J’avais envie de faire une intro originale. Au moins aussi originale que celle du jeu dont il est question aujourd’hui. Celle de Battleblock Theater est tordante et met direct dans l’ambiance. J’aurais aimé faire pareil… Mais au final je ne le ferais pas, parce qu’ici c’est moi le narrateur et je fais ce que je veux.
Titre ridicule
D’ailleurs je fais tellement ce que je veux que je vais vous dire ma conclusion dès le début. Courrez acheter Battleblock Theater. Maintenant. Ne lisez même pas la suite. Vous n’avez pas besoin de savoir que le dernier né de The Behemoth envoi du pâté ainsi que le chevreuil qui va avec. Pour 15€ vous en aurez pour votre argent, et si vous disposez d’un camarade aussi peu doué que vous la ballade n’en sera que meilleure. Voilà, c’est tout ce que vous aviez besoin de savoir… Quoi ?… Développer mon propos ? Hahaha ! Mais cher lecteur, ne vois-tu pas que je me joue des codes ? Mais comme je suis bon, j’accepte ta requête.
Acte I – Les portes du pénitencier se sont refermées
Une sombre nuit de tempête, le bateau transportant tous les meilleurs amis du monde fait naufrage. Oh, ne vous en faites pas tout le monde a survécu, mais ils ont tous échoué sur une île étrange. Une sorte de prison peuplée de chats dictateurs. Sauf que le meilleur ami de tous, Hatty Hattington, va devenir le nouveau maître des lieux. Pourquoi ? A cause d’un chapeau haut-de-forme maléfique ! C’était évident. Malgré tout les chats sur place ont une drôle de façon de passer le temps… Ils aiment regarder leurs prisonniers faire des choses sur scène. Et par choses, j’entends mourir (beaucoup) et essayer de traverser des niveaux retors remplis de pièges et de puzzles.
Dans la peau d’un des prisonniers en question, il faudra traverser une cinquantaine de niveaux découpés en chapitres. L’originalité vient ici du fait que les codes du théâtre sont utilisés pour donner une ambiance unique. Le narrateur commente ce que les prisonniers font en direct (c’est parfois hilarant, mais il faut pouvoir suivre le propos étant donné que c’est en anglais) et les niveaux eux-mêmes trollent constamment le joueur. Ces derniers sont constitués de blocs rappelant forcément le côté artificiel des décors de théâtre. Ils seront en revanche parsemés d’obstacles tels que des tremplins, des tapis roulants, des barrières électriques et de chats venus vous ennuyer pendant votre prestation. Je pense pas qu’on verra un jour ça au théâtre du Châtelet mais je compte bien leur proposer.
Puis si l’histoire se termine au bout de 4 ou 5 heures, il reste les modes compétitifs en Arène, jouables jusqu’à 4. L’occasion de se marrer entre potes autour d’un jeu qui fait tout pour. Rien de particulier à dire là-dessus, si ce n’est qu’il y a de nombreux modes disponibles ce qui permet de varier les plaisirs. Mais la cerise sur le gâteau, c’est la présence d’un éditeur de niveau ultra simple à utiliser (que ce soit pour faire lesdits niveaux, ou jouer sur ceux des autres). Bien évidemment la qualité dépend du travail des auteurs mais je ne vous apprend rien n’est-ce pas ? La durée de vie est potentiellement infinie.
Acte II – Avec pertes et fracas
Brûlé, électrocuté, dévoré, noyé… Vos morts seront nombreuses, souvent marrantes, parfois frustrantes. Les puzzles à résoudre tout au long du jeu ne sont pas foncièrement difficiles au début, mais les derniers sont redoutables et mettront à l’épreuve la dextérité et la patience du joueur (ou acteur, un peu les deux sûrement). L’objectif de chaque niveau est de récupérer toutes les gemmes présentes, ainsi que la pelote de laine bonus. Croyez moi, ça ne sera pas chose aisée car de nombreux passages secrets seront de la partie. Pour éviter la monotonie, chaque chapitre se base sur un concept unique, par exemple des puzzle basé sur des blocs de pierre. C’est du génie. Le level design est ici une pure merveille et tout est millimétré au poil. Côté puzzle c’est donc une franche réussite, surtout qu’en fonction de si l’on joue seul ou à deux, les niveaux seront différents ! The Behemoth a bossé sa copie et rend ici un devoir presque parfait.
Mais ce n’est pas tout, car comme je vous disais le mode histoire permet d’accumuler des gemmes que l’on pourra dépenser en boutique pour… débloquer plus de prisonniers ! Un vrai jeu dans le jeu et ceux qui ont la collectionite aiguë seront aux anges. En plus certains personnages sont assez tordants et la direction artistique du jeu n’y est pas étrangère. On retrouve sans surprise ce qui faisait la force de Castle Crashers, précédent titre de The Behemoth, à savoir un trait très cartoon et simple. C’est coloré, c’est mignon et lisible, c’est une raison de plus d’avoir envie de faire des câlins aux développeurs.
Puis je rajoute un troisième paragraphe de 3 lignes pour dire que les pelotes servent à débloquer des armes, utiles pour se débarrasser des ennemis des niveaux ou simplement pour réaliser certaines actions en coop. Par exemple le ventilateur (si si) peut permettre de propulser votre camarade à toute vitesse pour traverser une suite de pièges retors. Voilà. Vous ne l’aviez pas vu venir le coup du ventilateur hein ?
Acte III – Coup de théâtre (fallait bien la faire)
Artistiquement, il n’y a pas que l’aspect visuel de Battleblock Theater qui convainc. La bande-son, bordel que cette bande-son est bonne ! Dès le menu principal le ton est donné avec des sonorités un peu à l’ancienne, un côté “grésillant” comme si la musique était jouée sur un vinyle, et des petits bruitages 8-Bits. C’est merveilleux et chaque musique du jeu est un coup de coeur. Mention spéciale aussi à celle des stages secrets. Indéfinissable mais à mourir de rire.
La petite histoire qui est racontée est elle aussi excellente et la narration est irréprochable. Les scénettes sont racontées à l’aide de personnages accrochés au bout de bâtons, ce qui contribue à cette ambiance théâtrale réussie. Je suis devenu fan du narrateur qui, tout comme dans les niveaux, fait un travail de doublage que je salue.
Voilà, c’est ainsi que s’achève ce test. Normalement si j’ai fait mon boulot correctement vous ne lirez pas ce paragraphe, car vous serez déjà en train de jouer à Battleblock Theater. Ma conclusion est plus haut si vous voulez la lire (retournez voir le bout de texte “Titre ridicule”). Du coup je peux écrire ce que je veux ici. Héhé. Euh… Mince. Pas d’inspiration. Bah rideau alors !