Eschalon Book III de Basilisk Games est le troisième volet d’une trilogie qui vient là trouver une conclusion tant attendue par ses fans. Relativement peu connue du grand public, c’est une série qui trouve le sien auprès de connaisseurs pointus dans leur domaine, tant il s’agit de jeux généralement exigeants, parfois difficiles, voire très, et surtout old school dans leur approche. En effet, l’ombre des Ultima et autre vieilleries révérées du rpg à l’ancienne au format d’écran quatre tiers, ne rôde jamais très loin.
Comme dans les recettes de grand-mère
Eschalon Book III est un rpg avec des combats au tour par tour relativement basique. Il répond à une série de règles imposées par son univers, comme la majorité des jeux de rôles papier dont il dit s’inspirer. Déjà à ce moment-là, on doit savoir à quoi s’attendre. Eschalon sera difficile à apprivoiser par le joueur plus habitué à la souplesse, (certains parleront d’assistanat), des jeux d’aujourd’hui.
Imaginez, rien que la création de votre personnage passe par un choix aux critères multiples à une époque où les caractéristiques de nos héros rpgesques passent par trois ou quatre compétences de base à gérer. J’exagère à peine. Dans Eschalon, outre le sexe de votre héros(ïne), son origine, sa classe et son portrait, il faut choisir dans quelle compétence répartir vos points prévus à cet effet d’une part, et de l’autre, faire de même avec les points prévus pour les statistiques de votre avatar, allant de la force à la dextérité en passant par la sagesse, pour un total de huit à gérer.
Mais attention, la répartition ne sera pas forcément aisée, sachant que si la force ira très bien à toute classe orientée combat au corps à corps, la sagesse sera essentiellement un atout pour les sorciers. Il faudra donc prendre en compte chaque paramètre avec attention pour se construire le personnage de vos rêves, et surtout pour éviter de vous retrouver en difficulté par la suite. Car Eschalon Book III est relativement complexe, plus que Skyrim, et plus spécialement au début, surtout si on n’a pas/plus l’habitude de faire face à ce genre de rpg.
L’aventure démarre quelque part dans une nature peu accueillante et remplie de cafards géants et belliqueux. Malgré un petit air de déjà vu avec Fallout, c’est surtout la difficulté d’arriver en un seul morceau qui peut donner quelques cauchemars. La meilleure solution reste encore la fuite j’ai envie de dire, surtout si comme moi vous jouez un utilisateur de la magie, qui se révèle au final bien peu utile au combat au corps à corps face à ces cloportes à taille humaine. Pourtant, même si ce début semble peu accessible, la difficulté se tasse un peu plus par la suite, notamment si vous jouez un expert en magie, qui comme toujours, finissent souvent par devenir les plus puissants d’entre tous.
Du bon et du moins bon
Eschalon Book III est assez classique dans son fond comme dans sa forme. Il n’étonnera pas les vieux de la veille. Sa difficulté à la carte offre le choix de plusieurs options incluant plusieurs notions de réalisme comme la faim, la soif, et le classique encombrement des objets. Pourtant, celle-ci demeure toute relative. Pour un joueur rôdé, elle ne sera clairement pas insurmontable. Pour les autres, le début sera plutôt abrupt, tandis que sa suite se fera plus »douce » en quelque sorte.
Côté intrigue, malgré une bonne durée de vie, celle-ci est sans trop de surprises et fait son boulot correctement pour mettre un point final à la série. Les appréciations le scénario de cet épisode seraient apparemment partagées sur la question. Reste cependant un point à préciser. Ce n’est pas obligatoire, mais il me semble plus que nécessaire d’avoir fait les deux premiers épisodes avant d’attaquer celui-ci, sous peine de passer à côté de nombreuses choses d’un point de vue du scénario et de la mythologie propre à ce monde.
Sa réalisation reste donc peut-être son plus gros point faible. Limité à une résolution plutôt faiblarde en 4:3, en plein écran ses graphismes ressortent flous ce qui ne leur fait pas honneur, et en fenêtré, ils souffrent d’une trop petite résolution pour être réellement appréciables, surtout si vous avez des problèmes de vue. Les (heureux) possesseurs d’écran crt, eux, seront aux anges. Ce qui est bien dommage, car sans être renversant à chaque recoin, c’est un jeu qui sait parfois être agréable à l’œil avec sa 3d isométrique tout à fait charmante. Il aurait juste été sympathique de penser aux hautes résolutions de nos écrans larges, mais que voulez-vous, on est jusqu’au-boutiste ou on ne l’est pas.
Conclusion
Ce troisième épisode conclue la saga de façon assez convenue sans prendre trop de risques, et en répondant aux questions restées en suspens sans pour autant tout bouleverser. Celles et ceux qui voudront poursuivre l’aventure un peu plus loin pourront toujours se tourner vers les outils de modding mis à leur disposition. Néanmoins, point de Steam Workshop ici. Il faudra comme dans le bon vieux temps fouiller dans les recoins de l’internet pour trouver les campagnes custom de quelques passionnés fidèles qui hantent les forum de discussion tournant autour du jeu.
Difficilement appréciable pour le néophyte, c’est un jeu de rôle plus sévère que la moyenne. La manière dont son esthétique, sa réalisation technique, son système de jeu et ses combats sont faits, est souvent considérée comme désuète aujourd’hui. Et pourtant, il y a des joueurs qui en redemandent. Eschalon Book III est peut-être le plus faible des trois volets, et en plus ne plaira pas au tout venant. De toute façon, il ne cherche très certainement pas à le faire.
Une idée du nombres d’heures de jeu nécessaire pour le finir?
Cela va dépendre de toi. J’ai lu quelques conseils, et cela est plus simple au bout de quelques temps avec un sorcier. Par contre, cela est particulièrement ardu au début avec.
Sinon, ça doit être dans les 15 à 17 en rushant. Quelques heures en plus (~20h+) si tu cherches à tout faire.