Après s’être fait attendre un long moment, The Journey Down s’offre enfin un second chapitre tant attendu. Les aventures de Bwana, Lina et Kito peuvent enfin reprendre, après un premier épisode trop court mais tellement prenant. La magie fonctionne-t-elle toujours ?
Petit retour en arrière
Sachant que le premier chapitre est sorti il y a déjà plus d’une année, un petit rafraîchissement de la mémoire ne devrait pas être de trop. The Journey Down, c’est une aventure pleine de rebondissement, classiquement manichéenne où les méchants sont très méchants, et les gentils très gentils, avec au bout la promesse de découvertes incroyables et une multitude de situations inédites.
L’histoire tourne autour de trois principaux protagonistes. Il y a tout d’abord Lina, assistante d’un éminent professeur, et qui est à la recherche d’un livre, le Journey Down. Ce bouquin est très particulier car il contiendrait des indices pour pouvoir retrouver un continent de légende, façon Atlantide ou Mû, et qué s’appelerio l’Underland (le pays d’en dessous). Les deux autres compères qui se joindront à elle dans sa quête sont Bwana et Kito. Ils sont tous les deux les fils adoptifs du pilote renommé Kaonandodo, mystérieusement disparu depuis quelques temps déjà.
Ce dernier aurait été en possession du fameux livre, et c’est à ce moment là que les ennuis commencent pour nos deux héros et leur nouvelle amie. Ce premier chapitre trop court avec ses deux petites heures en moyenne de durée de vie, n’était l’occasion que de présenter au joueur un monde original inspiré par l’art africain et Grim Fandango. Les visages des personnages sont en effet basés sur des masques tribaux africains, tandis que les dialogues ont été fortement influencés par le dialecte rasta. Et pour son côté »grimesque », il suffit d’y jouer pour s’en rendre compte.
Sur le fond, The Journey Down était un point and click qui ne cherchait pas à révolutionner une formule bien rodée, avec son inventaire, la résolution d’énigmes par association d’objets et quelques puzzles de bon aloi, sans oublier des dialogues et toujours plus de dialogues. Il n’était pas très dur mais équilibré idéalement, les problèmes à résoudre étaient logiques, et dans son ensemble, bien que trop fugace, l’expérience était plaisante, l’intrigue passionnante, aidée en cela par des graphismes de qualité et surtout une bande son envoûtante.
Chapitre deux
Ce nouvel épisode ne va rien bouleverser. Il fonctionne selon le même principe que le premier chapitre, c’est à dire que c’est un jeu d’aventure on ne peut plus classique. Le joueur de la première heure ne se sentira donc pas perdu. Dans son ensemble, que cela soit les énigmes, sa mise en scène, la qualité des dialogues, The Journey Down Chapter Two ne faillit et poursuit avec la même qualité.
Si je devais être pointilleux (car je le suis), je pourrai vous dire que certains décors semblent avoir été rushés à cause d’un léger manque de finition par endroit. Pour autant, il ne faudra pas bouder notre plaisir, ce jeu restant une jolie surprise pour nos yeux, et surtout nos oreilles. C’est avec regret que j’ai appris, après avoir terminé ce chapitre, la disparition de Simon D’Souza, le compositeur attitré de la série, lui qui avait si bien réussi à ambiancer The Journey Down par sa musique. Son ombre plane toujours sur ce deuxième chapitre avec ses notes jazzy soulignant avec pertinence et talent le côté film noir du jeu. Sans conteste un des points forts de sa réalisation.
En parlant de film noir, The Journey Down fait un pas de plus dans cette direction avec le nouveau théâtre de ses exactions. Port Artue est en effet le point d’encrage des nouvelles péripéties de nos héros. Plongé dans une nuit assombrie par l’absence d’un phare pouvant fonctionner, le port se meurt de l’absence de ses marins qui sont dans l’impossibilité de le regagner sans la providentielle lumière. Le début des problèmes commence à partir du moment où Bwana, Kito et Lina, tout juste après être arrivés à Port Artue, se font arrêtés par le chef de la police locale. Bwana et Kito étant incarcérés, il leur faudra bien trouver une solution pour s’en sortir, sauver Lina et récupérer le fameux bouquin.
C’est à nouveau l’occasion, une fois de plus, de s’en mettre plein la panse question énigmes, dialogues bien chaloupés, humour cocasse et surtout d’en apprendre un peu plus sur l’Underland et plus exactement pour Bwana et Kito de mieux connaître leur père Kaonandodo et son passé d’explorateur. Un chapitre passionnant donc, qui parvient à nous maintenir accroché sans trop de problème. Les puzzles sont de qualité, là-dessus, il n’y a pas de soucis à se faire non plus.
Son plus gros problème reste avant tout que toute bonne chose a forcément une fin. Alors certes, il est plus long que le premier, il pourrait même l’être facilement deux fois plus selon vos compétences (quatre à cinq heures), mais il reste la frustration de nombreuses questions restées en suspens. Pour cela, il faudra attendre le troisième chapitre qui clôturera une bonne fois pour toute le périple de nos trois comparses. On espère juste qu’il ne sortira pas quand les poules auront des dents. Car si ce second volet fait quelque chose de bien, c’est de nous accrocher encore plus à son univers atypique et à une histoire rondement menée. Sa qualité est avant tout d’être capable de nous scotcher sans forcément donner l’impression que derrière le temps continue de passer. La progression est fluide, sans véritable accroc, et en plus, il est désormais possible de double-cliquer sur une sortie pour passer à l’écran suivant instantanément, ce qui faisait défaut au premier.
The Journey Down: Chapter Two est un bon point and click. Classique mais bon. Avec sa musique jazz, ses paysages qui invitent à l’évasion, son microcosme original et ses personnages hauts en couleur, le seul véritable reproche que l’on pourrait lui faire serait sa durée de vie un peu famélique. Mais en dehors de tout cela, il serait bête de passer à côté d’une petite perle dans son domaine.