Trop courte qu’elle fut ma prise en main de Titan Souls. Les aléas des emplois du temps, parfois difficiles à gérer, ne m’auront pas permis d’accorder toute la nécessaire attention à l’un des titres indés que j’attends personnellement avec beaucoup d’impatience, mais suffisamment pour se faire une idée en attendant sa sortie. La suite, c’est par ici.
Titan Souls, pour le résumer avec respect, c’est Zelda avec le cœur d’un Shadow of the Colossus. Graphiquement, il affiche de jolis pixels, dans une esthétique qui semble prendre un peu des deux titres que je viens de citer. L’animation n’est pas en reste, et on se dira que Link n’est pas très loin. Mais le parallèle s’arrête ici. Car là où dans Zelda, nous partions à l’assaut de vertes prairies, Titan Souls nous contraint au chemin prédéfini d’un temple et de ses escaliers interminables, pour une succession de combats épiques, un peu comme si nous devions revivre l’arc du Sanctuaire dans Saint Seya.
De toute évidence, tous les intermédiaires ont été éliminés. Il n’y a pas d’énigmes, de clés à récolter pour ouvrir une porte, pas d’ennemis secondaires, aucun amuse-gueules. Non, ce jeu de toute évidence préfère nous servir le plat de résistance, c’est à dire les boss sans nous mettre tout ce qu’il y a autour.
Pour la bagarre, notre personnage dispose d’une seule et unique flèche. Chaque tir nécessite de le concentrer au minimum. De toute façon, n’en ayant qu’une seule, la spammer n’aurait pas de sens. Une fois lancée, il faudra la récupérer cette flèche, car sans elle, nous ne sommes que de la chair à pâtée pour ces monstres titanesques. Heureusement, il est possible de la rappeler vers nous à l’aide d’un bouton. Seulement voilà, elle ne reviendra pas forcément à la vitesse de la lumière entre nos mains, alors que l’ennemi, lui, sera toujours mobile et agressif envers nous. Cela implique alors de se soumettre à quelques tactiques impliquant d’attirer le boss dans un coin afin de pouvoir courir (on peut faire une roulade) vers notre arme tant attendue.
Et c’est sur cette règle de combat finalement très spartiate que repose le jeu. Il faudra vous défaire de plusieurs boss à la suite. Le premier était un cerveau entouré de slime, monstre classique des rpgs japonais, qui le protège. Car il faut savoir que si vous mourez d’un coup, votre adversaire également. Enfin, c’est plus facile à dire qu’à faire, sachant que ce dernier dispose de plus d’un tour dans son sac, et non d’une simple et unique flèche.
Le boss en question est donc protégé par ce slime. Chaque attaque portée à son encontre divisera ce slime en deux, réduisant sa taille initiale, mais augmentant le nombre de menaces à l’écran. Ajouté à divers types d’attaques de sa part, il laisse en sus derrière lui une trace verdâtre qui nous ralentit. Au final, on se rend compte que d’apparence arcade, Titan Souls est en fait un jeu où les combats sont éminemment tactiques, et très jouissifs. Le plaisir de battre enfin ce premier monstre est incalculable.
Mais voilà qu’arrive le second, plus redoutable encore, un boss sous la forme d’un cube, avec un œil immense sur l’une des faces. Il saute et s’écrase au sol avec fracas, il balance un rayon mortel, et se déplace en roulant sur lui-même en cherchant à nous écraser. Tout l’aspect tactique évoqué plus haut se retrouve à nouveau ici, multiplié par deux ou plus. Eviter de mourir écrasé et pousser notre ennemi à se placer de façon à ce que nous pouvions lui décocher notre flèche dans l’œil va demander beaucoup de coordination moteur de la part de notre cerveau.
Titan Souls s’annonce passionnant pour ses combats, mais aussi problématique sur certains points. C’est un jeu de die & retry, or redémarrer à chaque fois depuis le début du temple peut avoir pour conséquence de lasser de devoir se retaper tout le chemin nécessaire pour retourner à la chambre du boss contre lequel on a perdu. L’autre question que je me pose est de savoir si le jeu ne risque pas de tourner en rond en ne proposant que ça. Heureusement, de ce que j’ai pu en voir, les combats, sa principale et peut-être unique feature, étaient passionnants.