Revenons sur cette aventure Kickstarter qui se solde par un abandon, deux ans après la réussite du financement. Mais où est passé l’argent ? Le créateur en parle sur Kickstarter…
À la base, ils avaient donc demandé 250 000 $. Ils en ont récupéré 600 000 $. La semaine dernière, on nous apprenait que le projet était abandonné au profit de TUG et que ce dernier jeu sera la seule récompense que tous les backers recevront. Rude ! Mais où est passé l’argent ? Le créateur a décidé d’y répondre franchement.
Tout ce qui suit est basé sur les dires de Kris Vale, le chef de projet : sur les 567 665 $ récoltés, ils ont possédé 415 000 $ après avoir donné leur part à Kickstarter et Amazon. Le reste a été dépensé ainsi :
- 100 000 $ pour la programmation du moteur, le code serveur, le moteur Voxel, etc.
- 50 000 $ de récompenses physiques pour les backers (création et envois)
- 35 000 $ pour les environnements chez un artiste de Dreamworks
- 35 000 $ pour les personnages chez un artiste de Treyarch
- 35 000 $ pour la modélisation (Dreamworks)
- 35 000 $ pour les textures (Dreamworks)
- 35 000 $ pour les animations (Dreamworks)
- 35 000 $ pour la programmation (lui-même, Kris Vale)
- 15 000 $ pour un stagiaire en développement Unity
- 15 000 $ de dépenses liées au développement
- 15 000 $ en matériel (ordinateurs)
- 3 500 $ en frais juridiques/contrats
- 1 500 $ en frais de comptabilité
- 5 000 $ en licences de logiciels
Déjà, 50 000 $ pour les récompenses, cela redonne de quoi relativiser ces cadeaux et leur utilité sur le budget du jeu, finalement. Mais ce n’est pas tout : le créateur principal des environnements visibles sur la page Kickstarter à l’époque, travaillait pour Lucas Arts. Quand l’éditeur a su qu’il travaillait aussi sur ce projet, il lui a annoncé qu’il devait faire un choix. C’était soit son poste chez LucasArts, soit Yogventures.
Là où ça se complique c’est que les contrats ont été mal formulés. Dedans, les 35 000 $ était forfaitaires et il n’y avait pas de clause pour définir clairement que l’artiste devait avoir terminé son travail. Cet artiste a donc récupéré 35 000 $ pour deux semaines de travail, avant de quitter le projet. De l’argent perdu avec, évidemment, aucun recours juridique.
Ce fut le premier et plus décisif problème du projet. L’équipe a perdu la foi en Yogventures mais aussi et surtout en son chef de projet (qui assume totalement son manque d’expérience en la matière). 150 000 $ ont été transférés à Yogscast (le podcast derrière ce projet) pour créer et envoyer les avantages physiques mais surtout, ils ont tenté d’aider à trouver le programmeur manquant au projet. Mais rien ne fonctionnera comme prévu des deux cotés.
Voilà. Il n’y a plus de projet. Il n’y a plus d’argent et donc, évidemment, pas de remboursement. En soit, ce n’est pas l’intérêt de Kickstarter de se définir comme un centre de « précommandes de jeu » mais tout de même… Cet épisode risque de faire date. Pendant ce temps, Kris Vale s’excuse, assume ses erreurs (et remercie les créateurs s’étant penché sur ce projet et ayant tenté de travailler tant bien que mal malgré les tensions et les coups de mou) et promet de revenir parler de ces projets futurs.
Que faire de Yogventures ? Yogcasts ne semble pas vouloir lâcher le projet en « open source » pour des raisons de contrat, alors que la communauté le désire plus que tout, pensant même que c’est « la moindre des choses ». Vide juridique, nouvelles méthodes de financements… Nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! On sera juste rassuré de voir, grâce à cette « transparence » tardive, que le projet n’était pas une grosse arnaque, mais juste gérée par pas mal d’incompétence et de malchance. C’est une belle leçon pour les développeurs, quoi qu’un peu coûteuse pour les backers…
Une vraie honte :/
« promet revenir parler de ses projets futurs » ah ah ah ah ah ah…
Je ne vois aucune honte a rater la production d’un jeu malgre un financement de 600.000 euros. Ca arrive.
Pourquoi etre autant a charges contre eux ? C’est Kickstarter. Je ne sais pas combien de fois il faut le dire, mais ce sont des dons ! Ils n’ont aucune obligation (a part morale) de finir leur projet !
Quand quelqu’un donne a la croix rouge, il ne s’attend pas a recevoir un bol de soupe avec son nom ecrit dessus. Quoique vous en dites, ca reviens au meme.
A cela, en France, il existe depuis tres longtemps un orgranisme ressemblant a une entreprise de type crowdfunding mais possedant un unique backer.
Il s’appelle CNC !
Quand celui-ci donne 30.000 Euros a une entreprise francaise du jv pour l’aider a financer ses projets et bien il arrive tres tres rarement que ces projets soient finalises.
Bien souvent, l’argent « s’envole » pourtant le CNC ne cesse pas pour autant de donner.
Quels lecons en tirer ?
C’est un bon sujet de debat le crowdfunding.
Quand tu estimes qu’un projet va coûter 250.000€, que tu as finalement 600.000€ et que tu n’es pas capable de le mener à bien, oui c’est une honte, une faute professionnelle, ce que tu veux, mais en tout cas ça ne devrait pas arriver.
Quand une personne donne sur kickstarter elle attend sa contre-partie (jeu, goodies, etc.) sinon elle ne donnerait pas. A la Croix Rouge c’est totalement différent dans le sens où elle n’attend rien en retour. Alors effectivement ce sont des « dons » mais dans ce cas précis le kickstarter a fonctionné via la notoriété déjà acquise par l’équipe et ça c’est très très moche.
Après je m’en tape complètement, je n’y avais évidemment pas souscrit mais je pense qu’il est important de mettre ce genre d’échec en avant pour justement rappeler à tout le monde qu’un projet sur kickstarter n’est jamais sûr d’aboutir, quelle que soit la somme amassée.
Honteux résultat pour de telles prétentions.
Mais le plus honteux je trouve c’est 0$ en marketing.