Cela faisait longtemps que nous n’étions pas passé du coté des participants au concours Nova Play et cette fois-ci, on va à Bobigny ou l’équipe de Lab Escape nous parle de son projet…
Bonjour à toute l’équipe. Commençons très simplement : pouvez-vous vous présenter à notre public, histoire de mieux vous connaître ?
Bonjour à tous ! Nous sommes une équipe de 3 étudiants en Licence professionnelle “TAIS Concepteur en niveaux et performances de jeux vidéo et numériques” de l’IUT de Bobigny. Une filière au nom quelque peu ronflant que l’on peut simplifier à “Level design et Game design”. Nous développons le jeu Lab escape et comme nous sommes 3, nous allons nous présenter chacun notre tour.
Q : Je m’appelle Quentin GUERRERO, j’ai 25 ans et j’habite à Paris pour la durée de la licence. Je joue aux jeux vidéo depuis l’âge d’à peine 3 ans sur des jeux dont les plus nostalgiques d’entre vous se souviendront forcément tels que Prince of persia (oui, oui, celui de 1989), Pac-man, Lemmings, Super Mario Bros et j’en passe… je suis joueur depuis toujours. Je suis issu d’une filière de sciences humaines et sociales spécialité Géographie. Je suis YouTubeur à mes heures et propose ainsi des didacticiels de création pour l’éditeur de niveau de LittleBigPlanet 2. En ce qui concerne mon rôle au sein de l’équipe Lab escape, j’en suis le chef de projet et le game designer mais je m’occupe également du level design, d’un peu de graphisme et du sound design.
S : Je suis Suzanne Tosun, j’ai 21 ans et je vis à Paris uniquement pour la durée de la licence jeux vidéo (je viens du Mans). Du plus loin dans mes souvenirs, j’ai commencé à jouer à l’âge de 5 ou 6 ans en commençant par les Spyro sur PSOne et PS2 auxquels je jouais chez ma nourrisse. J’ai continué par la suite avec Mario, Gruntz, Tomb Raider 2 et Need For Speed. Je n’avais pas de console, étant petite (sauf game boy color), j’ai donc principalement joué sur ordinateur. Maintenant, je joue à tout type de jeux, sur tout type de plateforme. Je suis passionnée par les MMO et les RPG en général. J’ai commencé à créer sur ordinateur à l’âge de 11-12 ans (d’abord des montages vidéos, puis photos, graphisme, film, 3D, etc…). Je suis issue d’une formation d’arts, vous devinerez donc que je tiens le poste de graphisme au sein de l’équipe : personnages, animations, quelques assets du décor, cinématiques.
T : Salut, je suis Thomas Corneille 38 ans, ex-Hardcore gamer de FPS, STR et MMORPG, j’ai décidé d’arrêter ma carrière dans l’audiovisuel, pour poursuivre ma première passion, le jeu vidéo, j’ai commencé à jouer en 1981 sur Atari 2600, j’ai toujours joué à tous les styles de jeu excepté les simulations sportives, peut-être parce que je n’y gagne que trop rarement. J’ai rapidement commencé a créer des scénarios et des univers de jeu avec l’apparition des jeux de rôles papiers, ensuite avec l’arrivée de warcraft et son éditeur de niveaux je me suis passionné pour le level design.
Depuis le boom d’internet et la création d’un des premiers cyber-cafés parisiens, je travaille dans plusieurs startup où je continue d’écrire des scénarios de clips, de jeux et fais de l’intégration HTML. Embauché pour créer des systèmes d’habillage dynamiques pour TPS en 1997, je crée une interface dynamique pour la gestion d’événements sportifs en temps réel. Après la naissance de ma fille, l’envie de redonner un sens à mon travail, de recoller à mes envies de création et mon amour du jeux vidéo n’avaient pas changé. J’ai donc décidé de reprendre mes études à l’IUT de Bobigny où j’ai rencontré, entre autres, Suzanne et Quentin. J’essaie de faire en sorte de me mettre à leur service du mieux possible afin de produire un jeu à la fois fun, beau et complexe. Mes centres d’intérets : Game design, Level design, ergonomie mais aussi comme tout le monde, musique, cinéma, séries télé, littérature etc…
Avez-vous déjà participé à de la création de jeu vidéo en groupe, dans le cadre d’un concours, ou est-ce la première fois ?
Q : En groupe, c’est la première fois. Jusque-là j’étais habitué à travailler seul sur des projets de niveaux LittleBigPlanet 2.
