En simulation, souvent cités comme étant des « Tycoon » par les connaisseurs, on a déjà vu bien des choses originales. On nous as demandé de gérer les transports, les villes, les prisons, même les toilettes d’un restaurant ! Mais jamais il n’a été question de prendre le boulot des postiers…
C’est pas marqué La Poste ? Ah bah si !
Des blagues, des jurons, des clichés, on en connaît beaucoup sur les services postiers. Pourtant, il y a la vérité, celle d’un travail pas forcément facile et assez humain malgré tout (et c’est bien pour cela que les erreurs existent). Post Master a pour principal objectif de montrer cet aspect humain, à travers une interface pourtant très peu joviale. Même en zoomant au maximum, on ne touche même pas le toit d’un building : la carte est vaste et techniquement, le jeu ne fait rien de plus que le strict nécessaire. Joliment coloré sans excès, juste assez pour ne pas être trop sobre, Post Master n’attire pas l’œil mais ne le repousse pas non plus.
La ville est définie par quartiers très bien quadrillés, ce qui prouve que nous ne sommes pas en France. Certains quartiers peuvent accueillir un bureau de poste, plus ou moins grand. Dans ce bureau, vous devrez embaucher des guichetiers, des agents de tri postal, mais aussi un agent de sécurité au cas ou des voleurs tenteraient l’impossible dans vos lieux. Plus vous avez de guichetiers, plus il vous faut de trieurs et plus vous récoltez de l’argent après les avoir embauché. Mais tout est évidemment une question d’équilibre et de timing.
Dans la ville, vous devez aussi installer des boites aux lettres ou bon vous semble, au moins une par quartier de préférence. Ensuite, dans le garage de chaque bureau de poste, vous pourrez acheter des véhicules. Chaque véhicule, allant du simple vélo au scooter en passant par la petite camionnette et l’énorme camion de transport, possède son propre plan à définir à l’aide de différents quartiers disponibles. Aussi, il faut leur donner un rôle : ramassage du courrier, livraison, ramassage des colis, missions urgents, etc.
Il fait ce qu’on lui demande, rien de plus
Les journées passent et certains moments, les soirées surtout, sont trop paisibles pour ne pas être ennuyants. Heureusement, le jeu saute de minuit à sept heures du matin pour plus de logique de jeu. Malgré cela, l’action se répète à l’infini : vous créez, vous livrez, vous attendez la prochaine journée et vous jurez rapidement de ne plus jamais mettre le jeu au plus faible niveau de difficulté. Car si vous pensiez être devant un Tycoon complexe, vous vous trompez : Post Master est très facile d’accès, peut-être même trop.
Pour dynamiser les parties, il y a le concept des missions. Lorsque vous effectuez certaines actions, un peu comme les succès ou les trophées récemment apparus sur toutes les plateformes de jeu populaires, vous obtenez des étoiles. Celles-ci vous permettent de débloquer du contenu dans votre partie permettant d’obtenir de nouveaux véhicules, des objets du quotidien à installer dans vos bureaux de poste et autres fioritures. Cela est plutôt sympathique même si, évidemment, la facilité du jeu en gâche un peu l’intérêt global.
Les clics s’enchaînent, pas forcément avec dynamisme tant l’action se répète et ennuie, mais une chose est sure : Post Master est plutôt réussi malgré tout. Il a l’audace de proposer un thème original et de bien le mettre en avant, avec de vraies idées, une réalisation tout juste correcte, une fluidité exemplaire, des chargements pratiquement invisibles et un peu de réalisme bienvenue dans le genre. Malgré tout, il manque de folie, d’un zeste d’originalité qui viendrait le détacher de la masse de jeux du même genre. Un peu trop Serious Game pour amuser et pas assez original pour se détacher du reste, Post Master est cependant une vraie curiosité pour les amateurs du genre, qui-plus-est d’une honnêteté touchante. Un jeu en demi-teinte, mais intéressant.