Quand on l’a découvert à la GamesCom en 2013, on le trouvait sympathique, original, mais on ne s’attendait pas à ce qu’il fonctionne aussi bien dès sa sortie sur Steam. Alors oui, il est tombé au bon moment (après l’E3), avec Focus derrière lui pour l’aider, mais tout de même… Le bouche à oreille aurait-il encore fait des miracles ?
Dans l’espace, on vous entendra cliquer…
Il faut dire que Space Run a un postulat de base plutôt alléchant. Vous êtes un ancien soldat devenu livreur des temps modernes dans un espace infini mais très correctement balisé par tout un tas de mega-corporations qui s’échangent des biens. Vous devrez transporter des colis aussi dangereux que des sources d’énergie nucléaire, mais aussi quelques bric-à-brac classiques. Vous posez cela sur votre vaisseau, constitué de plusieurs hexagones. Chaque colis demande un certain nombre d’hexagones pour être transporté et avant de se lancer dans la mission, vous devrez choisir ou poser votre matériel. Un conseil, posez le tout au centre, loin des tirs ennemis.
À chaque niveau votre vaisseau s’améliore en taille et donc, en contenu. Une fois la mission lancée, vous n’avez que les objets que vous devez livrer et un réacteur pour avancer. Très vite, avant qu’une vague ennemie n’arrive, vous devrez dépenser vos quelques deniers de début de mission dans la création de tourelles d’attaque que vous poserez elles-aussi sur un hexagone chacune. Vous débloquerez rapidement des lance-missiles, des canons à ions désactivant les ennemis et leurs tirs meurtriers, mais aussi des générateurs de boucliers, etc. Rapidement, vous constituez alors votre vaisseau avec les tourelles que vous y disposez, contre les finances que vous récolter en passant la souris sur les boulons qui reste des épaves de vos ennemis affrontés et battus.
Sur une entière ligne droite, Space Run vous demande donc d’arriver le plus vite au point de livraison. Pour se faire vous pouvez aussi ajouter, moyennant finances toujours, des réacteurs prenant eux-aussi un hexagone en termes de place : ils sont obligatoirement disposés de manière à pouvoir souffler vers l’arrière du vaisseau, évidemment. Plus vous irez vite, plus vous rencontrerez rapidement les vagues ennemies (et vous aurez donc moins de temps pour vous y préparer) mais se rendre au point final très rapidement permet de terminer quelques objectifs secondaires faisant glaner une jolie somme d’argent.
Frénétique et passionnant
Les missions s’enchaînent alors dans une aventure scénarisée assez quelconque mais motivante. La difficulté est très bien pensée, progressive et évidemment, on peut débloquer quelques améliorations et nouvelles tourelles pour notre vaisseau toujours en expansion. Ainsi, chaque tourelle possède trois étapes d’achat/d’upgrades : la première est l’obtention de la tourelle, tout simplement. La seconde vous permet de débloquer une compétence, un pouvoir pour cette tourelle (par exemple, vos mitraillette posséderont la capacité d’un tir rapide pendant quelques secondes et vos lancez-missiles étendront leur champ de vision momentanément). La troisième phase, la dernière, permet d’améliorer la force de la tourelle sans aucune limite de temps, de façon totalement passive, moyennant de l’energie que vous pouvez générer en posant la bonne tourelle d’alimentation au bon endroit.
Vous pourrez constamment changer l’orientation de vos tourelles principales, une fois l’upgrade obtenue après deux missions de scénario, pour les diriger vers les ennemis à venir : attention cependant, la position d’une tourelle change les possibilités d’orientation de sa voisine, de façon logique. Ce sera rapidement un vrai puzzle et il va falloir y penser très sérieusement avant de poser ses armes n’importe ou !
On recommence avec plaisir les missions passées pour obtenir toujours plus d’argent et affronter les ennemis du jeu avec plus de facilité. Car si les premières missions ne proposent pas de vagues géantes, vers deux ou trois heures de jeu, vous aurez le droit à de terribles affrontements qui mettront à mal vos défenses ! Certains Boss seront aussi de la partie, stoppant alors la progression du vaisseau pour rendre le jeu beaucoup plus violent : seul l’un des deux vaisseaux s’en sortira, il faudra démonter entièrement le vaisseau du Boss pour continuer. Un moment franchement sympathique.
Répétitif, mais tellement intelligent !
Space Run souffre d’une répétitivité non-seulement inhérente au genre, mais aussi due au principe de ligne droite à traverser. Néanmoins, l’amusement est toujours au rendez-vous grâce à un concept bien conçu et retranscrit vidéoludiquement de la plus belle des façons. Évidemment, le scénario ne vole pas haut et on sera bien dégoûté de voir qu’après le mode Solo, il n’y a plus rien : pas d’affrontements en ligne, pas de classements, pas de missions annexes, rien d’aléatoire. Space Run est typiquement le genre de jeu qui mérite de se voir étendu en DLC et pour lequel repasser à la caisse ne sera pas un mal. Bien au contraire.
Belle surprise que ce Space Run ! Malgré tout ce qui est dit de sympathique dans ce test, il n’est pas parfait, loin d’être inoubliable, mais il fait passer de très bons moments et se permet le luxe de rendre le Tower Defense encore attractif aujourd’hui, en ces temps ou l’on pensait le genre complètement tué dans l’oeuf avec son nombre incalculable de concepts, de copies, de redites. Space Run est un bon jeu, un bon premier jeu même, qui augure du meilleur pour la suite des aventures de PassTech Games.