Sorti en 2009 sur le Wiiware puis l’année suivante sur Steam, le premier titre du studio espagnol Over the Top revisite le mythe d’Icare. Vous incarnez Nyx, une jeune fille ailée descendue sur terre pour découvrir ce qui est arrivé à son compagnon qui ne lui rend plus visite dans le domaine des dieux.
Ca a du bon de pouvoir voler
NyxQuest est un jeu de plate-forme se déroulant dans la Grèce antique. Bien que tout soit modélisé en 3D, les sensations sont proches d’un jeu 2D puisque la caméra suit l’action de côté. Les déplacements sont plaisants car vous pouvez battre des ailes cinq fois (ce qui équivaut à un quintuple saut) et planer sur une courte distance. Vous avez également la possibilité de mixer ces actions pour sauter, planer un peu, resauter, replaner et ainsi de suite.
Les déplacements s’effectuent au clavier et les dieux vous octroieront par la suite différents pouvoirs que vous pourrez utiliser avec un clic de souris : déplacer les objets, sculpter les courants d’air, lancer des éclairs… chaque niveau ou presque vous dotera de nouvelles possibilités. Le jeu se compose de douze niveaux qui, bien que se déroulant au même endroit, ont tout de même une identité propre et bénéficient d’éléments de décor varié et d’une luminosité différente. L’un d’eux boulversera même les règles établies en vous demandant de le traverser sans vous faire repérer par l’oeil géant en arrière plan. A chaque fois qu’il s’ouvrira, vous devrez donc vite vous cacher derrière une colonne pour échapper à sa vue.
Un peu comme dans Trine, des sortes de petites énigmes seront disséminées tout au long des niveaux et vous demanderont de bouger des cubes ou cliquer sur des interrupteurs pour activer des mécanismes et continuer votre progression. Les pouvoirs se contrôlant à la souris, vous devrez fréquemment gérer en même temps le déplacement de votre personnage tout en cliquant ailleurs et plus vous avancerez dans le jeu, plus vous devrez accomplir d’actions simultanément.
Un chemin semé d’embûches
Vous le découvrirez très rapidement, il est fortement déconseillé de toucher le sable brûlant. Ce ne sera cependant pas votre seul adversaire car vous rencontrerez également des créatures de fumée qui ont pris possession des lieux : oiseaux, « chèvres », serpents géants… votre route ne sera pas de tout repos. Si au départ vous ne pourrez que les esquiver ou utiliser les boules de feu présentes dans les niveaux pour les détruire, une fois le pouvoir de foudre récupéré vous pourrez vous en débarrasser sans problème.
Le moteur physique est bon et heureusement, car vous devrez fréquemment manipuler des cubes, faire s’écrouler des colonnes ou grimper sur des poutres et les faire avancer pour progresser. Une fois la maîtrise du vent récupérée, vous pourrez directement « sculpter » les courants d’air pour vous diriger dans la direction souhaitée, vous permettant parfois de passer par des chemins alternatifs. Si vous souhaitez terminer le jeu à 100%, 20 reliques seront à retrouver dans le monde pour avoir accès à Arcadia, un niveau secret vraiment difficile. Les stages de base sont par contre très accessibles, surtout que de nombreux points de passage sont présents (fonctionnalité qui a été ajoutée suite à la demande de Nintendo) et le nombre d’essais illimité.
C’est d’ailleurs dommage car on terminera l’aventure en 3h environ malgré certains passages nécessitant un timing vraiment précis. Votre nombre de sauts disponible et votre temps de planage se rechargent à chaque fois que vous touchez le sol, mais également lorsque vous êtes portés par un courant d’air. Il faudra donc parfois sauter plusieurs fois, planer, « redessiner » un courant d’air pour l’orienter dans la bonne direction, attendre un peu que vos actions se rechargent pour les réutiliser et atterrir sur une plate-forme très éloignée. Evidemment, plus vous vous approcherez de la fin et plus ce genre de situations apparaîtront, cumulées à d’autres actions à faire en parallèle.
Un jeu de plate-forme vraiment plaisant
Je n’en ai pas encore parlé mais la musique de Steven Gutheinz accompagne parfaitement l’action et renforce l’ambiance du titre. S’accélérant lors des combats ou au contraire se faisant discrète lors des moments de réflexion, elle tombe toujours juste. Bien qu’assez courte, l’aventure se renouvelle constamment en nous offrant de nouveaux pouvoirs et en nous confrontant à des énigmes inédites à chaque fois. Les possibilités de déplacement de Nyx sont excellentes et on prendra vraiment plaisir à voler et planer dans les niveaux.
Le jeu a globalement peu de défauts. On pourra citer une traduction française catastrophique (elle semble tout droit sortie d’un outil automatisé). La phase finale est un peu longue, on doit tirer sur des boules de feu à l’écran, ce qui était sûrement très amusant à la wiimote, mais il faut bien avouer que c’est tellement facile à la souris que ça en devient ennuyeux. Enfin, l’absence de boss est un peu étrange pour un jeu de plate-forme. Mis à part les deux premiers serpents géants qui pourront être considérés comme le boss de la troisième quête, il n’y aura plus rien par la suite et c’est vraiment dommage car entre la manipulation d’objets, de sphères enflammés, les courants d’air et le lancer d’éclairs, il y avait sûrement moyen de trouver des mécanismes intéressants.
NyxQuest n’en est pas moins un bon jeu de plate-forme et si vous êtes dans mon cas vous vous y amuserez même plus la seconde fois lorsque vous chercherez l’ensemble des reliques. En connaissant un peu les niveaux vous pourrez profiter pleinement des sauts et de votre capacité à planer. Si jamais vous êtes joueur, vous pourrez même essayer de battre les temps développeurs de chaque niveau pour débloquer tous les succès.