Quand j’ai entendu parler pour la première fois de Nether j’ai tout de suite été super enthousiaste. Et qui ne le serais pas à la vue d’un monde poste apocalyptique faisant la part belle à l’horreur et à la survie ? Bah un joueur de DayZ … Oui bon je dois avouer n’avoir jamais joué à DayZ. Et du coup quand on me parle de MMO où je vais devoir survivre avec d’autres joueurs j’ai tendance à un peu m’emballer. Alors que vaut cet early-access de Nether ?
Attends comme t’en parles on dirait que tu as détesté…
Bah écoute, tu n’es pas si loin que ça, mais revenons sur ce qu’est ce jeu. Nether est donc un survival MMO édité et développé par Phosphor. Dans le jeu, le joueur incarne un survivant essayant tant bien que mal de rester en vie dans une ville devenue hostile suite à l’invasion de créatures nommées Nether. Mais les créatures sont loin d’être le seul problème auquel le joueur sera confronté, puisque la faim et les autres joueurs voulant mettre la main sur son butin seront d’encore plus grands dangers. Vous l’aurez compris le butin est donc une chose très importante dans cet univers et pour en accumuler vous pourrez en collecter en tuant des Nether, en tuant d’autres joueurs, en fouillant certains lieux ou en complétant certaines missions. Et l’on arrive déjà dans les aspects frustrants du titre.
En effet, il y a très peu de loot, et si celui-ci n’est pas un consommable vous servant à remplir votre jauge de faim, vous vous retrouverez avec un objet uniquement intéressant à la revente ou pour du craft. Et ça c’est bien quand vous trouvez du loot puisque même si ¾ des bâtiments sont accessibles à l’exploration le tout est extrêmement vide et d’une répétition digne d’une chaîne de montage. On peut donc se demander à quoi sert le fait d’avoir un environnement aussi vaste si c’est pour que le tout soit aussi vide.
Bon, essayons de revenir à la description du jeu… Combattre les créatures est quelque chose d’assez compliqué puisque la plupart ont la faculté de se téléporter (bien souvent dans votre dos), et auront tendance à rameuter leurs amis. Et pour le combat comptez plus sur un bon couteau qu’un pistolet tant ceux-ci sont rares, et les munitions encore plus. En tuant les créatures ou autres survivants, le joueur gagne des points d’expériences qui lui permettent de débloquer des compétences améliorant sa survie (points de vie supplémentaires, meilleure endurance, meilleures compétences au combat au corps à corps).
Survivre permet donc de devenir plus fort, mais pas pour autant de prendre plus de risques puisque toute mort se résume à la perte simple de sa progression (XP, compétences, butin), et le joueur devra donc recommencer son aventure de zéro. En voilà un système bien punitif, mais admettons, DayZ ou autre Dark Souls font bien de même. Sauf que là dans Nether, mourir veut dire recommencer une partie à se balader dans les rues vides d’une ville ou il vous faudra parfois un long moment avant de croiser quoi que ça soit, ou comment pousser la frustration au plus haut niveau. Et au final, il sera plus simple de se mettre à s’attaquer aux autres joueurs pour essayer de progresser vite, que de vraiment survivre.
Promenons-nous dans la ville tant que le Nether n’y est pas !
Mais parlons en des autres joueurs, oui car vous pouvez jouer jusqu’à 64 joueurs sur un même serveur. Ce qui sur le papier semble assez sympa, mais qui en vrai s’est résumé pour moi à passer presque une heure avant de croiser la moindre âme qui vive. Et par croiser quelqu’un je veux bien sur dire me faire tuer ! Le meurtre de bas levels par des haut levels devient donc vite une pratique courante même si ce que vous avez sur vous n’est pas intéressant pour eux, puisque vous rapportez toujours plus d’expérience qu’une créature. Et cet aspect ultra PvP est un vrai souci car en dehors du farming, il n’y a pas de scénario juste des quêtes éphémères qui impliqueront d’escorter un PNJ, objet ou de nettoyer une zone de jeu. En somme que des actions qui sont très difficiles à résoudre seul. Par exemple une de ces missions demande de porter une caisse au camp des survivants. Porter la caisse vous empêche de faire toute autre action, et en plus elle émet un son attirant les monstres. Être seul devient donc impossible, et les joueurs peu enclins à vous aider.
Le plus choquant quand on est face à Nether, c’est que ce jeu n’est pas fini et très mal pensé. Un exemple ? Lorsque vous arrivez en jeu, vous n’avez pas une seule indication vous indiquant quoi faire, comment jouer. Alors certes, je comprends le principe d’un early-access, mais faire un écran fixe sous Photoshop avec juste un peu de texte ne prend pas 3 ans de développement. Si vous rajoutez à tout ça les bugs innombrables (l’absence de collision qui vous fait passer à travers les murs, une échelle de grandeur personnage/décors pas toujours respectée, l’interface qui devient limite schizo…), l’absence totale de scénarisation (si ce n’est les quêtes éphémères), et son PvP qui devient le vrai cœur du jeu, vous aurez compris que Nether n’est pas le paradis qu’on pouvait s’imaginer.
Et loin d’être simplement dû à un problème d’early-access, ce sont de vrais souci de Game Design qui font que ce clone de DayZ a su casser ce qui fonctionne bien dans le jeu d’origine. Il est rare que je ne prenne pas du tout de plaisir en jouant à un jeu, Nether aura donc la chance d’être dans cette catégorie bien peu peuplé. Malgré tout, les développeurs sont très présents, travaillent beaucoup sur leur jeu et espérons que d’ici une version finale ce dernier change dans la bonne direction, car pour le moment la survie ne vaut pas le coup !