Sam et Max, Nico et George, Bernard et Hoagie (et Laverne), Guybrush et Elaine, Brian et Gina, le professeur Layton et Luke, Phoenix et Maya, Rosa et Joey, Rincevent et le Bagage, les point and click regorgent de duos improbables et désassortis. C’est une sorte de règle tacite, d’autant plus dans le style enquête policière. Le Detective Case et son acolyte Clown Bot laisseront-ils leur marque ?
Bonjourjch ch’est pour l’enquêtech
Detective Case & Clown Bot in: Murder in the Hotel Lisbon est donc un jeu d’enquête policière qui se déroule dans une ville portugaise imaginaire (Nerd Monkeys, le studio de developpement, est portugais, c’est bien pratique, du coup). Le detective Justin Case est mandaté pour résoudre un meurtre dans un hotel, un meurtre mystérieux, et pour l’aider il fera équipe avec un robot clown, qu’il vient juste de recevoir en héritage. Une enquête donc, mais qui sent bon 1993 et les gros pixels, toute l’esthétique du jeu flirtant avec le début/milieu des années 90, tout en ayant un gameplay moderne et des twists de gameplay bien sympathique.
Comme dans tout bon point and click d’enquête policière, le jeu nous propose une galerie de personnages hauts en couleur ayant tous quelque chose à dire, et /ou à se reprocher, du barman mystérieux au groom timide et nerveux. Concernant l’interface, on a du classique, les objets intéractifs se surlignent quand on balaye la souris dessus, et il est possible de regarder les objets ou d’intéragir avec. S’il s’agit d’un objet à prendre, Clown Bot le stockera dans son corps métallique, servant d’inventaire.
Utiliser la tourte sur le képi et la mettre dans l’antenne satellite
Par contre en fait, il n’y a pas d’énigme. Donc oubliez l’intertitre. Les bidules récoltés ne sont pas utiles à proprement parler : il s’agit d’une enquête policière, certes complètement frappée, mais les objets ne sont là que des preuves servant à interroger les suspects, l’une des grosses bonnes idées du jeu. En effet, quand vous avez récolté suffisamment d’objets en lien avec une partie de l’enquête et que vous parlez au bon suspect, le jeu passe en mode interrogatoire, dans un croisement subtil entre Phoenix Wright et LA Noire. Il faut choisir entre le Clown ou Case pour poser les questions et indiquer la preuve correspondante, et tenter de faire craquer le bonhomme. Clown Bot a une approche plus analytique et Case est plus direct, les suspects étant plus ou moins sensibles à l’une ou l’autre approche. Par contre si vous vous trompez, pas de soucis, il suffit de recommencer l’interrogatoire.
Chai fini le ménach
Case and Bot est un bon point and click, il vous tiendra en haleine et meublera sans souci un dimanche après midi pluvieux, mais… pas plus. Comptez trois heures pour parcourir l’enquête principale, et une petite heure pour résoudre les trois enquêtes bonus. Les développeurs promettent de rajouter des enquêtes supplémentaires et honnêtement si elles sont de la même qualité que les autres, on a là une affaire à suivre. Un petit reproche tout de même, le jeu contient un certain nombre de cassages du quatrième mur, qui sont un peu trop présents. Alors, oui, les jeux de l’époque en faisaient des tonnes aussi, oui, mais ils étaient iconiques, là c’est un peu trop prétentieux. Toutefois l’habillage est franchement agréable si on aime les gros pixels et le tout contient une ambiance vraiment sympathique.
Mention spéciale au mini jeu des blagues du robot et les interventions du « public » pendant les dialogues. Le jeu est bourré de références à la culture populaire et aux jeux vidéo en général. Les programmeurs sont des passionnés et ça se sent. Le tout est un cocktail très frais et qui fait plaisir dans un monde qui se prend un peu trop la tête. Allez les Nerd Monkeys, il est temps de faire briller le jeu vidéo portugais, et on a là un bon gros premier pas !