Inspirés par des œuvres cultes comme Ocarina of Time ou encore ICO, les brésiliens de SwordtaleS ne cachent pas leur ambition. Toren, qui doit sortir sur PC, Linux et PS4, s’en veut un digne héritier. Mais si nous devions le rapprocher plus de l’un que d’un autre, on se dira alors que l’ombre de Fumito Ueda ne semble jamais très loin. Le premier contact donne immédiatement cette impression, que cela soit par sa direction artistique, ou par l’atmosphère générale qui s’en dégage. Reste à savoir si les moyens mis sur la table seront à la hauteur de celle-ci.
Toren, c’est avant tout l’histoire d’une jeune fille qui naît avec le jour et meurt avec la nuit. Enfermée dans une immense tour dont elle ne peut s’échapper, sa seule issue de secours vient du lien qu’elle entretient avec un arbre millénaire. C’est de cette relation symbiotique que viendra leur salut. En aidant l’arbre à pousser plus haut, Moonchild, (c’est son nom), s’aide elle-même. Le jeu tournera principalement autour de cette escalade vers le sommet de la tour, providentiel échappatoire à cette prison dorée.
La difficulté pour elle, c’est qu’elle renaît à chaque nouvelle journée en tant qu’enfant, et par conséquent en étant très limité dans ce qu’elle pourra faire. A mesure que le temps passe, elle grandira, et l’horizon de ses possibilités s’étendra. Les combats ne joueront pourtant pas un rôle prépondérant. Un ennemi récurent sous la forme d’un immense dragon viendra régulièrement la titiller. Mais peu importe, être le plus fort à la bagarre ne sera pas forcément nécessaire. Les affrontements contre ce dragon, et les autres boss, seront en vérité comme des puzzles à résoudre me dit-on. Il faut dire que l’accent sera principalement mis sur la plateforme et la résolution de puzzles. Et s’il y a bien quelques rares monstres à terrasser, notre héroïne ne pourra mourir que si elle est poussé dans le vide. En gros, les ennemis seront plus comme des obstacles, le paramètre d’une énigme, que des trucs à tuer froidement.
En ce qui concerne l’intrigue, les thèmes abordés puisent dans diverses inspirations, dont certaines sont bibliques, comme le mythe de la Tour de Babel. D’ailleurs, les rares moments où il y aura du dialogue seront ceux des rêves de notre jeune fille/adolescente/femme. Lors de ces passages, elle sera confrontée à un vieux sage, une sorte de sorcier, qui lui révèlera, une fois quelques tâches accomplies, d’importants indices sur sa vie et sa personne.
A première vue, ce jeu jouera beaucoup sur une atmosphère mystique, ou féérique, et surtout empreinte de poésie. Cependant, malgré une esthétique plutôt réussie et une atmosphère très éthérée, Toren faillit quelque peu sur le plan technique, notamment à cause d’un aliasing trop prononcé. Mais ceci étant, il n’est encore qu’au stade de l’alpha, et avec un gros coup de polish, ces petits atermoiements ne seront que de lointains souvenirs.
Toren semble vouloir reposer principalement sur la force de son propos et de son image, tout en jouant sur une ambiance très particulière, et, l’attachement que le joueur pourrait ressentir pour Moonchild. Il faudra cependant s’assurer que les graphismes, et surtout les animations, soient à la hauteur pour soutenir correctement ces objectifs. Cela est indispensable. Pas besoin de perfection, mais impossible de transiger sur les animations, importants vecteurs d’émotion.
Au-delà de tout ça, si bien évidemment il reste encore du travail à SwordtaleS pour finaliser son jeu, son allure atypique et la perspective d’un jeu qui offre autre chose que de l’armement de destruction massive pour s’en sortir, ne nous laissent pas indifférent.