Je pense tout d’abord qu’il est important de préciser que j’ai découvert la « série » avec cet opus. Commençons ! Battle Academy (BA) est une licence éditée par Slitherine (la mecque du wargame sur internet), il s’agit ici de couvrir le conflit germano soviétique ou la « grande guerre patriotique » comme disent les Russes.
Comment ça marche
On est donc face a un wargame tactique au tour par tour, rien que de très classique, et qui n’est pas sans rappeler les jeux de plateau (et leurs limites). Vous avez donc sous votre commandement quelques troupes (de l’infanterie, des véhicules, des blindés) ainsi que des « jokers » comme de l’artillerie hors map. Un arsenal assez diversifié donc, avec lequel vous devez accomplir des objectifs tel que la capture de points et la destructions d’unité ennemies. Ces longues missions (une vingtaine de minute environ) s’effectuent dans le cadre de quatre campagnes : l’Opération Barbarossa de juin 1941 (campagne allemande), la Contre-offensive d’hiver 1941 (campagne russe), la Troisième bataille de Karkhov : hiver 1943 (campagne allemande) et l’Opération Bagration : juin 1944 : campagne soviétique.
On notera quand même que le jeu est historiquement assez respectueux, les terrains, les déplacements et les tirs sont assez plausibles. Graphiquement enfin, c’est regardable, c’est suffisant pour un wargame.
Messieurs les Allemands, tirez les premiers
Ainsi le jeu tire des avantages de sa structure en tour par tour, il est simple d’accès, posé, propice à la réflexion. Cependant cela pose des problèmes évidents, le rythme est lent et ça peut conduire a l’ennui. Le tour par tour passe bien mieux à l’échelle stratégique (un théâtre d’opération ou un pays entier), mais elle occulte la donnée du temps de réaction propre au terrain. Cela ne choquera pas les habitués ou les « vieux de la vieille » endurcis au carton et au papier, mais il faudrait qu’un jeu arrive un jour a faire du temps réel au rythme soutenable, pour éviter le travers inverse dans lequel tombe les STR.
Cependant Battle Academy 2 : Esatern Front se débrouille très bien et a au moins le mérite d’atteindre les limites de son genre. Notons enfin qu’il propose un mode escarmouche et un mode multijoueur, pour prolonger le plaisir. Non pas que l’IA soit mauvaise par ailleurs…