Doté d’une esthétique cartoon très colorée, le titre de Lost Decade Games, A Wizard’s Lizard, séduit au premier coup d’oeil. Vous y incarnerez un lézard parti sauver son magicien. Vous devrez pour cela traverser trois environnements différents pour finalement affronter la mort en personne et délivrer votre maître.
Binding of Wizard
Vous jouez donc Raga, un lézard parti à la rescousse de son maître. Les premières minutes vous feront évidemment penser à Binding of Isaac, la vue est la même, la seule différence ici est que vous pouvez tirer dans toutes les directions, vous n’êtes pas limité à haut, bas, gauche et droite. Les graphismes en 2D sont très colorés et il est impossible de ne pas instantanément tomber sous le charme. Le jeu est un rogue-like, vous débuterez chaque partie au village, sans équipement et votre but sera d’aller le plus loin possible. Il fait tout de même partie de la nouvelle génération et plus vous jouerez, plus vous commencerez avec un personnage puissant.
Vous pourrez ainsi délivrer des villageois durant votre aventure pour commencer avec 500 pièces d’or supplémentaires par otage retrouvé, acheter de l’équipement auprès du marchand (arme, amure, relique) si vous avez préalablement trouvé leurs plans au cours de vos précédentes parties ou même vous rendre directement au deuxième ou troisième monde en utilisant les raccourcis (comme dans Spelunky) si vous avez détruits suffisamment de cristaux. D’autres personnages seront également jouables une fois que vous les aurez trouvés en jeu, par exemple une petite fille débutant l’aventure avec une lance au lieu de l’épée habituelle.
La chasse aux monstres est ouverte
Tout est généré aléatoirement et chaque partie sera différente de la précédente. Un regret toutefois, vous passerez systématiquement par le cimetière, puis les égouts et enfin la crypte. Fort heureusement les salles sont suffisamment variées pour jouer quelques heures sans avoir trop l’impression de faire toujours la même chose.
Il y a de nombreux objets différents en jeu (vous en découvrirez de nouveaux à chaque partie) et plus vous avancerez plus ils seront puissants. Vous devrez d’ailleurs comprendre « sur le tas » leurs effets car mis à part leurs noms, rien ne sera affiché lorsque vous les ramasserez dans les coffres disséminés un peu partout ou auprès des marchands en jeu. Vous pourrez en apprendre un peu plus entre deux parties en visitant le musée situé au nord du village, qui répertorie tous les objets et monstres découverts, accompagnés d’un petit descriptif (malheureusement un peu succinct, il est par exemple assez compliqué de déterminer l’avantage de porter certaines armures par rapport à d’autres).
Chaque monde comporte au moins une salle avec un pentacle dessiné au sol. Vous ne comprendrez pas immédiatement son rôle, mais vous le découvrirez lors de votre première mort. Au lieu d’avoir un message de « game over », vous aurez la surprise de revenir à la vie, les couleurs devenant beaucoup plus lumineuses. La bonne idée est que la plupart des monstres que vous aurez éliminés jusque là et transformés en fantômes deviendront alors de nouveaux ennemis. Vous aurez donc une deuxième chance, mais le jeu sera bien plus dur !
Vous pourrez toutefois rester quelques secondes sur le pentacle pour repasser dans le monde normal. Vous n’aurez par contre qu’une seule chance par environnement car le pentacle s’effacera une fois utilisé. Certains coffres seront uniquement accessibles, suivant que vous serez mort ou vivant (une clé peut d’ailleurs être transportée et échangée de niveau en niveau pour obtenir un objet très intéressant à la fin).Sans vouloir révéler tous les secrets, en frappant certains murs vous découvrirez parfois un passage vers une zone bonus, la forêt ou le repaire des voleurs suivant où vous êtes. Le but de chaque niveau est de trouver la salle du boss pour l’éliminer et passer au suivant. Ils ont tous les trois des attaques intéressantes mais ils ont beaucoup trop de points de vie et leur affrontement est laborieux (même en possédant des armes avancées).
Une valeur sûre du rogue-like ?
Le jeu est sympathique mais il lui manque un petit quelque chose pour devenir un incontournable et se hisser au niveau d’un Binding of Isaac. Il comporte par exemple encore des bugs désagréables, notamment des problèmes de collision. Si vous êtes contre un mur et que vous tirez parallèlement à celui-ci, votre tir s’arrêtera à vos pieds, comme s’il était bloqué, ce qui est vraiment problématique lorsque vous êtes poursuivi par de nombreux ennemis et que ne pouvez pas vous décoller du mur.
Les boss ont beaucoup trop de points de vie ce qui casse vraiment le rythme du jeu et personnellement je suis presque triste au moment où je tombe sur la salle du boss, à tel point que j’essaie systématiquement de trouver les zones secrètes pour éviter ces affrontements pénibles et passer directement au monde suivant !
Pour être un peu positif, les trois environnements sont bien différents les uns des autres et on sent bien l’augmentation progressive de la difficulté (rien de spécial, poison puis lave). Le bestiaire est bien fourni et il vous faudra beaucoup de parties pour connaître toutes les attaques et atteindre la fin du jeu. A Wizard’s Lizard est assez dur (il y a peu de moyens pour regagner sa vie) et il devrait vous tenir en haleine assez longtemps. Pas mal de secrets sont à découvrir et je vous conseille de parler à tous les personnages pour comprendre un peu mieux le monde car rien n’est expliqué. Un dernier reproche plutôt incompréhensible, les touches ne sont pas modifiables. Si vous possédez une manette tant mieux pour vous et sinon il faudra faire avec celles pré-enregistrées (aucune option d’affichage n’est d’ailleurs disponible).
Au final le jeu n’est pas mauvais, loin de là, c’est juste qu’il aurait pu être bien meilleur en corrigeant certains problèmes ou en y apportant quelques ajustements. La studio travaille toujours dessus (la liste des choses prévues est d’ailleurs tout simplement énorme), je vous encourage donc à attendre les futures mises à jour pour éventuellement le prendre plus tard, car en l’état, d’autres titres sont bien meilleurs. Dommage, il avait pourtant l’air génial.