Vous vous rappelez de ce projet ambitieux, comme tous les projets Kickstarter, qui a récolté 577,000 $ sur Kickstarter en 2012 ? Et bien il ne verra jamais le jour…
C’est Eurogamer qui nous raconte ce qui risque d’être un nouvel épisode des dérives de Kickstarter. Si la plateforme de financement a souvent montré qu’elle pouvait amener de bonnes choses (elles sont même plus présentes que les mauvaises), les projets qui tombent à l’eau amènent toujours leur lot de questionnement, voir d’irrespect de la part des développeurs à qui les backers ont fait confiance.
Cette fois, Yogventures est donc totalement annulé « Winterkewl Games a stoppé le développement de Yogventure, mais c’est actuellement une bonne chose. Le projet était trop ambitieux et difficile pour être complété par une équipe de six personnes ». Et là, on se pose déjà la question la plus simple : pourquoi demander un financement pour un projet qui n’a même pas de bases solides en termes d’ambitions et de possibilité de réalisation ?
Le plus dérangeant dans l’histoire c’est que plutôt que d’annuler les fonds (déjà utilisés semble-t-il), les développeurs ont pensé que ce serait une bonne chose de proposer un jeu à tous les backers, quel que soit la somme donnée. Ils ont donc tous reçus un code de TUG à la place de Yogventures, tout simplement parce que les développeurs de ce jeu « cadeau » sont désormais en partenariat avec Winterkewl Games. En gros, ça ne leur coûte rien, en tous les cas pas 577,000 $.
« TUG est le jeu que nous souhaitions créer chez Winterkewl, à plusieurs égards. Il a un fort potentiel. Nous y jouons en Early Access sur Steam et vous pourrez bientôt nous voir y jouer sur Yogcast. » Que de bonheur, n’est-ce pas ? Car oui, le jeu était guidé par cette grande chaîne de jeux-vidéo en Live, souvent basé sur Minecraft (mais pas que). Et c’est apparemment eux qui ont coupé le financement du projet après deux ans de développement fastidieux.
Pendant ce temps, certains backers râlent : ils ont déjà acheté TUG, peuvent-il avoir un remboursement ? TUG ne les intéresse pas, comment faire ? Sans parler des goodies proposés pour les paliers supérieurs, entre t-shirts (un peu désuets, du coup), comics, peluches, statuettes, qui n’ont pas encore été toutes envoyées. On se doute d’ailleurs que c’est dans ce genre d’envois « généreux » que le budget du jeu est passé. Sans parler des quelques-uns ayant misé 10,000 $ sur le projet.
Relativisons : quand vous donnez à Kickstarter, vous donnez en signe d’espoir, vous contribuez à un projet pour tenter de le faire vivre. Les développeurs ne vous « doivent » rien en l’état, dans le principe. Kickstarter a des modalités concernant cet état de fait : Kickstarter ne vous garanti pas la validité des projets et n’enquête pas sur les capacités du créateur à finaliser son projet. Sur Kickstarter, ce sont les backers qui décident de la validité et de la crédibilité d’un projet… En décidant de le financer. C’est ce qui fait à la fois la beauté et les dérives du système.
Source : Eurogamer