoup pour faire travailler notre inconscient, nous faisant imaginer le pire des monstres. Et évidement nos parents venaient alors pour nous rassurer et nous dire qu’aucune créature ne se trouvait sous notre lit, mais sachez-le, ils mentaient, tout était bien vrai et même pire encore… il existe d’étranges monstres tels que le Slender Man !
Mais qui est le Slender Man ?
Derrière ce personnage se cache un mème d’Internet crée par Victor Surge en 2009. On le décrit comme un personnage humanoïde vêtu d’un costume noir et cravate rouge, très grand, très mince avec de très longs bras et ne possédant pas de visage. C’est un personnage menaçant responsable du kidnapping, de la disparition de nombreuses personnes, et particulièrement de celles d’enfants. Le Slender Man est vite devenu un phénomène viral, une légende urbaine du web, le renouveau du croque-mitaine et a même eu le droit à son traitement dans des films et des jeux vidéo.
Et c’est d’ailleurs ce dernier cas qui nous intéresse ici. Le Slender Man n’en est plus pas à son coup d’essai, puisqu’il a commencé sa carrière dans le jeu gratuit Slender : The Eight Pages, puis Slender : The Nine Pages et sa tripotée d’épisodes (Sanatorium, Hospice, Elementary, Mansion, Claustrophobia, 7th Street, Prison, Carnival, Special Christmas) que l’ont pouvait retrouver dans Slenderman’s Shadow. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’avec des jeux comme les Slender, Amnesia ou autre Outlast le genre aventure horrifique à plus que jamais le vent en poupe sur PC.
Dans cet épisode, le joueur incarne la jeune Lauren qui rend visite çà son amie Kate, une adolescente dont la mère vient de mourir et qui est sur le point de déménager de la maison familiale perdue au fond de la campagne. Sauf qu’une fois arrivée sur place, la nuit tombe, Lauren trouve une maison abandonnée, des bruits étranges se font entendre, et des notes écrites par Kate se trouvent éparpillées çà et là. Mais qu’est-ce qui se cache dans les ténèbres qui entourent Lauren ? Au cours de son aventure, cette dernière va être amenée à parcourir des lieux aussi variés qu’une maison lugubre, une forêt sombre, une mine… Et la narration ne livrera jamais de réponse toute faite à Lauren, il s’agira toujours d’interpréter les éléments afin de composer sa propre histoire en faisant références aux différentes versions de l’histoire du Slender Man disponible sur le net.
Manette en main
The Arrival se présente sous la forme d’un jeu d’aventure horrifique à la première personne au gameplay minimaliste (se déplacer, éclairer et ramasser les éléments à trouver : comment faire plus simple ?), dans lequel le joueur doit parcourir des étendues plongées dans les ténèbres à la recherche de huit éléments (des pages pour le premier chapitre, en référence au premier jeu) laissés à des endroits bien spécifiques. Pour compliquer le tout, les niveaux sont générés aléatoirement, ne permettant pas au joueur de savoir par avance où vont se trouver les éléments en question. En somme, on retrouve ici les mécaniques déjà présentes dans Slender : The Eight Pages, à cela près que le Slender Man a un comportement plus imprévisible et obligera souvent le joueur à rebrousser chemin ou à le contourner. Et plus le joueur se rapprochera du Slender Man, plus les apparitions de se dernier deviendront fréquentes et influeront sur l’aspect graphique et sonore. Et quand il ne s’agit pas du Slender Man, il s’agira de l’autre menace du jeu, le Chaser qui tentera de lacérer le joueur, mais qui est repoussable en utilisant la lampe torche et en prenant en compte son déplacement plus prévisible.
Graphiquement, le jeu propose des environnements de bonne qualité qui se dévoileront par l’utilisation de la lampe torche. L’utilisation d’une caméra pour représenter le point de vue du personnage est aussi une excellente idée qui n’est pas sans rappeler le projet Blair Witch, les différentes interférences intervenant à l’écran permettant souvent de donner des indications sur la présence dans les environs de la créature. Mais voilà le problème, l’apparition du Slender Man aura tendance à provoquer une chute brutale du frame-rate, qui bien qu’elle reste dans le thème est des plus frustrante quand celle-ci empiète sur la réactivité du joueur. Le côté sonore est aussi bien pensé truffé de petites trouvailles (utilisation de l’écho, des grésillements, de la réverbération…) donnant de la vie et vous poussant à vous demander si votre personnage ne vit pas ses derniers instants. Le sursaut est quasiment garanti pour toute personne expérimentant pour la première fois le jeu.
Au final, The Arrival reprend beaucoup de ses prédécesseurs, mais en apportant des modifications qu’elles soient graphiques, sonores ou ergonomiques. Cependant, le gros souci inhérent au principe de jeu est toujours là. En effet, même si le jeu est assez flippant par moment, l’apparition du Slender Man deviendra très vite frustrante pour le joueur, surtout quand ce dernier a quasiment tous les éléments en main. La répétitivité de l’action, vient aussi finir d’achever tout sentiment horrifique en lassant le joueur qui après avoir récolté les pages, devra allumer 8 générateurs et ça, ainsi de suite, ne faisant que râler un peu plus dès que l’une des créatures fait son apparition. Dépendant de votre chance, il vous faudra 3 heures pour arriver au bout des aventures de Lauren, tout en apprenant un peu plus sur le background général, mais la conclusion un peu hasardeuse en laissera plus d’un sur sa faim…
Au final ?
The Arrival est le digne hérité de The Eight Pages, tout en y apportant son lot d’amélioration. Plus beau, plus effrayant, et plus complet. Hélas, les mécaniques de jeu sont trop redondantes, et provoque la destruction même du sentiment de peur mis en place par l’ambiance, faisant de ce jeu une petite aventure sympathique plus que quelque chose de mémorable. À ça se rajoute aussi le choix de narration qui laisse de nombreuses questions sans réponses aux joueurs ne connaissant pas le mythe et qui, bien qu’original, peut encore renforcer la frustration de ces derniers.
Hey Skywilly, c’est très sympa cette idée de faire croire que cette légende est réelle et qu’au bout de 8 jours après le test le testeur meurt dans d’atroces souffrances, ça colle bien au mythe … COMMENT ÇA, CE N’EST PAS UN MYTHE ? C’EST QUOI CETTE CHOSE DEVANT MOI ?