S : Personnellement, c’est le deuxième jeu que je crée en groupe. En 2ème année de DUT SRC (ou MMI), nous avions choisi de développer un jeu vidéo (en 2,5D) en fin d’année. On avait repris l’histoire du petit chaperon rouge que nous avions totalement déformée pour créer un plateformer sur Unity. On l’a réalisé à 3 en 1 mois sur Unity alors que nous n’avions aucune connaissance du logiciel. J’étais animateur 3D et graphiste.
T : C’est la première fois que je participe vraiment à la création d’un jeu , jusque là j’avais surtout écrit des scénarios de jeux de rôle ou des backgrounds de jeu, ou fait des maps sur des éditeurs de jeux.
Comment a démarré l’aventure ? C’est vous qui avez contacté les organisateurs ou le contraire ?
Q : Ce sont les organisateurs qui sont venus à nous et nous ont proposé de participer au concours Nova Play. Nous nous sommes donc inscrits.
Parlez-nous de votre projet… Quel est-il et quelles sont ses originalités ?
Q : Lab escape est un jeu de plateforme/puzzle dans lequel le joueur va incarner 2 personnages : Ted et Bill (cherchez le jeu de mot). Ces 2 protagonistes sont les cobayes involontaires d’un mystérieux laboratoire dans lequel ils sont enfermés. Un beau jour, l’on décide de leur faire tester un nouveau prototype d’armement assez particulier, le GoGun. Le GoGun est un fusil qui ne peut fonctionner qu’avec un autre GoGun, Ted et Bill sont choisis pour les premiers tests avec chacun un GoGun dans les mains. Ils vont vite s’apercevoir que le GoGun peut les aider à s’enfuir de leur prison.
En effet, lorsque Bill tire avec son GoGun, Ted est propulsé telle une balle par le canon de Bill. Ted est en fait “téléporté” et propulsé par le GoGun de Bill. Et si Ted tire à son tour, il se passe la même chose pour Bill. La distance peut être très grande entre les personnages, le GoGun fera toujours son effet. Le joueur va devoir utiliser cette mécanique tout au long du jeu pour résoudre les énigmes qui s’opposeront à lui et ainsi aider ted et Bill à s’en sortir.
Si vous deviez ne choisir qu’une inspiration parmi tous les jeux que vous aimez, quelle serait celle qui définirait au mieux votre jeu à venir ?
Q : S’il y avait un jeu à citer, ce serait Portal 2 dont certains clins d’oeil plus ou moins notables seront présents dans le jeu. Après coup, nous avons été comparés au jeu The swapper qui, il est vrai, ressemble énormément à notre projet… bien qu’en réalité c’est notre projet qui ressemble (involontairement) à The swapper. Mais je maintiens que Portal 2 est notre principale inspiration.
Le milieu du jeu indépendant vous est-il familier ?
Q : Depuis l’avènement du PSN et du XBLA ou encore de Steam, pour ne citer qu’eux, j’ai pu jouer à d’excellents titres comme Limbo, Fez, Braid ou même Super Meat Boy et je dois dire que c’est un univers dans lequel j’aimerais beaucoup travailler.
S : Je me suis familiarisé avec le milieu du jeu indépendant cette année grâce au contact que j’ai pu avoir avec les autres membres de notre classe ainsi que la rencontre avec des professionnels à des événements comme la Paris Games talent ou la Paris Games Week.
T : Je ne connais pas grand monde pour l’instant, dans le milieu, enfin ça va changer avec la fin des cours.
Que pensez-vous de ces quatre dernières années ayant franchement bousculé le milieu AAA du jeu vidéo avec la scène indé ?
Q : Je pense que la scène indé apporte en richesse au monde du jeu vidéo. Elle a certes fait bouger les choses notamment en s’opposant aux jeux AAA mais je ne crois pas forcément que ce soit un mal. Bien entendu, ça dépend de quel côté on se pose. Et puis on découvre des jeux géniaux tous les jours, que du bonheur !
S : En terme de créativité, les jeux indépendants prennent plus de risques dans le sens où la créativité et l’innovation sont des points essentiels pour obtenir un financement. On sort un peu des codes établis par les studios AAA : c’est un aspect intéressant.
T : J’aime beaucoup ce qui est produit dans le milieu indépendant, j’espère avoir l’occasion de travailler avec certains dont les jeux me plaisent, un jour. Et dès que les cours seront finis, je commence à contacter des studios pour travailler au plus vite.
Qu’attendez-vous de ce concours, précisément ? L’apprentissage ? La mise en avant ? Le contact avec les autres équipes ?
