Age of Wonders 3 est un jeu de stratégie au tour par tour type 4X développé et édité par Triumph Studios. Il est disponible sur Steam pour 39.99€. On pourrait définir la série comme étant un mélange de Civilization pour la partie fondation / gestion des villes (sans oublier la diplomatie et autres joyeusetés) et de Heroes of Might & Magic pour la partie “RPG” (évolution des héros, monture, équipement, etc.) et les combats tactiques, qui se déroulent également au tout par tour.
A qui le tour ?
Cette définition est bien évidemment à prendre avec des pincettes, la partie gestion étant loin (très loin même) d’atteindre la profondeur d’un Civilization (ou même d’un Warlock 2 pour citer un titre plus récent et à l’univers similaire), ce qui permet en contrepartie au titre d’être bien plus accessible que ce qui se fait déjà dans le genre, ainsi qu’une action plus rapide.
Ce mélange des genre, je l’avais découvert avec Fallen Enchantress: Legendary Heroes (un titre que je vous conseille par ailleurs très fortement si les graphismes ne vous rebutent pas). Je ne connaissais absolument pas la série avant cet épisode, et n’avais donc pas joué à Age of Wonders 1 et 2 à leur époque. Ce manquement ne m’empêche pas de juger le jeu pour ce qu’il est (un très bon titre), mais je me dois de le préciser car j’ai reçu beaucoup de question comparatives vis à vis des 2 premiers opus.
Est il au moins aussi bon que le premier et meilleur que le second ? Une question à laquelle je ne pourrais malheureusement pas vous répondre. Ce que je peux vous dire, c’est qu’on a moins de contenu, “seulement” 6 races, 6 classes, et 8 “spécialisations” (dont 6 écoles de magie que l’on peut choisir au rang d’adepte ou de maître), ce qui permet tout de même pas mal de combinaisons lorsque l’on personnalise son dirigeant de toute pièce (on reste tout de même assez loin des possibilités d’un FE:LH).
On regrettera également la faible variété d’unités, qui sont liés à la classe de notre héros plutôt qu’à sa race (chaque race possède évidemment ses propres unités, mais elles sont très similaires d’une race à l’autre, les différences sont purement cosmétiques). En fait, les seules réelles différences entre les différentes races sont leurs préférences et réticences vis à vis d’un certain type de terrain, les dragoniques par exemple détestent les terrains arctiques et sont plus à l’aise avec les climats tropicaux.
Evolution citadine
Au niveau des villes, il suffira de quelques dizaines de tours pour les booster à fond et ne plus rien pouvoir construire dedans, ça peut paraître peu pour un jeu de ce type, mais comme dit plus haut, la partie gestion en est réduite à sa plus simple expression, et vous pourrez ainsi sortir de grosses armées avancées assez tôt dans vos parties.
Un système de recherche est également présent, recherches non pas technologique, mais uniquement de sorts, qui dépendront de votre choix de classe et de spécialisations et qui peuvent être de 3 types. Les sorts globaux, à “jeter” sur la carte du monde, tels que les enchantements sur les villes, armées, ou les invocations ; les sorts de combat, à jeter sur la carte tactique de combat, boules de feu, soin de vos unités ou autres joyeusetés ; et enfin les améliorations d’empire, qui sont des sorts passifs vous apportant divers bonus.
Sur la map monde, en plus de vous et vos adversaires, il faudra faire avec des factions indépendantes, certaines occupent les ressources et il faudra les déloger pour pouvoir en profiter, d’autres viennent d’une ville ou d’un village et réagiront différemment suivant votre alignement (chaque action vous octroie des points d’alignement du bien ou du mal). Certaines vous détesteront à peine vous avoir rencontré, d’autres seront de précieux alliés, ils vous donneront des quêtes (rien de bien foufou cependant) et vous pourrez,si ils vous apprécient, que vous êtes assez riche ou que vous avez fait suffisamment de quêtes, les intégrer à votre royaume, ce qui vous permettra de bénéficier de quelques unités… disons unique 😉
Les différents modes de jeu vous permettent de vous lancer dans l’une des deux campagnes, jouer un des scénarios, ou générer une carte aléatoire. Hormis la première mission (et encore) qui fait office de tutoriel, j’ai trouvé la campagne complètement inintéressante, et inutilement difficile, notamment à cause du fait d’avoir des héros qui n’ont pas le droit de mourir sous peine de Game Over.
Campagne impériales
Les différents scénarios sont plutôt sympathique, on peut les voir comme des arènes avec des règles, races, emplacements, et équipes spécifiques prédéfinies à l’avance. Mais le coeur du jeu, ce sont les cartes aléatoires. Absolument tout est paramétrable, taille et type de carte, géographie, conditions de départ (chacune permettant une approche réellement différente de la partie) et vous pouvez personnaliser votre héros de A à Z. Créez votre empire en partant de rien, ou commencez la partie avec une métropole déjà bien établie et une immense armée sur une petite carte pour des affrontements rapides, tout est possible.
La grosse force du titre par rapport à la concurrence, c’est aussi ses combats, bien plus dynamique que ce qu’on a l’habitude de voir, très jolis, et se déroulants sur des cartes plutôt grandes et variées. Gros coup de coeur aussi pour les sièges de campement et villes, dans lesquels il faudra percer les fortification pour entrer (si l’iA ne décide pas de sortir tout seule se faire massacrer comme il lui arrive parfois de faire).
En conclusion, Age of Wonders 3 est un très bon jeu, simple et accessible et qui permet une action plutôt rapide pour le genre. Alors oui, le ton de mon test est plutôt axé sur la déception, car j’ai trouvé que chaque idée du jeu n’était pas poussée à fond dans ses retranchement, mais elles n’en demeurent pas moins très bonne, et c’est aussi ce qui permet à n’importe qui de pouvoir s’initier au genre grâce à ce titre.