Bienvenue au cirque romain, là ou les gladiateurs s’affrontent jusqu’à la mort et ou les conducteurs de chars et les chevaux vont puiser tout ce qu’ils ont de force pour satisfaire la populace. Pouce levé pour ce petit jeu plein d’originalité ?
Arrête ton char !
La Rome Antique avait ses nombreux mauvais côtés, mais on ne peut pas reprocher aux Romains leur goût prononcé pour la fête délurée et l’excès perpétuel de spectacle proposé pour divertir le petit peuple. Les courses de chars font partie intégrante de ce spectacle et le plus souvent, ce sont les esclaves qui en étaient les principaux protagonistes. Dans la peau d’un seigneur romain possédant une écurie de chars, vous devez gagner courses sur courses pour parvenir à la plus haute place du pouvoir dans le milieu du divertissement. Mais pour cela, il va falloir apprendre à jouer…
Plutôt que de proposer de bêtes courses à la manette, les développeurs (habituellement véritables autistes du Wargame bien complexe) nous proposent des graphismes on-ne-peut-plus basiques : vue de haut, en 2D, avec deux/trois couleurs pour distinguer les équipes. Clairement, Qvadriga n’est pas un modèle de beauté, mais on s’en fiche éperdument. Le tout est dans le gameplay… Au tour par tour !
Sur la piste, vous démarrez donc en décidant d’une action : frapper les chevaux pour faire un bon démarrage, gêner ses coéquipiers ou tout simplement démarrer calmement, sont quelques unes des actions disponibles. De façon ponctuelle, le jeu se mettre en pause et vous devrez alors décider de l’action à réaliser pour poursuivre la partie : pour chaque adversaire, ce sera la même pause et ainsi, le jeu se transforme en chifoumi (pierre-feuille-ciseaux) assez diversifié. A chaque pause, vous pourrez alors choisir de taillader les chevaux d’un char ennemi, de leur foncer dedans, de changer de trajectoire et donc de ligne sur le terrain, d’accélérer ou au contraire, de ralentir. Toutes ces actions ont toutefois leurs bonnes et mauvaises conséquences sur la partie.
La stratégie de l’arène
Vous tailladez au fouet les chevaux de votre ennemi ? Il va vouloir se venger en vous fonçant dedans, sans parler du temps que vous perdez en accélération. Vous décidez de foncer tout droit sans regarder derrière vous ? Vos chevaux risque cependant de vite se fatiguer et de ne plus rien voir du reste de la course. Les chevaux morts sur le trajet seront légion si vous jouez comme une brute et réellement, en plus du hasard global qui force le jeu à être un poil original de partie en partie, c’est votre niveau de stratège qui sera mis le plus en avant. Qvadriga est un jeu intelligent qui ne laisse pas sa place à l’erreur.
Et c’est fun ! Clairement, ce titre assez moche et pourvu d’une interface trop classique pour nous taper dans l’œil n’en est pas moins gorgé de bonnes choses, d’une stratégie passionnante, d’un tour par tour idéal et d’un calme global parfait pour des nuits blanches. Sans parler du contexte historique, très bien réalisé et documenté, vous proposant même d’améliorer et acheter de nouveaux chars et esclaves, de forcer votre écurie à s’équiper d’un meilleur matériel. Réellement, Qvadriga est une bonne surprise, autant pour les férus d’Histoire que pour les amateurs de tactique au tour par tour. Étonnant !