Transfuge des tablettes, Reaper est un jeu qui semble très mensonger en screenshots. On croit avoir à faire à un pur jeu d’action et finalement, c’est tout autre chose. Explications…
Petit bonhomme antipathique
Dans la peau du jeune et sombre épéiste au masque inquiétant, venant en aide au quidams du coin, vous parcourez le monde de point en point pour trouver des quêtes, discuter avec les villageois et accepter (ou refuser de façon souvent impolie) leurs requêtes. Le but est évidemment de battre du monstre pour faire évoluer sa barre d’expérience, permettant à chaque niveau reçu d’acquérir une nouvelle amélioration de compétences, d’attaque, de défense, de vie ou de force pour n’en citer que quelques unes. Tout est très simple d’accès, excepté les combats qui tentent de faire dans l’original et l’accessible…
Sauf que nous ne sommes plus sur tablettes ! Ici, sur un plan en 2D et scrolling horizontal, vous avez le droit à des combats ne demandant que de s’approche d’un ennemi. Le personnage attaque automatiquement et votre bouton permettant de frapper à l’épée ne sert qu’à donner un gros coup. Évidemment, il est bien utile de s’en servir à outrance, mais le principe reste ennuyant pour les puristes. Néanmoins, cela donne une idée de gameplay pas banal : en laissant le bouton d’attaque appuyé vous les enchaînerez et augmenterez une jauge de rage représentée par des crânes dans la partie supérieure de l’écran. Ces crânes sont perdus à chaque action que vous effectuez ensuite, mais améliore cette dernière. Si vous attaquez avec un crane, vous propulsez l’ennemi au loin. Si vous sautez, vous faites quelques tours avec votre épée pour blesser un maximum d’ennemis vous entourant… Ce principe est amusant, même s’il cache difficilement le gameplay tactile très automatisé, preuve d’un jeu avant tout pensé pour les tablettes.
Un univers attrayant
Avec sa noirceur profondément écran dans les dialogues, le background mais aussi l’accoutrement et les différents environnements traversés, Reaper propose des visuels très réussis et une atmosphère assez hors du commun. Mélangeant des personnages au look de dessin animé avec un univers violent (même si rien n’en transparaît visuellement), Reaper se veut sans aucun doute plus adulte qu’il ne le précise. Tout cela pour attirer un maximum de monde vers son gameplay, qu’ils soient jeunes (les looks enfantins) ou vieux (le traitement de l’histoire, pourtant assez classique au demeurant).
On notera de bonnes idées dans la progression du jeu, à commencer par le petit coté RPG qui est proposé en termes de gestion d’équipement. En ramassant l’or qui tombe des ennemis, des coffres à ouvrir (en les détruisant) ou gagné à chaque fin de quête, vous pourrez acheter de nouveaux équipement parmi moins d’une dizaine de slot allant de la capuche au bracelet en passant par les bottes et surtout l’épée. Ce sera le seul moyen d’améliorer ses compétences en dehors de la prise de niveau et il est donc très important de faire quelques allers et retours vers les magasins débloqués sur la carte.
En plus du mode « Wilderness », équivalent à une pure campagne scénarisée, vous aurez aussi le droit au « Dark Harvest Mode » proposant d’enchaîner les combats à travers soixante arènes de plus en plus difficiles. Mais cela n’empêchera pas le joueur de se lasser, bien au contraire…
C’est répétitif, jeune homme !
Le gros problème de Reaper, en plus de proposer un gameplay clairement orienté « tablettes », c’est son manque cruel d’originalité au fil des heures de jeu. Passée la première heure, on a déjà tout vu, tout fait ou presque. Le scénario continue mais est excessivement lassant et les ennemis se suivent et se ressemblent. Surtout, il n’y a aucun travail de fait pour nous permettre de nous impliquer dans l’histoire. Les personnages secondaires n’apparaissent qu’en artworks lors des discussions et ce qui représente les différents lieux de quêtes ne sont que des ronds imagés sur une grande carte sans vie. Les combats aléatoires sont traditionnellement mis en avant par un symbole d’attaque, rouge claquant, histoire qu’on comprenne bien qu’on est dans la mouise.
Bref, Reaper enchaîne les clichés du genre et ne veut qu’une seule chose : parvenir à attirer du chaland, à miser sur son excessive répétitivité pour faire revenir ceux qui accrocheront à son univers. Cela fonctionnera-t-il ? C’est clairement selon les joueurs, qui aiment ou non faire toujours la même chose dans le seul but d’évoluer son personnage et de parvenir à la fin d’un scénario qui traîne presque en longueur. Encore une fois, Reaper a tout du bon jeu iOS/Android et si vous en avez l’occasion, préférez l’acheter sur ces plateformes plutôt que sur une bécane qui n’est vraiment pas faite pour lui.