« C’est un jeu de billard. » Ça pourrait être le test de Pure Pool. Vraiment. Je vous enverrai ces cinq mots au visage avec un post-it en pièce-jointe indiquant les Plus et les Moins. Malheureusement je suis pas sûr que cette technique soit approuvée par mes camarades. Tout aurait été tellement plus simple pourtant.
Saisissons-nous de cette queue de billard
Que dire ?… Pure Pool c’est un peu le genre de jeu qui m’énerve. Non pas le fait que ça soit une simulation de billard en fait, ça n’est finalement pas une fin en soi. Ce qui m’énerve c’est que je vais le ranger à côté de titres tels que Space Hulk ou une énième adaptation du Monopoly. Pure Pool aurait pu être une bonne itération des différentes variantes du billard, malheureusement à force de vouloir trop en faire le soft tombe dans des travers qui gâchent la fête.
Je m’explique. Ce n’est pas foncièrement mauvais. C’est fluide, beau et le rendu réaliste en jette. Ce qui m’a gêné c’est que je n’ai pas eu l’impression de jouer au billard. Tout y est, le bar un peu tamisé, la table légèrement éclairée, la lumière qui se reflète avec classe sur les boules. Tout y est je vous dit, il ne manque plus que le verre de bourbon posé sur le côté et les cigares cubains. Puis vient le moment où l’on commence à jouer… Et c’est là qu’on sent de suite que quelque chose ne va pas. Imaginez qu’un jour vous êtes avec des amis et que vous décidez de jouer quelques parties sur un vrai billard. Sauf qu’au lieu de jouer normalement vous attachez des GoPro sur les queues de billard. Suite à ça, interdiction formelle de regarder la table. Vous n’avez le droit d’utiliser que l’image que la GoPro aura de la table. Je ne sais pas si vous voyez où je veux en venir mais Pure Pool rate le coche à cause du principal : sa lisibilité.
Le point de vue est celui de votre personnage positionné ras la table pour ajuster son coup. Sauf qu’il est impossible d’avoir autre chose comme aide supplémentaire qu’une vue de dessus vaguement stylisée. Ras la table/vue de dessus. Impossible de faire le tour pour voir quelles options s’offrent à vous. C’est comme si la vue était fixe. Vous vous dites sûrement que j’exagère mais jouez-y et vous comprendrez. La lisibilité n’est pas parfaite et il est souvent difficile d’estimer un coup et ainsi se faire un plan de jeu virtuel dans la tête. Il devient alors très dur d’anticiper ce qu’il va se passer alors que vous tapez dans une boule.
“Vous ne voulez pas un whisky d’abord ?”
Toutefois je ne me suis pas arrêté à ça et j’ai joué à Pure Pool. C’était plutôt sympathique sans non plus être transcendant. Cette vue forcée, bloquée est un frein à l’immersion. Cela dit les règles du billard sont respectées et les principales variantes sont de la partie. Rien à dire là-dessus. Là où j’ai à dire par contre c’est sur l’IA complètement cheatée et ce même en débutant. Elle calcule ses trajectoires au pixel près, ajuste son angle pendant de très longues secondes (croyez moi c’est assez irritant à un moment) et vous mettra la misère si vous avez le malheur de perdre la main.
Ça n’aurait été qu’un menu détail si la partie multijoueur n’était pas aussi à la rue. C’est pourtant une excellente idée et ça aurait pu être un bon moyen de se détendre après une journée de boulot. Je n’ai pas pu finir une seule partie multi… Je ne sais pas si ça vient de ma connexion, celle de mes adversaires ou du netcode lui-même, mais ça commençait doucement à me courir sur le haricot arrivé à un certain stade. Puis pour finir de m’achever, les menus de Pure Pool sont probablement ce qui se fait de pire aujourd’hui. Peu ergonomiques, mal pensés, mal indiqués. Ça commence à faire beaucoup…
Je n’ai pas vraiment accroché à Pure Pool. Sous ses airs de jeu vraiment beau, polish et qui transpire la classe visuellement se cache une coquille vide. Ce qui est dommage c’est qu’une simple vue libre aurait probablement sauvé le jeu (ainsi que l’ajout de quelques variantes un peu exotiques, voire de minis-jeux différents). En l’état je pense pouvoir facilement vous conseiller d’aller jeter un œil du côté de la concurrence… Ou de vous rendre dans un vrai bar afin d’infliger une défaite cuisante au premier malandrin venu.