La Gamescom, c’est aussi l’occasion d’aller voir des jeux qui ont été un peu oubliés. Raven’s Cry a eu en effet un développement plutôt chaotique, ayant changé de développeur en cours de route, alors qu’il était annoncé pour 2013. Aujourd’hui, c’est Reality Pump (Two Worlds, Two Worlds II) qui est aux commandes et voudrait bien offrir aux joueurs une véritable incursion dans le monde de la piraterie sans Kraken et autres bizarreries à la mode. Une fois n’est pas coutume, je n’ai pas pu essayer moi-même le jeu et me suis contenté d’une présentation.
Du rhum, des femmes,…
La démo utilisée pour la présentation était de toute façon assez buggée par moment. S’il y a de quoi s’inquiéter, on m’a affirmé que la majeure partie du studio avait été mise sur le pied de guerre pour fignoler le jeu avant sa sortie prévue pour la fin de cette année. Ce n’était donc pas forcément toujours extraordinaire sur le plan technique, mais Two Worlds II ayant été plutôt pas mal de ce côté là, on attendra la version finale avant de se prononcer définitivement.
Si on ne doit pas forcément s’attendre à une claque visuelle, de ce que j’ai pu en voir, Raven’s Cry arrivait assez bien à distiller ça et là quelques ambiances bien sympathiques. Des pnj très secondaires ne pouvaient pas en dire autant, sachant qu’ils n’ont visiblement pas bénéficié du même niveau de détail que celui des personnages principaux, eux plus réussis. Mais passons, car si le plumage de ce corbeau n’était pas toujours de la plus belle robe, c’est surtout les promesses au niveau du gameplay qui ont su me séduire.
Le but recherché par Reality Pump est avant tout de vous offrir une véritable expérience de piraterie. Pour cela, il vous faudra un bateau, un navire même. A ce moment là, on fait la connaissance du héros – ou plutôt anti-héros – Christopher Raven, qui ayant perdu sa famille entre les mains de plusieurs pirates, les cherche aujourd’hui afin d’assouvir sa vengeance. La seule personne en qui il donne sa confiance est Marcus, un membre des Maroons, sorte de nation vagabonde composée d’anciens esclaves. Christopher, me dit-on, est supposé être un personnage sombre, rude, cruel et même mauvais par moment. Logiquement, on devrait jouer du côté obscur de la force, même si cette présentation ne m’a malheureusement pas permise d’en voir plus du côté du scénario. On verra avec le test.
La vie au grand large
Nous voilà donc avec un Christopher Raven fauché comme les blés et contraint de trouver un navire par tous les moyens se trouvant à sa disposition. A ce moment là, les développeurs insistent sur le fait qu’en tant que joueur, nous bénéficierons d’une certaine liberté d’action, sans pour autant tout nous servir sur un plateau d’argent. Par exemple, pour obtenir son futur vaisseau, Christopher aura plusieurs possibilités devant lui. L’une d’entre elle est de s’acheter tout bêtement le bâtiment de combat souhaité. L’autre de le voler. Mais attention, usurper le navire d’un capitaine aimé de son équipage détruira votre réputation auprès des autres pirates et fera de vous un voleur. Oui, je sais, c’est ironique, mais même ces personnes là ont un code de l’honneur. Par contre, si vous rencontrez un capitaine peu apprécié par son équipage, le défier dans un duel sanglant vous permettra d’obtenir « légalement » son véhicule marin.
Car oui, me dit-on, la réputation de notre héros aura son importance, aussi bien auprès de vos hommes (et de la façon dont vous les traitez), que des gens qui peuplent ces îles du bout du monde. Visiblement, certains de nos choix et actions auront une incidence réelle sur le monde de Raven’s Cry qui est composé d’à peu près toutes les îles des Caraïbes. Occupez-vous bien de votre équipage, et il vous le rendra bien ; évitez de tuer trop d’anglais, si vous ne voulez pas vous faire des ennemis en pagaille dans les îles où ils sont dominants. Surtout si vous désirez entretenir de bonnes relations commerciales, car la vente de différents biens constituera une des plus importantes ressources en or. Les développeurs ont visiblement le souci de proposer un univers crédible, du coup vous trouverez toutes les populations ayant occupé ces îles à cette époque.
Mais n’oublions pas que comme vous êtes un pirate avant tout, vous pourrez attaquer à l’envie les navires voguant naïvement sur ces eaux. De ce côté là, pour vous donner une idée, le système de combat ressemble à celui de Assassin’s Creed Black Flag, si ce n’est qu’il sera possible d’enlever l’aide visuelle vous servant à viser vos boulets de canons, ces boulets étant d’ailleurs en nombre limité. Il vous faudra donc faire le plein de munitions, faire des réparations, etc. De plus, lors du recrutement de votre équipage, il faudra savoir que plus vous y mettrez le prix, meilleur il sera, tout en sachant que chacun d’entre eux évoluera au cours de vos escarmouches marines, et verront leurs capacités combatives s’améliorer (ils rechargeront plus vite les canons par exemple).
Ne reste plus que la terre, car de temps à autre, Christopher devra poser pied sur le plancher des vaches. Si on ne disposera pas d’une cachette secrète, une île et sa ville dédiées aux pirates vous accueilleront comme un lieu neutre pour faire le plein de matériel, ou engager du personnel de bord. Les combats au corps à corps pourront se faire avec l’aide du corbeau de Christopher, qu’il sera possible de faire intervenir comme une sorte d’attaque spéciale. Visiblement, les deux pourront être améliorés, ce qui en plus de l’équipage, donne un aspect rpg à l’ensemble. Le rendu des combats n’était par contre pas très réjouissant. Ils manquaient de dynamisme pour réellement avoir un impact visuel. La particularité, c’est qu’il sera possible d’exécuter des attaques spéciales meurtrières qui pourront instiguer la peur chez les autres ennemis encore debout. Soit, mais les animations ont encore besoin de travail pour offrir plus de punch dans l’action.
A côté de ça, il sera possible d’explorer des îles, parfois habitées par des autochtones, ce qui fut l’occasion d’un peu d’infiltration et de stealth kill, mais pas trop non plus me dit-on, car un pirate n’est pas non plus un ninja, ni un Sam Fischer. Bref, il y a l’air d’avoir pas mal de possibilités en matière de gameplay, et c’est bien parti pour être assez riche de ce côté-là. Le plus gros souci concerne la réalisation technique, qui souffrait notamment de quelques bugs, et des combats à l’épée un peu mollassons. Mais l’équipe derrière ce jeu a encore du temps pour finaliser tout ça d’ici sa sortie dans quelques mois.
Le moins que je puisse dire, c’est que sans forcément en attendre beaucoup, je fus malgré tout agréablement surpris, et ne souhaite à Raven’s Cry que de tenir ses promesses, notamment celle d’une histoire passionnante. Il se pourrait bien au final qu’il soit une agréable surprise parmi les jeux en open world prévus pour la fin d’année.