« La musique, oui la musique ! » Non, promis je ne vais pas vous faire supporter plus longtemps ce refrain infâme que notre première chaîne française nous a passé en boucle pendant des mois. A la place nous allons parler de LA musique, celle qui nous transporte, nous évade…
Synthétiseur à la première personne
Vous êtes largué au beau milieu de nulle part. Ce nulle part est sombre, met en avant des constructions géométriques très simples et de différentes couleurs. Vous marchez, à la première personne, puis découvrez qu’avec un clic droit vous avez accès à une « vision parallèle » vous permettant d’interagir avec certains éléments du décor. Une musique s’emballe lorsque certains objets sont activés, par vous ou tout simplement par votre passage, mais la plupart du temps elle est discrète bien qu’omniprésente. Bienvenue dans FRACT, un jeu musical avant tout.
L’ambiance est assez incroyable : seul, perdu au milieu de nulle part, il semble y avoir énormément à découvrir ! On marche vers l’inconnu et rapidement on découvre ce qui semble être des checkpoints, nous permettant de nous téléporter à chacune de ces positions déjà découvertes. Le but est alors simple : explorer et les trouver toutes, coûte que coûte. Et jamais le jeu ne nous le demandera clairement : c’est le joueur qui prend cette décision, forcée par l’immersion, l’ambiance, la musique, le visuel.
Alors on avance, vers l’inconnu, encore et toujours. La musique change, les couleurs aussi, en fonction du lieu ou vous vous trouvez. Vous apprécierez certains endroits, d’autres moins. Des cristaux sont à activer, certains pour ouvrir des passages, d’autres juste pour entendre un joli bruit. Des portes devront être franchies via un piano, qui une fois les bonnes notes validées (en fonction d’une idée, d’un principe, à découvrir sur le moment), enclenchera la mélodie qui fera office de « Sésame, Ouvre-toi ! ». Du pur bonheur artistique, autant visuellement que pour nos oreilles.
Puzzles musicaux
Il y a toutefois ceux qui n’accrocheront pas : car on se perd rapidement dans FRACT. On y est jamais vraiment accueilli, on ne se sent pas du tout chez soi et une envie persistante de sortir de ce lieu étrange se fait férocement ressentir au bout d’une petite heure de jeu. Mine de rien, l’ambiance reste pesante, artistiquement incroyable mais forcément amusante. Nul doute que certains le lui reprocheront et ils auront sans doute raison. Reste le jeu, son voyage, son exploration, ses puzzles. Et de ce point de vue, difficile de faire la fine bouche.
Car mine de rien, on en a pour son argent en termes de durée de vie. Surtout si l’on est du genre à explorer sans trop courir dans tous les sens, à tout essayer, même les situations les plus folles. Impossible de « mourir » dans FRACT, c’est à peine si certaines chutes en dehors des niveaux viendront vous punir d’un petit retour au dernier checkpoint franchi. Finalement, le plus dur, c’est de s’y retrouver. Sorte le bloc note, le papier quadrillé et tentez donc de jouer les cartographes ! Rien qu’avec ça, vous pouvez rajouter un peu de durée de vie. Ou bien partez à l’aventure profitez, découvrez, quitte à tourner en rond quelquefois.
Le level-design est assez ahurissant de liberté malgré une linéarité pourtant exigée par le « but » principal du jeu. Néanmoins, FRACT est autant une réussite qu’un échec, tant il ne convaincra pas tout le monde. C’est une expérience artistique très complète, c’est indéniable, mais ce n’est pas un jeu qui fera l’unanimité.