Son of Nor est un jeu rempli d’ambitions, entre le support de plusieurs gadgets sortis tout droit du futur, et son aventure mélangeant action et puzzle dans un univers à l’allure mystico-mythologique, décrivant la lutte des derniers humains pour leur survie. Allons-y pour un tour du propriétaire.
Le fils de Nor, c’est un peu le messie du coin. Dans un monde principalement désertique, notre héros va se voir investi d’une mission, et des pouvoirs qui vont avec, qui le mèneront dans un combat face aux Sarahul, des créatures reptiliennes de forme humanoïde qui ne veulent que l’extinction de l’humanité.
Sans être bouleversant sur le plan technique, les graphismes remplissent leur office grâce à une direction artistique soignée, stylisée et tout sauf ostentatoire. Sa sobriété est louable, et va de pair avec avec ses possibles inspirations (de l’Egypte ancienne sans doute). Seulement, il est encore un peu tôt pour porter un jugement définitif sur ce sujet, sachant que mêmes les cinématiques ne sont pas encore faites/terminées.
Son of Nor repose sur un mélange pour moitié d’action et moitié de puzzles. Très organique dans son approche, l’une comme l’autre moitié reposeront sur l’utilisation de pouvoirs comme la télékinésie, la pyrokinésie, etc. Ces pouvoirs psychiques se débloqueront au fur et à mesure de votre progression, et se basent sur une utilisation de l’environnement et de la physique à votre avantage. Avec la télékinésie, je pense que vous vous en doutez, il vous sera possible de balancer des rochers, parfois énormes, à la face de vos ennemis, mais également de divers mécanismes afin d’activer l’ouverture d’une porte. User de vos capacités pour vous en sortir passera également par ce que les anglo-saxons appellent le terraforming. Bêtement, il s’agira de manipuler la matière, comme le sable au sol, pour l’élever et s’en servir pour atteindre des hauteurs inaccessibles jusque-là.
Une de mes premières constatations fut que ce jeu ne propose aucune interface pour nous indiquer la vie qu’il nous reste, où je ne sais quelle autres informations utiles. Sans doute pour l’immersion, Son of Nor misant beaucoup sur son ambiance atmosphérique, il n’y a en effet absolument rien à l’écran, si ce n’est votre personnage, le décor et vos ennemis.
D’ailleurs, pour aller dans ce sens, ses développeurs misent beaucoup dans le support de plusieurs technologies, trois interfaces hardware pour être exact, dont une que j’ai pu effectivement tester sur place, lors de la Gamescom. La première est l’Oculus Rift, qu’il ne me semble plus nécessaire de présenter, surtout qu’il est encore en cours d’intégration. Il en est de même pour l’emotiv EPOC, un étrange appareil à porter sur le crâne, qui serait capable de lire nos ondes cérébrales de façon à reconnaître certaines patterns, pour pouvoir ainsi lancer nos attaques par la pensée ! Bon, il reste encore à savoir si ce gadget peut réellement fonctionner tel qu’on nous le promet, mais le futur est à nos portes.
Le dernier objet – celui que j’ai pu essayé – était une barre capable de traquer le mouvement de mes yeux : le Tobii Eye Tracking. Ainsi, test à l’appui, il est possible de viser désormais à l’aide de nos yeux. Et ça fonctionne. Pour preuve, avec la souris, le viseur de mon personnage était ciblé sur la gauche, alors que mes yeux fixaient la droite. Une pression sur le bouton d’attaque me permit de lancer un rocher dans l’exacte direction où effectivement je regardais. Enfin pas tout à fait précisément où mon regard était fixé, le système, de l’aveu des développeurs, ayant de toute évidence encore besoin de calibrage pour être plus précis.
Quoiqu’il en soit, ce test était intéressant, et pour peu que vous soyez du genre à aimer les expériences nouvelles, avec Son of Nor, Stillalive Studios semble miser beaucoup sur une aventure se voulant la plus immersive possible. Maintenant, dans les faits, il reste à savoir si justement il ne mise pas trop sur ses gadgets pour se démarquer, au détriment de l’expérience qu’il pourrait apporter sans. Ce qu’il faudra savoir aussi, et ce légitimement, c’est si le gameplay, et notamment les puzzles et les combats, ne sera pas trop approximatif pour se plier à l’utilisation de ces jouets, qui ne seront peut-être pas suffisamment précis pour offrir une difficulté suffisante pour les joueurs exigeants.
Ces questions resteront en suspens, d’ici que le jeu soit terminé, mais il faudra éviter à stillalive la maladresse, qui a parfois frappé certains jeux Kinect, en privilégiant une gadgétisation trop poussée au détriment d’un gameplay consistant. Il reste malgré tout à Son of Nor un joli potentiel qui ne demande qu’à être exploité, étant pour l’instant encore un peu brut dans certains aspects, ce qui est relativement normal pour une beta.