Une quinzaine d’années après les événements du premier Alien, Amanda, la fille d’Ellen Ripley, débarque sur une station spatiale afin de récupérer la boîte noire du vaisseau sur lequel sa mère avait embarqué avant de disparaître. Comme l’histoire aime parfois se répéter, un xénomorphe s’invitera à la petite sauterie pour notre plus grand plaisir. Creative Assembly, plus connu pour ses jeux de stratégie, vient donc nous taquiner avec un des pires cauchemars de notre enfance. Malheureusement, dans le tumulte de cette Gamescom 2014, il ne m’a pas été possible de titiller personnellement la bête.
Un rendu fidèle à l’oeuvre originale
Il m’aurait été de toute façon très difficile de m’immerger correctement dans ce jeu de survival horror à la sauce science-fictionnesque dans le bruit et la fureur du plus grand des salons européens sur nos divertissements numériques. Ni une, ni deux, la présentation rentre dans le vif du sujet. Un sas futuriste ouvert plus tard, nous voilà dans la fameuse station avec la mission de trouver des soins pour une personne mal en point.
L’occasion est alors d’admirer l’incroyable travail fourni au niveau des décors. Le but avoué des développeurs et que l’on se dise que tout ce que l’on voit aurait pu être fait sur les lieux de tournage de l’Alien de Ridley Scott, dans les années 70. C’est pourquoi chaque détail transpire cette science-fiction low tech avec ses écrans cathodiques aux typos vertes fluos, les disques à bande magnétiques tournant dans des armoires bardées de boutons clignotants trop nombreux pour qu’ils puissent avoir une réelle utilité.
Véritablement impressionnant sur la forme, Alien Isolation de par sa plastique réveille instantanément des souvenirs longtemps enfouis avec sa direction artistique rétro mais crédible, limite palpable tant tout semble bien modélisé. La multiplication d’effets visuels, et notamment un grain de l’image qui rappellera celui du film de Scott, associé à de judicieux et très réussis éclairages, participeront sans aucun doute à ce que l’immersion soit totale. En tout cas, il en prend le chemin.
Mais si je devais retenir une chose, en plus de tous les gadgets dont disposera Amanda, c’est forcément l’Alien, considéré comme le plus grand chasseur de la galaxie. Là encore, on est plus proche de la version d’origine que de l’allure limite proche d’un chien que le film Aliens et les suivants ont popularisé. La créature est immense, et se tient la plupart du temps droite, debout sur ses deux pattes, et non recourbée. Sa première apparition est soudaine alors qu’elle tombe du plafond, se relève et nous montre qu’elle doit faire dans les deux mètres de haut, si ce n’est plus. Imposante est donc le mot qui la caractérise le plus, sans parler de ses courbes longiformes et de sa queue serpentine.
Chacun de ses pas s’accompagne d’un bruit lourd et forcément inquiétant. A n’en pas douter, seul, dans le noir, un casque audio vissé sur nos oreilles, on devrait bien flipper.
Un chasseur sans pitié qui s’adapte
L’histoire de ce spin off dans la saga s’annonce linéaire. Il y aura en gros un début et une fin immuable. Ce qui se passe au milieu par contre est totalement aléatoire, pour ne pas dire imprévisible. Outre l’intrigue principale, il appartiendra au joueur de remplir oui ou non les missions secondaires qui se mettront sur son chemin. Donc, dans sa linéarité, Isolation devrait offrir un peu de variété. Mais ce qui devrait assurer sa rejouabilité, c’est l’Alien lui-même. Les développeurs ont insisté sur le fait que la créature est dotée d’une véritable I.A. non scriptée et qui s’adaptera à notre comportement.
Dans les faits, cela veut dire qu’elle attaquera n’importe quand et de n’importe où, et qu’il ne devrait y avoir quasiment aucun moment de répit. Capable de se glisser dans les conduits d’aération, elle se voudra insaisissable alors que l’héroïne que nous contrôlons n’aura d’autre choix que de se défendre ou de fuir, surtout que l’alien est invincible. Amanda aussi pourra se cacher, sous une table notamment, mais devra surtout ramasser un peu tout ce qui traîne. N’étant pas un soldat surentraîné, mais une personne comme vous et moi, elle utilisera ses quelques connaissances pour se crafter des objets qui lui permettront tour à tour de repousser la bête ou de l’attirer dans un autre endroit que celui où elle se trouve. De ce fait, Alien : Isolation, que vous le vouliez ou non, vous poussera à explorer les environs. Heureusement, on dispose de quelques outils fort utiles comme le fameux détecteur de mouvement, inhérent à la saga. En plus de vous indiquer la présence de mouvements suspicieux dans votre entourage, il servira aussi à indiquer dans quelle direction se trouve votre objectif actuel.
Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que jamais, au grand jamais nous ne serons seul. La bête rôdera tout le temps. Exit les checkpoints. Creative Assembly les a jugé inadaptés à son jeu. A la place, il faudra se rendre à une sorte de téléphone mural d’urgence. Le petit souci, c’est que sauvegarder prend du temps, et qu’il est toujours possible d’être attaqué durant ce moment précis. Le joueur devra donc peser le pour et le contre avant d’y avoir recours. Il en est de même pour l’outil servant à hacker et donc ouvrir des portes verrouillées. Sur le principe, le hack consiste en un mini-jeu à base d’un puzzle relativement simple. Sauf que quand l’Alien est dans le coin, le stress pourrait très bien rendre la chose bien plus compliquée.
Ce premier contact fut donc très réjouissant, et il me tarde de poser mes mains velues sur ce bijou en espérant qu’il tienne toutes les promesses qui m’ont été faites. Une chose est sûre, dans l’espace, le 7 octobre 2014, sur PC/PS4/PS3/XboxOne/Xbox360, personne ne vous entendra crier.