Troisième opus d’une série de Hack’n Slash / RPG plutôt réputée, ce Sacred était tout aussi attendu que redouté. Les développeurs ayant annoncé que le jeu serait beaucoup plus grand public, les fans avaient déjà peur pour leur franchise favorite. Mais ils ne s’attendaient sûrement pas à une telle débâcle !
Simplification à l’extrême
Oubliez le jeu de rôle, les caractéristiques complexes de vos héros et tout ce qui fait le sel d’un Sacred. Ce troisième opus utilise la franchise juste pour ne pas paraître totalement inconnu aux yeux du public, mais il est complètement différent. Plus simple, c’est le moins que l’on puisse dire, Sacred 3 est pour les débutants comme les néophytes un bon moyen de frapper du monstre à la chaîne sans réfléchir. C’est devenu le plus bête des hack’n slash du moment. Comment ? Par de simples idées du genre : des personnages à sélectionner qui ne soient pas personnalisables, des clichés ambulants en termes de classe, un pouvoir parmi moins d’une demi-dizaine à fixer sur les boutons de la manette (comment-ça vous y jouez à la souris ? Mais ce n’est pas fait pour, voyons !) et c’est parti pour le show !
En plein jeu, on découvre un univers assez ravissant. On doit effectivement se taper une introduction des plus risibles, ou les développeurs tentent d’être drôles, mais on se dit rapidement que « ça va passer ». En fait, pas du tout : le jeu est remplis de phrases pas drôles, d’une narration énervante, d’un doublage français épuisant, de blagues à base de bâtonnets de poisson et de contrepèteries ratées, bref… C’est lamentable. Tellement que ça nous fait rire, mais pas de la bonne façon et pour les bonnes raisons. Le gameplay, lui, a davantage tendance à nous faire pleurer.
Carambar aurait honte…
Vous avancez, vous frappez, vous attendez la prochaine vague ennemie et puis c’est tout. Pas de loot, si ce n’est des potions de vie et de l’or vous permettant d’acheter des compétences et de les améliorer une fois un niveau terminé. Sur la carte du monde, vous avez accès à plusieurs petites zones entre les missions de scénario : ce n’est qu’une succession de vagues ennemis et des exterminations dans des zones très petites, qui ne servent qu’à prendre un peu d’expérience.
Tout seul, Sacred 3 est donc apocalyptique à tous les niveaux. Il n’a aucun intérêt, est franchement crétin à souhait et ne fait jamais dans l’originalité. A plusieurs, par contre, ça peut valoir rapidement le coup pour tuer une soirée et s’amuser comme devant un très mauvais film avec des amis : on le répète, le jeu est plutôt beau et le design est sympathique à défaut d’être original. Reste que les dialogues vous feront mourir de rire à plusieurs tant ils sont stupides et que l’extrême simplification de la prise en main permettra à tout le monde, même à ceux qui ne jouent jamais aux jeux vidéos, de tenter l’aventure.
Clics répétitifs
Au-delà de ce potentiel de fun en soirée arrosée, Sacred 3 n’a rien pour lui de réellement convaincant. Il est même outrageusement décevant, avec sa volonté de ratisser un large public en devenant complètement crétin. C’est comme si on prenait Half Life ou Doom pour vous en faire un jeu scripté à QTE : c’est une hérésie et on se demande violemment comment les développeurs ont pus en arriver là.
C’est décevant à tous les niveaux et si le jeu est défendable quelques heures pour le fun rapide qu’il procure, il n’empêche que passer de Sacred & sa suite à une telle débâcle relève du génie inversé. On aimerait tellement comprendre pourquoi et se dire que ce n’est qu’un mauvais rêve… Mais malheureusement, c’est un fait : Sacred est mort et risque de tomber dans l’oubli.