Créé en 1987, Double Dragon fut un précurseur dans le genre du beat’em all, bien avant Street of Rage quoi qu’en disent les fans de cette saga. Depuis, les remakes ont été nombreux, sans jamais égaler l’original. Cette nouvelle version signée WayForward risque cependant de faire date…
Flashy et de mauvais goût ?
Tout commence dans la même ruelle, avec la même introduction : un méchant très méchant kidnappe la jolie fille à forte poitrine qui fait office de cliché féminin habituel. Deux frangins, bleu et rouge, débarquent prêt à tout pour sauver la demoiselle et c’est ainsi que commence la baston. Les ennemis sortent des extrémités de l’écran, on les frappe, on réalise quelques combos et… Qu’est-ce que c’est que ce style visuel ? Pourquoi c’est aussi criard et lumineux ? Bienvenue dans Double Dragon NEON, une ode à la beauté des nanars des années 80.
Rapidement, le scénario part dans tous les sens. On se retrouve sur une base spatiale à échapper à la gravité lorsque des portes s’ouvrent à même l’espace, on lance des peignes rose et des boomerangs sur les ennemis, on se transforme en robot tout cela pour affronter des boss absolument risibles et un ennemi final fort en n’importe quoi. Quant aux crédits de fin, n’en parlons même pas tant ils sont majestueux et déchirent tous les clichés lancés dès les premières minutes.
Retour au K7 !
C’est un beat’em all très classique, amélioré par quelques idées. Déjà, en coopération, vous pouvez faire des High Five avec votre « bro » en claquant une direction avec le stick analogique droit de votre manette. Si vous faites la même que votre partenaire, vous aurez le droit à quelques pouvoirs de rapidité, de partage de la vie, etc. Vous pouvez aussi vous louper et faire une feinte, ce qui vous fera perdre de la vie. C’est fun, rarement utilisé mais amusant à redécouvrir.
Autre grande idée du jeu : les cassettes audio à collectionner en deux types. Les pouvoirs tout d’abord, activable avec les gâchettes hautes de la manette, mais aussi les compétences spécifiques et passives qui changent les caractéristiques de votre personnage. Davantage de force, de défense, tout cela sera possible là aussi en choisissant la bonne cassette, parmi tout celles collectées au fur et à mesure du jeu en tuant des ennemis ou en les trouvant dans des coffres aux clés qu’il ne faut surtout pas échapper (ou lancer comme un abruti) sur sa route. Vous pourrez choisir (et changer à tout moment) votre pouvoir actif et votre pouvoir passif via le bouton Select.
Chaque cassette a, au début du jeu, dix niveaux d’évolution. Chaque cassette d’un même type augmente d’un point le niveau du pouvoir lié et évidemment, histoire de faire encore plus rétro, chaque cassette est réellement liée à une fausse musique des années 80 plus que réussie.
Retro et nanar assumé !
En affrontant des Boss, vous trouverez aussi quelques gemmes importantes qui vous permettront d’augmenter les capacités d’évolution de vos pouvoirs à cassettes. Celles-ci pourront être cumulées jusqu’à vingt avec le premier palier et ainsi de suite. Autre utilisation de cette référence des K7 : lorsque vous mourrez sur le terrain, votre Bro peut venir vous sauver en vous rembobinant avec un crayon. Ceux qui étaient nés dans les années 80 savent très bien de quoi il est question ici.
Toutes ces petites choses font de ce Double Dragon un nouveau titre, totalement décalé et amusant à découvrir. Tout au long de sa dizaine de niveaux, le jeu ne cesse de se renouveler en détournant les clichés du genre : les ascenseurs, les plateformes rapides, les phases de plateformes, etc. Le jeu est néanmoins assez court (pas plus de deux heures pour un premier run, pour les plus mauvais), mais il propose une belle rejouabilité avec une sauvegarde du niveau du personnage et de ces bonus, en plus de nouveaux modes de difficultés à débloquer. Il faut ajouter à cela la présence de quelques surprises secrètes, d’un niveau caché bien difficile à passer et de skins de personnages à débloquer.
Double Dragon NEON est une vraie réussite comme on en voit trop rarement. Way Forward est allé jusqu’au bout du délire, ne se fourvoyant jamais en tentant de rendre le jeu plus accessible, avec un univers qui fait penser à Far Cry : Blood Dragon et tous ces titres aux ambiances décalées et adorables. Seul, NEON est forcément un peu mou du genou surtout que les personnages héros bougent beaucoup moins rapidement et de façon moins fluide que les ennemis. Mais à deux en local, c’est du pur bonheur. En multijoueur aussi mais malheureusement, les parties ont tendance à lagguer sur PC. Les développeurs sont sur le coup pour peaufiner tout cela sous forme de patchs…