Les créatifs de chez Nippon Ichi ne font jamais rien comme tout le monde et ce nouveau titre sorti de nulle part le prouve mieux qu’aucun autre. Plus original qu’un Disgaea ? C’est possible ! Par contre, pas sur que ce soit au moins aussi réussi…
Conflit de sorcières
La sorcière des marais est en conflit avec Metallia, cruelle sorcière sans pitié. Pour pouvoir rivaliser de génie maléfique avec celle-ci, la sorcière des marais vous invoque : vous êtes un petit chevalier qui ne paye pas de mine, mais qui est destiné à devenir le grand Hundred Knight des contes et légendes. Mais la route est longue avant d’arriver à ce stade et malheureusement, en face, l’adversité gagne du terrain.
C’est dans un nouveau jeu de rôle typé action que Nippon Ichi marque le coup avec de nouvelles idées. Entièrement réalisé en 3D, il vous propose de contrôler un petit chevalier dans plusieurs niveaux ou il faudra fouiller tout de fond en comble pour déceler quelques trésors et éléments cachés. Mais surtout, vous allez vous battre : vous pouvez équiper jusqu’à cinq armes différentes qui s’enchaîneront dans un combo dévastateur avec des effets différents. Ces armes évolueront au fil du temps jusqu’au niveau 10, ou la maîtrise est parfaite (mais aussi rapidement dépassée face à des ennemis qui évoluent en fonction). On enchaîne alors les combats pour progresser et placer des points d’évolutions dans des statistiques diverses, telles que l’Attaque, la Vie, la Défense, à chaque fin d’exploration. Car oui, pour progresser et « encaisser » les objets découverts, il faudra quitter le niveau. Quitte à devoir y revenir ensuite pour continuer.
Pour quitter un niveau, il faut trouver un pilier. Une fois celui-ci actionné (en le frappant) il vous sert de « point de contrôle », vous permet de vous téléporter à tous les piliers déjà découverts et vous ouvre le menu de progression et d’évolution. Lorsque vous quittez un niveau, vous obtenez aussi des récompenses en fonction du nombre de Bonus Points obtenus au fil des combats. À chaque tranche de 100 Bonus Points, vous obtenez un objet. Plus vous en avez et plus ils sont, évidemment, de qualité.
Le petit Chevalier grandira bien vite !
Autre aspect original : l’estomac. Celui-ci stocke tous les objets que vous pouvez trouver dans les différents niveaux et si vous vous faites tuer, vous reviendrez à votre dernier pilier/checkpoint avec quelque chose de moins dans le ventre. Aussi, l’estomac est limité et il faudra trouver des coffres noirs pour en augmenter la capacité. Le problème étant qu’en plus des objets… Vous devez dévorer les ennemis affaiblis.
Car une fois battus, les ennemis affichent une jauge de vie teintée de rouge avant de disparaître. Il vous faut alors les dévorer et les stocker dans votre estomac pour faire grimper votre pourcentage de Gigacals, qu’on peut considérer comme votre « faim ». Cette jauge descend continuellement et si elle tombe à zéro, vous perdez de la vie jusqu’à la mort. Vous devez alors augmenter cette jauge en avalant des ennemis, ce qui vous prend de la place sur de l’éventuel équipement à ramener en ville une fois votre objectif atteint. Cornélien !
Toutes ces idées sont excellentes et ne sont pas les seules à apparaître comme nouvelles et amusantes. On peut citer par exemple la présence d’émotions qui se développent au fil du scénario, permettant de répondre à la négative, avec une certaine prestance, etc. C’est très sympathique d’autant plus que le scénario est très travaillé, peut-être même trop en termes de dialogues…
Bavard et bordélique ?
Les dialogues sont extrêmement nombreux. En plus d’être entièrement en anglais, ce qui n’aidera pas ceux ayant des lacunes dans cette langue, les dialogues apparaissent surtout à tous les instants, beaucoup trop souvent. Le scénario est certes touffu et intéressant, l’humour omniprésent et souvent réussi, il n’empêche que ceux voulant jouer avant tout risquent d’être vite agacés par l’apparition beaucoup trop fréquentes de cinématiques lente à l’exécution (et aux chargements, par ailleurs). C’est un vrai problème que Nippon Ichi a souvent dans ces jeux, ici à outrance.
Aussi, entièrement réalisé en 3D, le jeu s’offre des environnements beaucoup trop détaillés. Cela donne des forêts luxuriantes et intéressantes mais dont la lisibilité est bloquée par des feuillages très énervants. Il est possible de bouger la caméra dans tous les sens mais rien n’y fait vraiment. Plus tard, c’est encore pire avec quelques niveaux carrément perturbant en termes de lisibilité. Cela augmentera même la difficulté de certains passages.
Reste que The Witch & The Hundred Knight est une belle curiosité. Bancal à bien des niveaux, il n’en est pas moins original sur plusieurs plans et à le mérite, comme souvent avec les jeux Nippon Ichi, de posséder une durée de vie colossale basée sur énormément d’objectifs différents et de quêtes annexes de plusieurs heures. Ce titre est seulement un peu moins peaufiné, un peu moins grand public.