La musique au cœur du gameplay, c’est quelque chose de déjà vu. En soi, Zen Studios ne veut pas révolutionner le genre, mais juste en proposer sa vision en toute simplicité. L’idée est simple : vous vous battez en rythme avec la musique, comme dans un DDR avec coups de pieds et coups de poings à la pelle !
Kung-Fu Musical
Lee est un jeune homme balayant un temple gardé par des moines protégeant une étrange sphère. Celle-ci aurait un lien avec toutes les musiques du monde et malheureusement, histoire d’avoir le monopole sur tout ce qui a un rythme, un milliardaire sans scrupules vole cette sphère. C’est à vous de parcourir le monde pour affronter ses sbires et tenter de rétablir l’équilibre musical. Comment ça, le scénario est débile ? Certes, mais il ne se prend jamais au sérieux, comme vous le prouveront rapidement les dialogues référencés des cinématiques « dessinées » qui vous sont proposées en début et fin de chaque acte du jeu.
Le mode solo se divise en effet en plusieurs niveaux, signifiants eux-mêmes le début, le milieu ou la fin d’un acte se terminant toujours par un affrontement de Boss. Le gameplay est simple, même s’il est très déroutant la première fois : trois types d’ennemis vous entourent, alors que vous vous tenez au centre de l’écran. Les jaunes suivent le tempo de la musique, les bleus signifient des notes accélérées et rapprochées et les rouges sont des notes combinées. En tout il y a quatre notes, pour les quatres boutons de la manette (bien que le jeu puisse aussi se jouer au clavier). Aussi, certains ennemis sont liés par un flux de couleur, ce qui signifie qu’il faut frapper le premier, laisser appuyer le bouton et le lacher pour frapper le second.
Plusieurs niveaux de difficulté
Et c’est avec ce gameplay que tout se créée. Les ennemis s’enchaînent, un liseré blanc les entoure quand ils sont les prochains à se faire taper et rapidement, on passe de Pendulum à Marilyn Manson jusqu’à un petit trip signé EnV (le compositeur des musiques d’Electronic Super Joy). Le jeu fonctionne à merveille et s’il est clairement répétitif, comme tous les jeux musicaux me direz-vous, il ne pêche brutalement qu’à cause d’une playlist pas franchement diversifié et qui risque de se priver d’un certain nombre de joueurs qui n’y trouvent aucun intérêt musical. Néanmoins, c’est tellement bon d’avoir un jeu de rythme qui ne possède pas des hits des années 90 et de la J-Pop !
Pour diversifier un peu la partie, il y a les bonus. Lorsqu’un ennemi possède un logo quelconque au-dessus de sa tête, il faut le frapper deux-fois très rapidement pour récupérer le bonus. Souvent, c’est du score supplémentaire, mais il arrive que l’on obtienne des explosions (pour tuer tous les ennemis autour de soi) ou un bouclier (empêchant de prendre des dégâts en cas de coup raté). Aussi, une jauge de Chi augmente vous permettant, une fois activé, d’obtenir toujours plus de score. Car KickBeat est aussi un jeu de scoring, de comparaison de points avec ses amis, ce qui donne davantage de rejouabilité.
Plusieurs niveaux de difficulté sont au rendez-vous, allant du Normal au Maître. On vous y enlève les indications des boutons, on accélère le tout, on vous fait affronter beaucoup plus d’ennemis, la vie baisse de façon effrayante à chaque coup encaissé et le défi est bel et bien au rendez-vous. En plus du mode Solo et de son mode caché (nous faisant jouer la « fille de l’histoire », qu’il faut débloquer en terminant le jeu avec le protagoniste principal), vous aurez la possibilité de lancer un mode Survie assez complexe (vous n’avez pas le droit à l’erreur) et un autre mode plus original : la création de séquences de jeu à partir de vos propres musiques.
Compatible avec du Annie Cordy ?
Un mode est donc au rendez-vous pour vous permettre la création de parties sur vos chansons préférées. Il faut alors tapoter la touche espace du clavier pour indiquer le tempo de la chanson. Sauf que voilà : si vous n’avez pas fait trois années d’études en musique, que vous n’avez pas l’oreille musicale ou que vous n’êtes tout simplement pas patient, vous n’arriverez à rien. Pire : on se demande franchement si il est possible d’arriver à quelque chose de convaincant avec cette option et en dehors des rythmes répétitifs, tels les musiques électroniques, pas sur que l’on y trouve son compte.
C’est un des gros défauts du jeu mais après tout, c’est un mode complètement bonus. En soi KickBeat est une bonne surprise, possédant une grosse durée de vie, une certaine rejouabilité et qui se permet d’être visuellement très correct. Les animations sont réussies et l’esthétique globale est de qualité ce qui ne nous choque pas, venant des développeurs des très maîtrisées tables de Pinball FX2. On espère sincèrement que KickBeat aura le droit d’être une franchise à part entière, tant de nouvelles idées pourraient apporter bien de belles choses au genre autour de ce moteur très efficace. Finalement, le seul véritable défaut de KickBeat, c’est que tout le monde n’accrochera pas à la Playlist… C’est le drame qui touche tous les jeux musicaux, quels qu’ils soient !