Preview – Steam Marines (PC)

Ce qui est bien quand on s’amuse à parcourir la toile à la recherche de rien de particulier, c’est qu’on y trouve de tout. Pas plus tard qu’hier j’ai vu la vidéo d’un type qui m’apprenait comment gagner un oscar en cassant des oeufs le tout avec des visages de Di Caprio scotchés au mur. J’avoue ne pas avoir saisi toute la portée philosophique derrière l’acte d’exploser des oeufs sur les murs d’une cuisine, mais c’est le genre de vidéo bizarre qui renforce l’âme, qui nous rend capable d’affronter les petits tracas du quotidien et surtout de garder son sang froid en toutes circonstance… Et du sang froid il en faudra pour triompher de Steam Marines.

Steam “Space Hulk” Marines of Isaac

Ils disaient que ça serait une mission facile. Mon escouade devait escorter le vaisseau pour qu’il livre sans soucis sa cargaison de yo-yo, bien inestimable attendu rapidement dans des contrées lointaines. Honteux, je regarde les restes de mon équipe avancer vers une mort certaine. On avait déjà perdu Skywilly et Bestio au quai précédent, écrasés lamentablement par les robots qui avaient pris d’assaut l’endroit. Il ne restait plus que Gonzague et moi… et pourtant la fin approchait. J’entendais des ennemis racler le sol dans la pièce d’à côté. D’un regard, mon collègue compris ce qu’il avait à faire. Prenant une grande inspiration, il essaya de défoncer le mur d’un grand coup de botte métallique… avant de finir en petit tas de cendre fumant. Encore un piège explosif, j’aurai dû m’en douter. Ils s’approchaient petit à petit et l’idée de devoir les affronter alors que mon arme était vide ne m’enchantait guère. Oubliant un bref instant les règles élémentaires de prudence, je dégoupillais une grenade pour la lancer en hurlant vers le robot le plus proche… Raté, j’ai toujours été mauvais à ça de toute façon. Résigné, je laissais le soin à mon ennemi de mettre un point final à cette mission. I’m coming home !

Si vous ne l’aviez pas compris, le jeu des petits gars de Worthless Bums prend place dans l’espaaaaaace. Ici il s’agira de gérer une escouade de quatre meurines engoncés dans leurs armures et prêts à en découdre avec l’envahisseur attaquant leur vaisseau. Ici point d’aliens ou de zombies mais plutôt des robots. Ça change mais on ne se plaindra pas d’avoir autre chose que des bestioles faites de chair et d’os. Sans plus d’explications l’objectif sera d’atteindre l’ascenseur de chaque niveau pour passer au suivant et s’enfoncer toujours plus profondément dans l’astronef. Se déroulant au tour par tour, il faudra mettre un point d’honneur à gérer les déplacements de nos soldats en fonction de leurs points d’action, mais aussi leur équipement en fonction de leur classe. Steam Marine ne semble pas cacher sa parenté avec Space Hulk, le jeu de plateau dans l’univers Warhammer 40k, auquel il emprunte beaucoup. En effet on retrouve là un gameplay presque identique pour les règles, mâtiné de roguelike pour le côté procédural du vaisseau et des objets qu’on y trouvera. Une bonne gestion des lignes de vue des marines sera aussi primordiale pour pouvoir déjouer les pièges de ce cercueil d’acier.

So say we all !

Steam Marines c’est un peu comme un kouign aman. C’est pas forcément très appétissant au premier abord, mais pourtant on y revient après y avoir goûté tellement ça pète des genoux. Le jeu ne pardonne rien. Si vous positionnez mal vos marines pendant un combat, vous risquez fort de vous faire plomber un membre important. Si vous oubliez de recharger les armes des malandrins avant d’engager un combat, même punition. De plus, de part ses liens avec Space Hulk, Steam Marines a un système de règles très aléatoires – et c’est là que les rôlistes vont pousser des petits cris de joie – car même collé à un ennemi il est possible de louper un tir. Chaque action est soumise à un “jet de dé”, comme celle de défoncer un mur pour se frayer un chemin, et il est possible de rater à un peu près tout. Une bonne gestion des actions annexes en plus du positionnement par rapport aux ennemis sera donc la clé de la réussite. Si ça ne suffisait pas, quelques événements aléatoires viendront pimenter un peu tout ça. On ricane en décapsulant une bière avec les dents quand c’est un bonus pour nos soldats mais on pleure très fort quand une pluie d’astéroïdes magnétiques vient renforcer le blindage des robots en plein milieu d’un combat. C’est dur la vie dans l’espace. Le jeu semble vraiment proposer une interface graphique à des règles plutôt complexes et franchement sympa à découvrir.

Si je parle “d’interface graphique” c’est parce que visuellement Steam Marines est plutôt quelconque. On est face à une 2D pixel art assez classique qui manque un peu d’identité. C’est un peu dommage mais le jeu compense par son gameplay riche et profond. Autre élément qui vient ternir le tableau : la partie sonore. Mis à part la musique du boss, les thèmes sont plutôt discrets et ne visent pas à souligner une action particulièrement épique ou autre. Néanmoins les bruitages sont eux de plutôt bonne facture et on aura tôt fait de couper le son du jeu pour coller quelques musiques d’ambiance peut-être plus adaptées. Pour finir, les ennemis ne sont pas encore très variés mais c’était déjà le cas dans Space Hulk et même en connaissant les attaques de ces derniers, le jeu reste atrocement difficile.

Meurines versus meuchines

Bon, ça fait déjà un moment que je parle de règles aléatoires sans entrer dans le détail et vous trépignez sûrement d’en savoir plus. Là où Steam Marines se démarque de Space Hulk c’est sur sa partie roguelike. Chaque personnage a une classe (leader, support, scout…) que l’on choisi avant de lancer une partie. Bien évidemment chacune dispose d’une arme particulière allant du simple fusil à pompe au dévastateur lance-grenades. Durant la mission les marines gagnent de l’expérience et à chaque niveau gagné il est possible de distribuer des points dans diverses compétences. Le leader pourra par exemple avoir un bonus de résistance aux dégâts et l’engineer lui pourra se la jouer flambée alsacienne en mettant le feu aux ennemis. Chaque archétype pourra donc choisir quatre skills sur les huit proposés tout en augmentant ses stats comme la santé ou les dégâts infligés. Mais le meilleur dans tout ça c’est qu’on pourra aussi ramasser des pétoires et autre armures faisant légèrement varier les statistiques de nos soldats. En résulte une grande variété des builds qu’il faudra choisir avec soin pour ne pas se faire vaporiser par un boss.

Impitoyable, brutal, complexe et tactique, Steam Marines a beau être encore en alpha il propose déjà un concept très accrocheur malgré un aspect graphique et sonore dépouillé et pas très sexy. C’est toutefois largement compensé par une richesse de gameplay qui égale aisément les modèles dont il s’inspire. Peut-être un peu cher payé pour le moment, les développeurs ont d’ores et déjà ajouté le support des mods et posé les jalons d’un probable multijoueur. En l’état, le jeu est déjà parfaitement jouable et j’ai rencontré peu de bugs. En revanche le contenu est un chouia limité. On a quand même hâte d’en savoir plus.