Q : À mon sens, toute expérience est bonne à prendre. Donc, si en plus il est possible de mettre en avant un projet étudiant, je pense qu’il ne faut pas hésiter à se lancer. On est bien encadrés, on va pouvoir jeter un oeil à ce qu’on fait les autres groupes, bref ça devrait n’être qu’enrichissant.
S : Nous avons rencontré des étudiants de l’ENJMIN qui participent aussi au concours. Il y a eu un bon feeling entre nous tous et l’esprit de compétition est né pour s’amuser. Participer à ce concours peut nous permettre d’être en contact avec des professionnels du jeu. Je trouve très intéressant d’avoir un “Parrain” pour notre projet, ça va nous permettre d’apprendre de son expérience. Ça permet aussi à ces professionnels de nous connaître et pourquoi pas les marquer pour qu’ils se souviennent de nous. Le monde du jeu vidéo est un monde de relations et le concours est un moyen d’avoir de nouvelles relations.
T : C’est avant tout pour le fun et de pouvoir amener le projet le plus loin possible, en terme de réalisation, car le temps qui nous a été donné pendant la licence a été assez court au vu de la charge de travail qu’on à eu à abattre.
Vous êtes élèves dans une école de jeu vidéo. Pouvez-vous davantage nous décrire votre rythme d’étudiant, pour les plus jeunes qui voudraient suivre votre exemple ?
Q : Le rythme est hyper soutenu, à tel point que nous n’avons plus vraiment le temps de jouer, en général ! Mais en tant que passionnés, travailler sur des projets que l’on aime est absolument génial même si c’est aussi épuisant, parfois. D’un autre côté, c’est très formateur car lorsque l’on a une deadline pour telle ou telle livrable, on n’a pas le choix, il faut s’y tenir et, tant qu’à faire, il faut que ça soit bien fait ! Personnellement, je n’ai jamais autant travaillé dans ma vie d’étudiant, mais ça en vaut la peine !
S : Le commencement de l’année à été plutôt tranquille. Ça nous a laissé le temps de nous connaître : on est une promo très soudée et c’est juste un véritable plaisir de travailler avec tout le monde. D’un autre côté, les projets prennent énormément de notre temps, sans pour autant nous empêcher de sortir tous ensemble. Il va y avoir des semaines où on va être surbookés, d’autres où on va pouvoir se détendre. Notre rythme de cours est plutôt proche du rythme d’un projet dans un studio de jeu. C’est une bonne préparation, sans compter que pour du travail, on s’amuse quand même. Vous avez déjà pensé à tester un jeu pour faire vos devoirs ? Ou créer un niveau ?
T : En plus de la vie d’étudiant, j’ai aussi une vie de père de famille, mais mes enfants et ma femme ont été un formidable moteur pour persévérer dans ces études, du coup la somme de travail à été dure à gérer en terme de planning. Mais quand on apprend un métier aussi passionnant que le notre, c’est difficile de se plaindre. En plus sur les travaux en groupe, il y a toujours eu une forte solidarité, du coup à chaque fois qu’une personne était en retard ou en difficulté, elle était immédiatement soutenue par ses coéquipiers.
Quel moteur et outils utilisez-vous, exactement ?
Q : Lab escape est développé sur FlashDevelop, autrement dit, en langage AS3. Cela fait partie des contraintes imposées par notre formation.
Et à quoi vous jouez pour vous détendre entre deux séances de travail acharné ?
Q : Lorsque j’ai un peu de temps, j’essaye de finir mes jeux ou bien je suis sur LittleBigPlanet 2 en train de designer des niveaux pour la communauté, y faire des tutos, partager etc… Je jongle entre des jeux AAA et des jeux indé. J’avoue ne jamais dire non à une petite partie de Counter-Strike avec nos camarades entre 2 cours.
S : En dehors des cours et quand j’en ai le temps, je joue à plusieurs jeux en parallèle. En général, je suis sur Aion mais en ce moment je joue aussi à Spyro, Kingdom of amalur, AC (la suite), Guitar Hero et les jeux de Quantic dream. Il arrive qu’entre plusieurs séances de travail certains d’entre nous jouent à Counter strike en LAN ou à d’autres jeux.
T : Don’t starve, Rogue legacy, Risk of rains et Dungeon of the endless. Tous à essayer si vous aimez les jeux un peu durs aux univers très léchés et retro. Sinon j’ai craqué pour le dernier Final Fantasy mais je n’ai pas eu le temps de jouer plus d’une heure, en fait les jeux que j’ai cités plus haut ont l’avantage de pouvoir être joué entre deux pages de lecture ou de rédaction, on fait deux trois retry vite fait et on revient vite au travail (sinon on y passe des heures 🙂 ).