Vous aimez les RPG japonais pour les combats, mais pas pour le scénario ? C’est apparemment la même chose chez le studio français Cuve qui nous propose de vivre uniquement les affrontements dantesques face à des ennemis au look improbable. Mais que c’est dur !
Final Fantasy HARDCORE
Le jeu va sélectionner trois classes de héros aléatoirement parmi celles disponibles. On commence souvent avec du soutien (Prêtre), un bourrin (Chevalier) et un plus tactique (Mage). Si l’aléatoire ne vous plaît pas, plus tard, avec l’argent du jeu, vous pourrez relancer une « pioche ». Les missions sont disposées sur une carte du monde et il suffit de cliquer sur un petit icône pour lancer la partie. Direct, sans aucune cinématique ni même aucun dialogue, on entre dans le combat. Les héros à gauche, les ennemis à droite : c’est du tour par tour en temps réel que vous pouvez accélérer et qui vous montre vos héros frapper eux-mêmes les ennemis à répétition et en fonction de leur jauge de temps propre à chacun.
Vous pouvez interagir avec le tout de plusieurs façons. Tout d’abord en activant leurs pouvoirs qui se rechargent au fil des affrontements. Certains peuvent soigner, d’autres envoient des boules de feu, glacent les ennemis ou annule le chargement de leur dernière attaque avec un nuage de poussière. Aussi, une barre d’inventaire est disposés à gauche de l’écran, indiquant les objets ramassés après chaque vague d’ennemis tués. Ces objets peuvent être donnés aux héros si il s’agit d’armes ou de boucliers, mais peuvent aussi faire office de soutien. Les potions redonnent de la vie, les parchemins donnent de l’expérience, etc.
Vos héros grimpent en effet en expérience et lorsqu’ils prennent un niveau vous pouvez leur améliorer l’une des statistiques proposées parmi trois. C’est très simpliste mais aussi très rapide en plein jeu et les petites icônes définissent très bien les aptitudes à améliorer : la vitesse, la défense, l’attaque, le pouvoir spécial, la magie, etc. On peut aussi y améliorer le jet de dès car à chaque fin de vague, c’est bien un jet comme dans le jeu de rôle papier qui vient définir l’obtention d’inventaire. En cas de réussite critique (la plus haute valeur du dé) vous aurez même le droit à un pouvoir bénéfique (permettant de soigner tout le monde par exemple). Mais en cas d’échec critique, au contraire, vous aurez un malus (un personnage mort, un « mimic » dans votre inventaire, du poison, etc). Bref il y a de l’idée et c’est plutôt bien réalisé.
Trop difficile pour être apprécié ?
Le seul mais gros problème de Quest Run, au delà de sa rapidité évidente, c’est sa difficulté. D’accord, un jeu dur c’est intéressant, mais Quest Run frôle la folie. Le jeu est extrêmement difficile et demande beaucoup d’esprit tactique en fonction des classes jouées pour que le joueur puisse parvenir au moins à finir le premier donjon. Difficile même, en bourrinant, d’atteindre le premier Boss. Quest Run est incroyablement hardcore et aucun autre mode de difficulté ne vient le destiner à un plus large public.
Est-ce grave ? Oui et non. Les développeurs semblent assumer pleinement cet état de fait et concrètement, le jeu est assez fun pour être joué souvent et maîtrisé. Mais il est aussi très désespérant de voir que malgré tous les efforts fournis, on ne parvient même pas au bout de la première quête. C’est difficile en tout points et très aléatoire qui plus est, en fonction des classes sélectionnées. Des missions secondaires sont aussi disponibles sur la carte, obligeant le joueur à utiliser des classes définies et sans aucun bonus de personnages non-joueurs (à débloquer avec l’argent gagné dans le menu adéquat et permettant quelques manigances du type : revendre du matériel pour frapper les ennemis, échanger une arme contre une autre, etc.) et là aussi, c’est juste diabolique.
Vous êtes prévenus : si le jeu vous fait de l’œil parce qu’il est mignon visuellement (et il l’est malgré la très faible résolution et le fenêtré obligatoire pour ne pas voir tout ce beau monde baver en plein écran), attendez-vous tout de même à souffrir. Si vous êtes du genre à détester perdre à répétition, alors Quest Run n’est pas pour vous. Si par contre vous mangez du Dark Souls au petit déjeuner et voulez tenter un autre défi du même genre, le titre de Cuve va vous plaire. Mais tout de même, si dur, le jeu risque d’avoir beaucoup de mal à trouver son public…