Que ce soit par un manque de moyens, de compétences ou encore bien d’autres choses, concevoir un jeu vidéo peut s’avérer très compliqué. Heureusement, il existe des solutions telles que LookAtMyGame qui permettent aux créateurs de rencontrer d’autres personnes du métier, voire de financer leurs projets, et c’est ce qu’il s’est passé avec notre test du jour Finding Teddy !
Il faut sauver le soldat Teddy !
Finding Teddy est le fruit du travail d’un tout jeune studio français, Storybird Games. Originalement sorti sur smartphones et tablettes, le projet s’est vu porté depuis peu sur PC, pour la joie du plus grand nombre. Finding Teddy est donc un point & click dans lequel le joueur va incarner une petite fille dont l’ourson en peluche a été volé par une créature arachnide venant d’un autre monde. Par amour pour son doudou, notre jeune héroïne va donc elle aussi dans ce monde par l’intermédiaire de son armoire (et rencontrer un lion qui parle… ah non ce n’est pas la bonne histoire). Et son périple l’amènera à rencontrer des créatures dangereuses, à traverser des environnements riches en couleurs & en musique, en somme à vivre une histoire digne d’un conte. Et un peu comme dans ces derniers le voyage est l’occasion de se rendre compte que ce qui nous faisait peur n’avait pas de raison d’être et que celui qu’on voyait comme le méchant ne l’était peut-être que parce qu’il avait lui-même peur ou avait besoin d’aide.
Même si l’on parle de point & click on est quand même plus proche du conte interactif que des jeux d’antan de LucasArts. Dans Finding Teddy, tout est fait pour simplifier le gameplay à son extrême au point de le rendre minimaliste. Ainsi, la jeune fille ne peut se déplacer que d’un point de l’écran à l’autre ou vers les quelques éléments avec lesquels elle peut interagir (à savoir un ou deux tout au plus par tableau). La progression se fera au travers d’objets à utiliser sur d’autres éléments du décor ou d’autres personnages. Et si on s’arrêtait là, Finding Teddy ne serait pas très original, et ce serait sans compter sur la musique.
En effet, cette dernière prend une place prépondérante quand on découvre que de nombreuses énigmes sont basées dessus. Il faudra alors tendre l’oreille afin de distinguer des combinaisons sonores et savoir les reproduire au bon endroit. Par la suite c’est toute une portée, qui se constitue au fur et à mesure et qui viendra enrichir les énigmes et la narration. Le gameplay s’étoffe aussi de par l’utilisation de deux acolytes, une mouche et un chat, qui pourront aller et interagir avec des éléments auxquels la petite fille n’aurait pas eu accès. On peut noter cependant que cette fonctionnalité est peu utilisée.
« À l’abri dans ton cartable, je serais ton copain… »
Et du point de vue narratif, le minimalisme est aussi un parti pris puisque qu’il n’y a pas de vrais dialogues, mais le jeu arrive malgré tout à trouver un moyen de créer une forme de communication, en utilisant l’image et le son. Graphiquement, le dépaysement est bien au rendez-vous grâce à un aspect pixel-art très travaillé, rappelant de nombreux jeux indés à succès. Et même si les tableaux de jeu ne sont pas nombreux (3 niveaux) ils brillent de par les différentes animations qui les habitent et créent une véritable ambiance. Le tout étant souligné par une composition musicale des plus agréables.
Hélas, un sentiment de « trop peu » est assez présent dans le jeu, puisqu’il ne vous faudra qu’un peu plus d’une heure pour voir le bout de l’aventure de notre jeune fille (à la fin c’est Kevin Spacey le méchant… ah non ce n’est pas la bonne histoire encore) et le genre voulant cela, il n’y a pas de grande rejouabilité (outre quelques orbes à collecter sur quelques tableaux). À vous de savoir si une heure de jeu mérite le prix demandé (7€ à l’heure de la rédaction de ce test).
Avec Finding Teddy, Storybird Games nous livre un premier jeu des plus sympathiques surfant à la fois sur la vague rétro, sur l’aspect fable minimaliste, sur le thème des peurs infantiles et offrant une part belle à la musique à travers ses énigmes. Un titre court, mais qui occupera à merveille son heure de jeu et c’est bien là tout ce qu’on lui demandait, tout en annonçant le meilleur pour les futurs projets du studio.